TRANSMETTRE LA HAUTE MUSIQUE DES MONDES

 

Trans­met­tre la haute musique des mon­des, le son du haut­bois, de la flûte, de la harpe.
Matić nom­mait les ombres des étoiles.
Nom­mer les étoiles mêmes, c’est bien mieux. La quiétude.
L’harmonie des sphères.
Il n’est rien à l’intérieur. Dans ce rien Vit une mer pais­i­ble qui sourit par les vagues imag­i­naires des mots.
Con­naître les mots. Con­naître à force d’usage leur mer­veilleuse précision.
Trans­met­tre les éten­dues que j’ai vues, en-dehors de toute mort.
Une lumière est à l’intérieur. Par elle je brille et je vis.
Ne sens-tu pas comme elle te caresse et te réchauffe avec douceur ?
Con­naître les arbres. A cela aus­si les livres sont nécessaires.
Pour le change­ment des saisons, pour de longues obser­va­tions des cieux, Pour un regard béat à tra­vers les téle­scopes, pour les petites choses qui vivent autour de nous.
Que de couleurs pour les feuilles à l’automne ! Le matin : un pain sec, nourrici­er. Trois crois­sants, un jus d’orange. Cela aus­si nour­rit et réchauffe. Cela aus­si réjouit.
Le promeneur embrasse de son regard les couronnes des arbres, celles-ci embrassent, Absorbent, de par leur vision, telle un œil énorme, le promeneur.
Ne faisons-nous, toute­fois, que nom­mer les ombres des étoiles ?
Lisons-nous avec suff­isam­ment d’attention les poèmes, les âmes ? Deman­dons-nous en vain que l’âme dans l’âme se reconnaisse ?
Oui, peut-être suis-je passé à côté de tout, comme ce temps qui m’a dépassé.
Toute­fois, je brille. Et toi, est-ce que tu brilles ?

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