Mon église (au nom du père, de la mère et du plat qui est sur ma table)
Mon père, qui a travaillé des heures et des heures
pour que nous ne manquions de rien,
béni sois-tu, homme malade d’amour,
seigneur du règne des humbles,
fais tienne la volonté avec ces mains,
victimes d’engelures, brûlures et coupures,
pardonne ses blasphèmes à Dieu
et aux malheureux qui ne méritent pas
la plus petite et misérable miette de compassion,
ne me laisse pas seule sur ce chemin de crevasses,
entouré de fil barbelé,
et libère-moi de la “poésie” des prophètes imposteurs,
amen.
(Poème de « Faim »).
Traduction, Laura Vazquez
Mi iglesia (en el nombre del padre, de la madre y del plato que tengo en la mesa)
Padre mío, que trabajas horas y horas
para que no nos falte de nada,
santificado seas, hombre enfermo de amor,
señor del reino de los humildes,
haz tuya la voluntad con esas manos
víctimas de sabañones, quemaduras y cortes,
perdona a Dios por ser tan blasfemo
y a los desgraciados que no merecen
ni unas miserables migajas de compasión,
no me dejes sola en este agrietado camino,
cercado con alambres de espinos,
y libérame de la “poesía” de profetas impostores,
amén.
(Poema de “Hambre”).