1

Goé­land mort
sur le dos d’une bar­que délavée
l’âme qui plane dans le nec­tar du port
donne nais­sance à un poète marin
aux ailes secrètes
et l’appétit dévorant
pour faire irrup­tion dans l’éternelle écume

 

2

En automne le matin
étreint les cuiss­es de l’Arganier
résorbe ses fruits et bâtit un petit foy­er dans son tronc

De loin se con­fond le sourire de l’écureuil errant
avec le vis­age d’un bûcheron affamé

 

3

Dans la pierre du gran­it se pro­lon­gent les secrets du tonnerre
les éclairs de la vie première
où reposent les fièvres vol­caniques anéanties

le feu se nour­rit du frottement
de deux bois/deux baisers/ deux frémissements

 

dans le granit
se con­tor­sionne la cen­dre des questions
par la lance de la nervosité

Dieu con­tem­ple l’univers tumultueux en silence

 

4

La pein­ture à l’huile que je n’ai pas touchée depuis des mois
la vie est rev­enue en elle
seule­ment quand je l’ai étreinte avec amour 

même la brosse que mes doigts brûlants ont effleurée
ses poils se sont hérissées
pour graver un chuchotement
sur ton cou élevé

5

Je me baigne dans la per­cep­tion de la rosée
romps le pain de ton empressement
avec un verre empli de tes rires

 

pas de pla­fond dans la chambre
sauf un ciel bleu de désir

6

J’éjecte le lit par la fenêtre pour chas­s­er le sommeil
et fume un rouler/poèmes jusqu’à ce que toute folie s’évapore de mes expressions.

Traduit de l’Arabe par Nass­er-Edine Boucheqif

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