Dans ton cœur —
les brindilles, à force d’être mor­dues par le feu, se brisent, les xylèmes craque­lés et fumants, gémis­sent, les rondins fondent lente­ment par strates de brais­es fri­ables dont la dis­lo­ca­tion ali­mente d’é­paiss­es couch­es de cen­dre dans lesquelles tout
s’en­fonce — la rumeur que fait ce brasi­er énorme, dit :
« Tu es grande­ment malade, pas de doute, tu es
atteint d’une
blessure non-suturable.
Que le don soit vain, ou que le don n’ait pas lieu, quelle différence ?
Oublie. »

Celui-là se tourne vers le vis­age de l’adorée, celui-là se tourne vers le cœur absent de l’adorée et le questionne,
celui-là se détourne de l’adorée et s’en­fonce dans les ténèbres de son absence, devenant encer­clé par elle, celui-là est
saint, celui-là est mau­dit — nous sommes des
déshérités, des
inconsolés.
« Le
feu de ta fer­veur est vain. Après
ces ques­tions, d’autres ques­tions et
après ces ques­tions, d’autres ques­tions. Tu
es
enseveli dans le brasi­er de ta sain­teté, et puis tu es enseveli dans les cen­dres de ta per­plex­ité, et puis tu es enseveli dans ton absence. Main­tenant ta
sainteté
serait la nouvelle
van­ité à
défaire. »
Elude
le feux roulant des « pourquoi » et des « néanmoins »
Pro­pose ta démence à « autre chose ». Deviens « autre chose ».
Sois vain à
l’im­age absente de « ce que tu es ».

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