La lune d’octobre est à ma porte
Petit fantôme
Couleur zeste d’orange
Et la val­lée se rem­plit des grains
de la lune
de ses fleurs de lumière
jaune pâle
Et cela fait fon­dre les éclats
respir­er la fraîcheur !

Les éclats de lune
défer­lent sur la terre
répan­dent une chaleur douce au toucher.
Son crois­sant comme un feu lointain
embrase les horizons.

Pous­sant la nuit vers l’aube
l’aube vers le matin
La face cachée de la nuit
se dis­sipe discrètement
En démasquant la lune
L’arc sphérique sur­git nu
comme à sa naissance
nu et gêné

Nous pour­rions aus­si bien dire que
nos gorges sont jaunes
quand jail­lit le clair de lune

Atten­dant que nos noms soient prononcés
Au milieu des éclats à mille pétales
Insoumis aux vents de la vie
La lune nous a traînés
comme l’œil d’un Cyclope
Dans le long silence où elle se cache.

 

Inter­pré­ta­tion en français,  Eliz­a­beth Brunazzi 

 

 

octo­ber moon

 

Octo­ber moon is on my door
A lit­tle ghost
Raw orange zest
And the chaff of the moon fills the valley
with its pale yellowish
flow­ers of light
And it’s melt­ing slivers
breath­ing coolness!

The sliv­ers of the bright moon
rocks down the earth
with heat that is warm to touch.
Its half rim like the dis­tant fire
is burn­ing the horizons.

Push­ing night into dawn
dawn into morning
The night’s elud­ing face
slip­ping away with a quiet
Undress­ing the moon
Spher­i­cal arc in birth emerg­ing naked
naked and embarrassed

We might as well say we are
yellow-throated
In the moonlight’s pour­ing cornlight

Lis­ten­ing for our names
In a mil­lion-petalled slivers
of the moon’s being
Unbowed by life’s winds
The moon has pulled over us
like a Cyclops’s eye
In the long silence the moon is hiding.
 

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