Roger Gonnet saisit l’é­clat, et dans la brièveté de son sur­gisse­ment, le poète le met en mots. Evadé du silence, cet éclat aux échos var­iés éclaire la con­science, de loin en loin, comme de dis­crètes illu­mi­na­tions réchauf­fant le foy­er à la sem­blance par­fois d’une prison. Le livre se place sous le patron­age du psaume 33.6 : “Sur votre vis­age, il n’y aura plus d’om­bre”. Promesse née de la marche vraie sur la sente où les défauts seront lavés et les cœurs chauf­fés au tison doré. Pren­nent alors place des lumières apparues et saisies par la vig­i­lance atten­tive du poète. Elles for­ment un halo con­ju­rant l’ob­scu­rité, comme des oiseaux dans l’aube naissante.

3 poèmes

***

La cen­dre n’est pas triste
qui témoigne

tiède dans la semaison
de bois noir

Si près de nous les morts
comme au foyer
les flammes

leurs paroles
qu’il aurait fal­lu retenir

***

Tu te réfu­gies à l’in­térieur des maisons
comme aux jours de chaleur
à boire de l’eau fraîche

et tu médites
sur une des­tinée dont tu ne demandes
qu’une semence à renaître

***

La lumière en carême
comme un silence
que tu voudrais sauver
un brouillard
sur la grav­ité des mots
que tu prononces

tu songes à la beauté du vitrail

le mys­tère étincelle
 

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