Christian Bulting, Maryvonne Janine Berthe et les autres 

Par |2021-06-21T16:56:27+02:00 21 juin 2021|Catégories : Christian Bulting|

L’enfance au cœur.

Ce nou­veau livre clôt la tétralo­gie com­mencée avec le réc­it Madeleines paru en juin 2011 égale­ment aux édi­tions du Petit Pavé1.

 

En ce réc­it aus­si, la quête du temps per­du et retrou­vé grâce à la force de l’écriture.

Une fois encore Chris­t­ian Bult­ing brosse des por­traits dont il a le secret ; une nos­tal­gie lumineuse plane sur ses sou­venirs. On s’attache à ces jeunes femmes, le regard du nar­ra­teur y est tou­jours bien­veil­lant, elles surent cha­cune à leur façon veiller sur son enfance et l’éclairer. Elles furent toutes « bonnes »… cet adjec­tif désuet aujourd’hui qui les désig­naient alors sociale­ment con­vient par­faite­ment à ce qu’elles furent pour lui, « bonnes » fées penchées sur cette enfance dans les années 60.

Chaque por­trait est comme un tableau de Manet, il oscille entre réal­isme et impressionnisme :

Chris­t­ian Bult­ing, Maryvonne Janine 
Berthe et les autres
édi­tions du Petit 
Pavé, 2020, 72 pages, 10 €.

Maryvonne, sur la pho­to, l’unique pho­to, seule, dans la cui­sine, lève légère­ment la tête de son ouvrage vers le pho­tographe. Elle a les cheveux mi-longs bouclés, chatain clair, avec une mèche sur le front à droite. Sur la gauche une raie. Son vis­age est large, de forme ovale, le nez droit, de taille moyenne, la bouche ouverte sur un sourire mod­este et franc. A ce sourire je la recon­nais, et au regard de ses yeux mar­ron, espiè­gle et direct. La joie irradie de ce vis­age, pas une joie tapageuse, une joie sim­ple et sûre d’elle-même. Il y a chez elle une solid­ité tran­quille, très ras­sur­ante pour des enfants, une vigueur enjouée qui n’exclut pas la douceur. Cette douceur tra­verse le sourire sur la photo. 

Des por­traits comme autant de pho­tos que le père pho­tographe n’a pas pris­es ; deux pho­tos seule­ment seront retrou­vées car tout en vivant avec la famille en journée, elles n’étaient pas de la famille, elles restaient en lisière de cette petite bour­geoisie provin­ciale, elles apparte­naient toutes à un autre monde, ouvri­er ou paysan …

Cette bour­geoisie, Chris­t­ian en dresse aus­si un por­trait sans com­plai­sance et tou­jours avec justesse.

Maryvonne, Janine, Berthe… ont forte­ment mar­qué l’enfance de l’auteur, elles sont l’une des facettes de cette France des années 60 aujourd’hui dis­parue ; quand elles quit­teront la mai­son, à l’adolescence du nar­ra­teur, c’est tout un pan de la société qui dis­parait avec elles, mais il reste au cœur tous ces petits bon­heurs qui tra­ver­saient les jours et son enfance, ils sont encore aujourd’hui des pépites qui nour­ris­sent l’écriture de Chris­t­ian Bulting.

Note

  1. MadeleinesChris­t­ian Bult­ing édi­tions du Petit Pavé
    Noémie une femme indépen­dante Chris­t­ian Bult­ing édi­tions du Petit Pavé
    Eve Chris­t­ian Bult­ing édi­tions du Petit Véhicule
    Maryvonne Janine Berthe et les autres Chris­t­ian Bult­ing édi­tions du Petit Pavé.

Présentation de l’auteur

Christian Bulting

Chris­t­ian Bult­ing est né en 1953 à Guérande (44). Pro­fesseur de philoso­phie, il vit à Orvault près de Nantes. En 1979, il fonde la revue et les édi­tions À con­tre-silence (54 pub­li­ca­tions entre 1979 et 2000).

En 2011, il obtient le Prix de Poésie de l’Académie de Bre­tagne et des Pays de la Loire pour l’ensemble de son œuvre.

Il par­ticipe à dif­férentes insti­tu­tions poé­tiques : la Demeure de René Guy Cadou (prési­dent de 1992 à 1994), la Mai­son de la poésie de Nantes (secré­taire de 2001 à 2004).

Il a pub­lié 19 livres. Il a égale­ment pub­lié dans une cinquan­taine de revues et antholo­gies. Il est traduit en alle­mand, por­tu­gais, hon­grois, géorgien.

Poésie

- Bis ( le Nadir — 1979 )
- La brûlure d’être ( A con­tre-silence — 1985 )
- Nu ( Traces — 1985 )
- D’un été l’autre ( A con­tre-silence — 1988 )
- Sur la page où nais­sent les mon­des ( en col­lab­o­ra­tion avec
Daniel Brio­let et Gérard Ver­meer­sch — Acl-Cro­­cus — 1989)
- Sculpter la lumière ( A con­tre-silence 1990 )
- Fief­fé rêveur ( Petit véhicule — 1994 )
- La sai­son vio­lente ( Echo Optique — 1995 )
- La joie reverdit ( La Bar­tavelle — 1997 )
- Aujourd’hui ( La Bar­tavelle — 2001 )
- Visuelles ( Alain Benoit — 2001 )
- Ceci n’est pas un livre ( Gros Textes — 2003 )
- La poésie de Daniel Biga ( antholo­gie — Gros Textes — 2006 )
- Avec ton corps ( Petit véhicule — 2006 )
- Vieux blues­men ( Gros Textes — 2007 )
- L’homme qui fai­sait par­ler les choses ( post­face — con­te-por­­trait — à « Humour blanc et autres fabli­ettes » — Guille­vic — Seghers- 2008 ) 
- Un jour d’ex­er­ci­ce sur la terre ( Gros Textes- 2011)

Roman

- La pho­to sur le bureau ( Memo­ria — 1998 )

Essai

- J’écris des poèmes ( Ecrire aujourd’hui — 2001 )

Poèmes choi­sis

Autres lec­tures

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Ghislaine Lejard

Ghis­laine Lejard a pub­lié plusieurs recueils de poésie, dernières paru­tions en 2015 : Si brève l’éclaircie (ed Hen­ry), en 2016 : Un mille à pas lents (ed La Porte), 2018 a col­laboré avec 25 textes au livre de Bruno Roti­val Silence et Partage (ed Medi­as­paul, 2019 Lam­beaux d’humanité en col­lab­o­ra­tion avec Pierre Rosin ( ed Zin­zo­line). . Ses poèmes sont présents dans des antholo­gies, dans de nom­breuses revues et sur des sites. Elle col­la­bore régulière­ment pour des notes de lec­ture ou des arti­cles à des revues papi­er et des revues numériques. Des plas­ti­ciens ont illus­tré de ses poèmes, des comé­di­ens les ont lus. Elle organ­ise des ren­con­tres poé­tiques. Elle a été élue mem­bre de l’Académie lit­téraire de Bre­tagne et des Pays de la Loire, en 2011. Elle est mem­bre de l’association des écrivains bre­tons ( AEB). Elle est aus­si plas­ti­ci­enne, elle réalise des col­lages. Elle a par­ticipé à des expo­si­tions col­lec­tives en France et à l’étranger et a réal­isé des expo­si­tions per­son­nelles. Ses col­lages illus­trent des recueils de poésie. Elle col­la­bore avec des poètes à la réal­i­sa­tion de livres d’artiste http://ghislainelejard.com/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Ghislaine_Lejard Elle ani­me des ate­liers de col­lage. Elle pra­tique l’art postal, a réal­isé à Nantes et en région nan­taise des expo­si­tions d’art postal ; elle a ini­tié le con­cept de « rich­es enveloppes », asso­ciant col­lage et poésie, de nom­breux poètes y ont déjà participé.
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