Dessin 1 (fond vert, Orphée en noir encadré de gris).

 

Ta beauté ne peut renaître qu’effacée
ton vis­age en moi
comme appui de lumière
je suis immo­bile à la porte

je t’ai per­due je te perdrai encore
je me perdrai
c’est ain­si que je chante
le chant veut un silence plus amoureux

la tristesse Eurydice
la belle aus­si légère qu’un frisson
jamais l’abandon aux jalous­es qui jurent
aux gar­di­ens à semelles de glaise

le vis­age dans l’ombre
Eurydice
jamais la fausse lumière des raisons
mais rêver l’altitude où respir­er devient joie

mon âme que j’aimais
jamais je n’abdiquerai ton royaume
ta couronne est ma lyre
va le dire au dieu de la mort
un autre après moi même les cordes cassées
repren­dra dans sa geste
le sou­venir que nous eûmes du jour
va dire au dieu de la mort l’impuissance des roses

et le par­fum qu’elles en puisent

 

 

« Sur le pas de l’ombre » (Vari­a­tions sur le thème d’Orphée à par­tir de dessins de Michèle Iznardo).

 

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