Qu’explose ce ciel qui refuse de s’ouvrir à nous,
qu’il explose en une fis­sion s’il le faut,
pour que d’elles-mêmes les portes s’ouvrent
sous des sig­naux de couleurs insonores –

 

Qu’explose le ciel plutôt que la terre,
d’où nous bondirons sur le plancher-tremplin.
les ciels sont faits pour explos­er : il faut qu’ils sentent
qu’on veut y entr­er et monter.

Si Dieu le Père trône au cen­tre en personne,
nous le réchauf­fer­ons en dansant avec tous ses anges,
si ce sont des filles avec qui danser,
des filles prêtes à tro­quer flamme con­tre flamme,
de sorte que les jupes sif­flent à l’air
et que s’engendrent des races plus allègres
que nos moros­es familles d’ici-bas –

 

Si Dieu le Père trône là au centre,
brossant les étoiles de sa barbe
et les météores de ses cheveux,
c’est sans doute qu’il nous attend,
ce pen­sif oublieux.

Gloire à lui d’avoir agi
et décou­vert soudain
que vie est existence
non ce qui n’a jamais été qu’absence.

 

Ne nous décevons pas mutuelle­ment à force de ciels clos
et de portes que nous fer­mons nous-mêmes de l’intérieur.
Qu’y frap­pent nos poings de chair et de fer
à en faire explos­er l’espace –
bien que Dieu en philosophe bonasse aime les chambres
du silence prop­ices à une nou­velle et sage cogitation.
Il va sans dire que la mort est une porte qui s’ouvre,
que nul ne peut plus jamais refermer –

Ah, puis­sions-nous en savoir un peu davan­tage sur cette nou­velle genèse,
con­naître un peu plus l’huissier Dieu,
vénérable porti­er et courtier du cosmos –

 

Mais il ne peut sup­port­er la stri­dence métallique du « jet »,
ni le gaz tarau­dant les poumons qui est à l’intérieur –
philosophe bonasse amoureux du silence
dans les cham­bres aéri­ennes d’une nou­velle et sage cogitation –
cet homme, il a de la bon­té pour toi et pour moi
lorsque nous en dis­tribuons à tous les autres –

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