J’ai lancé ma pierre dans l’inconnu
con­tre les vit­res de la nuit, dans le jardin des mots
plus affûtés que l’herbe sous la rosée des larmes
offertes au néant. J’ai con­nu la parade des corps amoureux
et caressé la vague claire qui dépose à brassée
ses paroles légères comme braise d’un feu
qui n’en finit pas de s’éteindre à l’approche des matins.

J’ai vu le dos luisant des rêves échoués comme blocs
erra­tiques dans le courant qui mar­que le passage
de la nuit au jour, sitôt dis­per­sées les eaux profondes
du som­meil dans un flot d’images muettes.

 

 

Poèmes de l’instant (inédit), 2010

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