Togeth­er we’d sit
and cry as

we’d nev­er, our
heads like

leaves in the rain,
bow­ing. I’d

lean into you,
your body at once so

hot and cold, a fog 
in the summer

set­tling. Into
the air you’d

whis­per: Strong as the roots
of an oak, you’ll be. 

I’d try to capture
each word in

my fists. So
much was left for

me to learn, like how
to mourn you

and every oth­er death.

 

 

Désir d’une endeuillée

 

Ensem­ble, asseyons-nous
et pleu­rons comme

nous ne l’avons jamais fait,
nos têtes ploy­ant, semblables

à des feuilles sous la pluie.
Je me pencherais

vers toi, vers
ton corps à la fois si

chaud et si froid, pareil
à un brouil­lard enveloppant

l’été. Dans l’air
tu chuchoterais :

Aus­si forte que les racines
d’un chêne, tu seras.

J’essayerais de serrer
chaque mot

dans mes poings.
Il me restait tant

à appren­dre, entre autres,
com­ment faire ton deuil

et celui des autres morts.

 

Traduit de l’anglais par Sabine Huynh
 

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