D’après le film Nuit et Brouil­lard d’Alain Resnais

 

1.
Encore des cauchemars, la nuit dernière.
J’ai rêvé d’une tête sans oeil droit dans un amas de têtes humaines.
De cadavres dans des fos­s­es, de bottes de soldats.
Un régime de ter­reur provoque ces horreurs.
Ils ont fait ce qu’ils ont fait à cause du laisser-faire.
(On a déjà enten­du cela, n’est-ce pas?)
Mais là n’est pas toute la vérité.

2.
Lorsque deux per­son­nes peu­vent com­met­tre le mal
ce qui dis­tingue celle qui choisit de s’abstenir
c’est sa croy­ance en une vie meilleure.
Que vous ne com­pre­niez pas est à la fois heureux et malheureux.
Heureux : vous pou­vez encore rêver la nuit et vous sen­tir entiers.
Mal­heureux : vous ne pour­rez jamais com­pren­dre les vic­times de
telles horreurs.
Somme toute, avec ou sans cauchemars, nous sommes tou­jours vivants.
Le mal est sans mesure, l’amabilité et la bon­té aussi.
On ne peut échap­per à son passé.
Surtout pas avec un film et un bol de pop­corn, un same­di soir.

 

media somñolien­ta
y llena de polvo
viene

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