en pen­sant à Yves Landrein

 

Un homme est par­ti. Il a décou­vert bien tôt une autre rive, lui qui était passeur de mots, au ser­vice de la parole. Amoureux fou des livres et de la vie qui n’est que grat­i­tude, il savait regarder avec les yeux si clairs de la ten­dresse, tou­jours en souri­ant. Son cœur était poème – peut-être saigne-t-il encore. Pau­vre, immen­sé­ment vul­nérable par­mi les con­tra­dic­tions de ce monde, il a vécu en pau­vre, riche du tré­sor de la poésie qu’il a aimée pour ce qu’elle est, un souf­fle, le souf­fle de l’ange qui passe, dis­cret et atten­tif, que quelques uns ont su voir aller, sans naïveté, de page en page, comme le mes­sager d’une bonne nou­velle à enten­dre ici et là. L’homme est au par­adis des poètes. La beauté qu’il a tant cher­chée est son lot à jamais.
 

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