Vieil homme amoureux des plus justes causes
La torche de ton sang ray­onne dans mes veines
Sous le faible vent qui se lève aux cloi­sons des nuages
J’es­suie la sueur de ton front
Les rameaux de ta vie s’en­fon­cent dans toute cette épaisseur
inquiète où le néon découpe des enton­noirs tourbillonnants
d’in­sectes interdits
Je t’ai con­quis cepen­dant je crains de te voir disparaître
Tant de fois t’ai-je vu te défaire et te statufier
Pas­sion­né­ment renaître
Vieil homme amoureux du temps perdu
Vois luire sur ma peau ton passé dans la coutel­lerie lunaire
Rejail­lir des ténèbres la mon­tagne où tu te sou­viens d’être
amant

                                Vieil homme fort comme la solitude
                                   

  (Extrait de L’heure inex­plorée)

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