Lhasang Tser­ing, né en 1952 au Tibet qu’il a fui huit ans plus tard pour l’Inde avec ses par­ents, tra­duc­teur des Chants du six­ième Dalaï-lama “Ocean of Melody”, a à son act­if une demi-douzaine de minces vol­umes de poèmes parus aux édi­tions TibetWrites de Dharam­sala. Ces édi­tions qui oeu­vrent à faire con­naitre des poètes et des écrivains tibé­tains, sont aidées finan­cière­ment par un groupe de 40 poètes hol­landais grâce à  la pub­li­ca­tion d’un vol­ume inti­t­ulé Blue Boed­dha : Poets for Tibet. 

Sa vie est presque une légende dans la petite comu­nauté tibé­taine en exil. En 1972 il renonça à par­tir étudi­er aux Etats-Unis pour rejoin­dre l’ar­mée de résis­tance tibé­taine opérant depuis l’Ouest du Népal. Dans ces années il fut act­if dans le développe­ment et la direc­tion des écoles pri­maires et sec­ondaires TCV (Tibetan Chil­dren’s Vil­lages) où sont accueil­lis et éduqués les jeunes Tibé­tains qui, seuls ou avec leus par­ents ont fui leur pays sou­vent au péril de leur vie.

Sa thé­ma­tique majeure, comme chez nom­bre des poètes tibé­tains réfugiés en Inde ou dans d’autres par­ties du monde, est l’ap­pel à la lib­erté, rangzen, de son pays. Néan­moins, en 1990, alors prési­dent de l’as­so­ci­a­tion des jeunes tibé­tains, il démis­sion­na pour mar­quer son désacord avec la poli­tique de la “Voie du Milieu” menée par le  Dalaï-lama, récu­sant sa poli­tique d’au­tonomie du Tibet aux dépens de son indépen­dance com­plète; tout en lui vouant allégeance en tant que chef spir­ituel. Après les révoltes de 2008 qui vit au Tibet l’ar­resta­tion et un mas­sacre des Tibé­tains révoltés con­tre la lourde sujé­tion de leur cul­ture et de leur foi (l’en­seigne­ment du tibé­tain dans les écoles est de plus plus évac­uée au prof­it du chi­nois seul recon­nu par l’ad­min­is­tra­tion de leur pays) il s’est démis de tous ses activ­ités poli­tiques et il dirige aujour­d­hui avec sa femme la  librairie Book­worm à Dharamsala.

Il fut l’un des pre­miers à écrire en anglais une poésie sou­vent rhé­torique, par­fois méta­physique et ora­toire  avec des réminis­cences wordswor­thi­ennes voire blaki­ennes, des poèmes sou­vent déclamée en pub­lic ou inter­prétés par des groupes rock. Sa thé­ma­tique dépasse aujour­d’hui la seule évo­ca­tion du drame vécu par le pays du Lion des Neiges au prof­it d’autres com­bats écologiques planétaires.

Les poèmes qui suiv­ent sont tirés de deux recueils pub­liés tous les deux en 2012 : Hold On et Wondering .

 

La Revue des Ressources   http://www.larevuedesressources.org/poemes-du-tibet libre,2795.html  présente trois poèmes dif­férents du Poète que l’on peut voir et écouter lire l’un d’eux.

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Flo­rilège

tra­duc­tions de Michèle Duclos

 

 

BACK TO THE LAND OF SNOW

 

India has been our Spir­i­tu­al Homeland,
Since the day we received the Dharma;
And so it has been for cen­turies past -
For the peo­ple of the Land of Snow.

India today is our Sec­ond Homeland,
Since the day we lost our Freedom;
And yet our hearts are turn­ing ever -
Back; back to the Land of Snow.

India bas received with open arms,
Every Tibetan seek­ing refuge;
And yet our hearts are turn­ing ever -
Back; back to the Land of Snow.

Though scat­tered in far and dis­tant lands,
Tibetans have been received with kindness;
And yet our hearts are turn­ing ever -
Back; back to the Land of Snow.

Two new gen­er­a­tions have grown up in Tibet,
Two gen­er­a­tions who have nev­er known Freedom;
And yet they are dying for Freedom -
Free­dom for the Land of Snow.

Two new gen­er­a­tions have been born in exile,
Two gen­er­a­tions who have nev­er seen Tibet;
And yet their hearts are turn­ing ever -
Back, back, to the Land of Snow.

Back, back, to the land to which we belong,
Back, back, to the land that belongs to us;
Back, back, to the land where we wish to live,
Back, back, to the land — the Land of Snow.

18 Octo­ber 2010
Exile House

 

 

Retour au Pays des Neiges

 

L’Inde est notre Patrie Spirituelle,
Depuis le jour où nous avons reçu le Dharma;
Il en est ain­si depuis des siècles
Pour le peu­ple du Pays des Neiges.

L’Inde aujour­d’hui est notre Sec­onde Patrie,
Depuis le jour où nous avons per­du notre Liberté;
Et pour­tant nos coeurs restent tournés à jamais-
Vers, vers le Pays des Neiges.

L’Inde a reçu à bras ouverts
Cha­cun des Tibé­tains cher­chant refuge;
Et pour­tant nos coeurs restent tournés à jamais -
Vers, vers le Pays des Neiges.

Bien qu’é­parpil­lés en des ter­res lointaines,
Les Tibé­tains ont été accueil­lis avec bonté;
Et pour­tant nos coeurs restent tournés à jamais -
Vers, vers le Pays des Neiges.

Deux nou­velles généra­tions ont gran­di au Tibet,
Deux généra­tions qui n’ont jamais con­nu la Liberté ;
Et pour­tant elles meurent pour la Liberté -
Lib­erté pour le Pays des Neiges.

Deux nou­velles généra­tions sont nées en exil,
Deux généra­tions qui n’ont jamais vu le Tibet
Et pour­tant leurs coeurs restent tournés à jamais-
Vers, vers le Pays des Neiges.

Vers, vers la terre à laque­lle nous appartenons ;
Vers, vers la terre qui nous appartient;
Vers, vers la terre où nous voulons vivre,
Vers, vers la terre  — le Pays des Neiges.

18 octo­bre 2010
Exile House
(Won­der­ing)

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GREEN

 

Green — green is my favourite colour;
Green has always been my favourite colour;
Green was the colour of my school uniform;
Green — in school — was also my House-colours;
Though these deepened -
Deep­ened my love for green;
They were flot the pri­ma­ryrea­sons why -
Why my favourite colour is – green.

The pri­ma­ry rea­son why -
Why my favourite colour is green;
Is because green is the colour -
The colour I most close­ly asso­ciate with nature.

The hills and val­leys where I loved to walk;
The hills and val­leys are all green;
And; dur­ing the school holidays;
While most oth­er boys were in dark movie halls;
I was out; under the clear blue sky;
In the bright; gold­en sunshine;
Walk­ing in the green hills and valleys.

This then sealed my love -
My abid­ing love for green;
And not just my love;
But also my respect -
My deep respect for green;
Because green is the colour -

The colour that sup­ports life on earth;
For it is, indeed, the green -
The green in the var­i­ous plants;
Yes; in all the plants and trees;
Which plays a vital role to feed us.

And green — yes; it is the green -
The green in the tiny blades of grass;
The green in the leaves of trees;
The green in all the oth­er plants;
Which alone can use the sun’s energy;
To release oxy­gen into die air;
Oxy­gen — with­out which there would be -
There would be no life on this earth;
No life; at least; as we know it now.

And so; the fact that there is life;
That there is life on this planet;
Is all thanks to the colour — green;
Yes; my favourite colour — green.

There­fore; in con­clu­sion; I can say;
That the colour of life is green;
Yes; my favourite colour — GREEN!

.Exile House
10 Novem­ber 2009

 

 

Le Vert

 

Le vert est ma couleur favorite -
Le vert a tou­jours été ma couleur favorite ;
Le vert était la couleur de mon uni­forme d’écolier ;
Le vert – à l’é­cole – était aus­si la couleur de ma Maison *.
Bien que tout ceci ait été approfondi ;
Appro­fon­di autour de mon amour du vert ;
Ce n’est pas pour ces raisons que -
Que ma couleur favorite est le vert.

La rai­son pour laquelle -
Pour laque­lle ma couleur favorite est le vert ;
Est que le vert est la couleur -
La couleur que j’as­so­cie intime­ment avec la nature.

Les collines et les val­lées où je me plai­sais à marcher ;
Ces collines et ces val­lées sont toutes vertes ;
Et pen­dant les vacances scolaires,
tan­dis que les autres garçons étaient dans les salles de ciné­ma obscures,
J’é­tais dehors, sous le ciel bleu clair,
Dans le soleil bril­lant et doré,
Marchant dans les val­lées et les collines vertes.

Cela a scel­lé mon amour -
Mon amour durable pour le vert,
Et pas seule­ment mon amour
Mais mon respect pro­fond pour le vert
Parce que le vert est la couleur

L a couleur qui informe la vie sur terre ;
Car c’est vrai­ment le vert -
le vert des divers­es plantes,
Oui, de toutes les plantes et des arbres
Qui joue un rôle vital pour nous nourrir.

Oui, oui c’est le vert -
Le vert des minus­cules brins d’herbe,
Le vert des feuilles des arbres,
Le vert de toutes les autres plantes,
qui seul peut puis­er l’én­ergie du soleil ;
L’oxygène sans qui il n’y aurait pas -
Il n’y aurait pas de vie sur cette terre ;
Pas de vie – du moins telle que nous la con­nais­sons maintenant.

Et ain­si le fait qu’il y a de la vie,
Qu’il y a de le vie sur cette planète,
Est dû entière­ment à la couleur – verte.
Oui, à ma couleur favorite — le vert .

En con­clu­sion j’affirme :
Que la couleur de la vie est le vert ;
Oui, ma couleur favorite est : le VERT !

Exile House,
10 novem­bre 2009

 

NdT : Selon  le sys­tème sco­laire anglais, dans les TCV (Tibetan Chil­dren’s Vil­lage) numérique­ment très impor­tants où les enfants sont orphe­lins ou coupés de leurs familles restées au Tibet, les inter­nats sont divisés en petites unités de vie col­lec­tive  indépen­dam­ment de l’en­seigne­ment pro­pre­ment dit. 

 

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            THE MONK AND THE NUN *

 

Their faces look the same -
 But that is only natural;
They are both Tibetan.

Their robes also look the same -
But that too is to be expected;
Their Dhar­ma is the same.

And; it is not just their robes,
Nor also just theirfaces;
Their vows are the same.

Why then is one of them -
The ample-bel­lied big one;
Dash­ing around in a Toyota?

And; why is the oth­er one -
The frail, sad look­ing lit­tle one;
Sell­ing post­cards by the roadside?

Well; that is sim­ply because -
The big one is a monk;
And the oth­er — only a nun.

And; while it is not true -
That all monks are rich;
Nor all nuns poor;
Yet; between the monk and the nun -
There seems to be a discrepancy;
Which does not favour the nun.

BOOKWORM 2002

           

* This was writ­ten after Dr K Del­bray from Scot­land described to me an actu­al inci­dent that took place near the main Bud­dhist Stu­pa in McLeod Ganj. Dr Del­bray had stopped to ask a nun sell­ing some post­cards by the road­side why she was doing so. The nun was telling him that it was to raise funds for her nun­nery when a new Toy­ota jeep, dri­ven by a monk nois­i­ly dashed by – rais­ing a cloud of dust and a few questions.

First pub­lished in MUSES IN EXILE:An Anthol­o­gy of Tibetan Poetry

edit­ed with an intro­duc­tion by Buchung D. Son­am and pub­lished in 2004

by Paljor Pub­li­ca­tions; New Delhi

           

 

Le moine et la nonne

 

Leurs vis­ages sont semblables -
Mais c’est naturel ;
Tous deux sont tibétains.

Leurs robes sont les mêmes -
Mais on doit sy attendre;
Leur Dhar­ma est le même.

Et ce n’est pas seule­ment les robes
Ni juste les visages;
Leurs voeux sont les mêmes.

Pourquoi alors l’un d’eux -
Gros, pansu,
Passe-t-il en trombe dans une Toyota?

Et pourquoi l’autre -
Frêle, mélan­col­ique, petite;
Vend-elle des cartes postales sur le bord de la route?

Eh bien c’est sim­ple­ment que l’un -
Le gros est un moine ;
Et l’autre – une sim­ple nonne.

Et s’il est inexact -
Que tous les moines sont riches;
Ni toutes les nonnes pauvres;
Pour­tant, entre le moine et la nonne -
Il sem­ble y avoir un écart ;
Qui n’est pas en faveur de la nonne.

Book­worm 2002

Note du Poète : Ceci fut écrit après que le Dr K. Del­bray d’E­cossem’ait rap­porté un véri­ta­ble inci­dent qui se déroula près du prin­ci­pal Stu­pa de McLeodGanj.  Le Dr Del­bray s’é­tait arrêté pour deman­der à une none pourquoi elle vendait des cartes postales sur le bord de la route.La nonne lui expli­quait qu’il s’agis­sait de récolter de l’ar­gent pour son cou­vent – quand une Toy­ota neuve  con­duite par un moine pas­sa en trombe ‑soule­vant un nuage de pous­sière et quelques questions.

Pre­mière pub­li­ca­tion dans MUSES IN EXILE:An Anthol­o­gy of Tibetan Poetry

dirigée avec une intro­duc­tion par  Buchung D. Son­am et pub­liée en 2004 par Paljor Pub­li­ca­tions; New Delhi. 

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Bei­jing 2008

An Appeal To the Youth of the Free World

Let it be said — said at the very beginning;
This is not an appeal — an appeal not to go to Beijing;
Indeed — I under­stand and I accept — you must go to Beijing;
Because I know and I accept — you will not -
Yes; you can­not be young again!

I know it was for the sake — for the sake of Big Business;
I know it was in the inter­est — the inter­est of Power
Politics;
That — know­ing full well about Berlin 1936;
Know­ing that Bei­jing is also guilty of genocide -
Yet; and yet award­ed Bei­jing with Olympics 2008 !

Know­ing that the need to go to Bci­jing was not of your
making;
I know there will be no joy when you go to Beijing;
I know and I accept — it is for the glory -
For the glo­ry of sports .– you need to go to Beijing;
I know and I accept — it is for the honour –
For the hon­our of your coun­try — you must go to
Beijing!

How­ev­er; between Berlin 1936 and Bei­jing 2008 -
There is a dif­fer­ence — an essen­tial difference ;
In the case of Berlin 1936 — the holocaust,
The trag­ic holo­caust and the Great War -
came after ‑only after the Olympics.

In the case of Beijing2008 — the genocide -
Chi­na’s ongo­ing geno­cide in Tibet and oth­er occupied
countries;
And Chi­na’s grow­ing threat to world peace ;
Has been going on for decades and continues -
Yes; con­tin­ues to this very day !

Some­where the Olympics is not just a mere tool ;
Here the Olympics — the sym­bol of youth and
friendship –
Is more like an award — an award for genocide !
And yet we appeal — appeal to the youth of the Free
World;
Indeed to go to Beijing!

But as you com­pete — com­pete for Bronze and Silver,
As you seek — seek Gold and Glory,
Please; please remem­ber — that our places of worship -
More than six thou­sand ancient temples –
Were loot­ed; desee­lat­ed and destroyed — by Beijing !

Please; please remember -
Our dev­as­tat­ed land, our bro­ken homes and our
shat­tered lives,
Please, please remember -
Mere than one mil­lion Tibetans were mur­dered — by
Beijing.

Please, please remember -
The dark and end­less night the liv­ing must endure ;
Many, many of whom -
Lan­guish in dark and cold prison cells !

Please, please remember -
The peo­ple ef Manchuria; Of South­ern Mon­go­lia and
East Turkestan –
All under Chi­na’s colo­nial rule -
Have suf­fered and died just like the Tibetans.

Please, please remember –
The ordi­nary peo­ple of Chi­na have also suffered –
Suf­fered and died in their many; many millions !

Please, please remember -
Through the export of nuclear weapons know-how
and relat­ed activities ;

Chi­na is today the great­est threat to world peace!
Please, please remem­ber — even as you read this -
Chi­na is caus­ing per­ma­nent dam­age to the fragile
envi­ron­ment of Tibet -
The source of Asi­a’s great rivers.

Please, please remember -
Chi­na is destroy­ing — destroy­ing the Roof of the World;
And this may adverse­ly affect the life-giv­ing monsoon
rains!

Please, please remember -
This same mur­der­ous regime has been rul­ing since
1949 ;
And so please, please remember -
No one has been able to dig deep­er into the secrets -
The dark and hid­den secrets of Bei­jing’s crimes against
humanity!

But we do know -~ know for sure that -
Bei­jing 2008 is soaked in Blood -
The blood of mil­lions upon mil­lions of inno­cent lives !

And so please, please remember -
Win­ning in Bei­jing — Bei­jing 2008 -
Can­not bring hon­our — no hon­our to your country,
Because Bei­jing 2008 is not -
I repeat — is not being held for the glo­ry of sports !

Bei­jing 2008 is
A white­wash for geno­cide in four occu­pied countries -
and an unkown mum­ber of eth­nic minorities !

Bei­jing 2008 is mak­ing a mock­ery of the Olympics !
Bei­jing 2008 is a reduc­ing the Olympics to a mere
circus
Bei­jing 2008 is a cov­er-up for the crime of multiple
genocide!

There­fore; hav­ing won your Bronze and Silver,
Hav­ing won the much cov­et­ed Gold;
Hav­ing entered the Record Books ;
You can now stand up for Jus­tice and Freedom;
Yes, you can say “NO” to Bei­jing’s blood-stained
medal !

 

THANK YOU EVERYONE!  THANK YOU! AND
AGAIN  THANK YOU

Exile House

Note : Wide­ly dis­trib­uted by the Tibetan Youth Con­gress before

or dur­ing the Bei­jing Olympics.

 

 

·      Pékin  2008
(Appel à la Jeunesse du Monde Libre)

 

Qu’il soit dit — dit au tout début :
Ceci n’est pas un appel  — un appel à ne pas aller à Pékin;
Oui – je com­prends et l’ac­cepte – que vous devez aller à Pékin;
Parce que je sais et l’ac­cepte – vous ne serez -
Oui, vous ne pour­rez être jeunes à nouveau !

Je sais que c’é­tait au prof­it –  au prof­it du Monde des Affaires;
Je sais que c’é­tait dans l’in­térêt – dans l’in­térêt de la Poli­tique Régalienne;
Celà – bien ren­seigné sur Berlin 1936 ;
Sachant que Pékin est aus­si coupable de génocide -
Et pour­tant, pour­tant, se voit récom­pen­sée par les Jeux de 2008.

Sachant que la néces­sité d’aller à Pékin n’est pas de votre fait ;
Je sais que sans joie vous irez à Péking ;
Je sais et l’ac­cepte – c’est pour la gloire -
Pour la gloire du sport – que vous devez aller à Péking;
Je com­prends et l’ac­cepte  — c’est pour l’honneur -
Pour l’hon­neur de votre pays  — vous devez aller à Péking!

Pour­tant, entre Berlin 1936 et Pék­ing 2008
Il y a une dif­férence – une dif­férence majeure;
Dans le cas de Berlin 1936 – l’holocauste ;
L’holo­causte trag­ique et la Grande Guerre
Sont venus après – seule­ment après les Jeux.
Dans le cas de Pék­ing 2008  — le génocide -
Le géno­cide de la Chine en cours au Tibet et dans les autres pays occupés;
Et la men­ace crois­sante à la paix mondiale
Se déroulent depuis des décen­nies et continuent -
Oui, con­tin­u­ent aujour­d’hui même !

Aus­si ici les Jeux ne sont pas un sim­ple instrument;
Ici les Jeux  — sym­bol­es de jeunesse et d’amitié -
Ressem­blent plus  à une récom­pense —  une récom­pense pour génocide !
Et pour­tant nous invi­tons la jeunesse du Monde Libre,
Oui, à aller à Péking !

Mais pen­dant que vous dis­put­erez le Bronze et l’Argent,
Que vous recherchez – recherchez l’Or et la Gloire ;
Je vous en prie, je vous en prie rap­pelez-vous que nos lieux de culte -
Plus de six mil­lions de tem­ples anciens -
Ont été pil­lés, souil­lés et détru­its – par Péking !

Je vous en prie, je vous en prie rappelez-vous
Notre terre dévastées, nos maisons détru­ites et nos vies en miettes ;
Je vous en prie, je vous en prie rappelez-vous -
Plus d’un mil­lion de Tibé­tains ont été assas­s­inés – par Péking.

Je vous en prie, je vous en prie rappelez-vous
La nuit som­bre et sans fin que les vivants subissent ;
Dont beau­coup, beaucoup
Lan­guis­sent dans des cel­lules de prison som­bres et froides.

Je vous en prie, je vous en prie rappelez-vous -
Les peu­ples de Mand­chourie, de Mon­golie du Sud et de l’Est du Turkestan -
Tous sous la dom­i­na­tion colo­niale de la Chine -
Souf­frent et meurent juste comme les Tibétains.

Je vous en prie, je vous en prie rappelez-vous
Que le peu­ple ordi­naire de la Chine aus­si souffre
Souf­fre et meurt aus­si par mil­lions, par millions !

Je vous en prie, je vous en prie rappelez-vous -
En expor­tant son savoir-faire sur les armes atom­iques et d’ac­tiviétés similaires
La Chine est aujour­d’hui la plus grande men­ace con­tre la paix mondiale.

Je vous en prie, je vous en prie rap­pelez-vous – alors que vous lisez ceci -
La Chine cause un dom­mage per­ma­nent à l’en­vi­ron­nement frag­ile du Tibet -
Source des grands fleuves d’Asie.

Je vous en prie, je vous en prie rappelez-vous -
La Chine, détru­it – détru­it le Toit du Monde;
Et ceci peut affecter les pluies de la mous­son qui don­nent la vie !

Je vous en prie, je vous en prie rappelez-vous -
Ce même régime assas­sin règne depuis 1949 ;
Aus­si je vous en prie, je vous en prie rappelez-vous -
Nul n’ a réus­si à descen­dre dans les secrets -
Les secrets som­bres et cachés des crimes de Pék­ing con­tre l’humanité !
Mais nous savons – nous savons pour sûr que -
Que Pék­ing 2008 est plongé dans le Sang -
Le sang de mil­lions, de mil­lions de vies innoncentes !

Aus­si je vous en prie, je vous en prie rappelez-vous -
Gag­n­er à Pék­ing – Pék­ing 2008 -
Ne peut apporter d’hon­neur – d’hon­neur à votre pays;
Parce que Pék­ing 2008 ne se tient pas
Je le répète – ne se tient pas pour la gloire du sport !

Pék­ing 2008 n’est qu’un cache-misère -
Un cache-mis­ère du géno­cide dans qua­tre pays occupés -
Et d’un nom­bre incon­nu de minorités ethniques !

Pék­ing 2008 est une par­o­die des Jeux Olympiques !
Pék­ing 2008 réduit les Jeux à du sim­ple cirque !
Pék­ing 2008 est une cou­ver­ture pour le crime de mul­ti­ples génocides !

Alors ; ayant gag­né votre Bronze et votre Argent ;
Ayant gag­né votre Or tant convoité ;
Etant entré dans le Livre des Records ;
Vous pou­vez main­tenant vous dress­er pour la Justie et la Liberté ;
Oui, vous pou­vez dire “Non” à la médaille de Pék­ing tachée de sang !

MERCI A TOUS ! MERCI ET A NOUVEAU – MERCI!

Exile House

Note : cette brochure fut large­ment dis­tribuée par l’As­so­ci­a­tion de la Jeunesse Tibé­taine avant et pen­dant les Jeux Olympiques de Pékin.

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TIBET

 

Tibet is today a country -
A coun­try all alone;
All alone although -
Although it had done nothing -
Noth­ing wrong.

Tibet is today a country -
A coun­try under occupation;
Under occu­pa­tion because -
Because it was -
It was not strong.

Tibet is today a country -
A coun­try conquered;
A coun­try con­quered because -
Because it was devoted -
Devot­ed to Peace.

Tibet is today a country -
A coun­try being exploited;
Being exploit­ed because -
Because Tibet is today -
A coun­try all alone.

And so today Tibetans -
Tibetans are fac­ing genocide;
Fac­ing geno­cide although -
Although Tibetans have done nothing -
Noth­ing wrong.

29 Decem­ber 2011

 

 

 

 

Tibet

 

Le Tibet aujour­d’hui est un pays -
Un pays tout seul;
Tout seul bien que -
Bien qu’il n’ait fait rien -
Rien de mal.

Le Tibet aujour­d’hui est un pays -
Un pays sous occupation ;
Sous ocu­pa­tion parce que -
Parce qu’il n’é­tait pas -
Il n’é­tait pas fort.

Le Tibet aujour­d’hui est un pays -
Un pays conquis ;
Un pays con­quis parce que -
Parce qu’il était -
Dévoué à la Paix.

Le Tibet aujour­d’hui est un pays -
Un pays exploité ;
Exploité parce que -
Parce que le Tibet est aujourd’hui
Un pays tout seul.

Et ain­si  aujour­d’hui les Tibétains
Affron­tent un génocide ;
Affron­tent une géno­cide bien que -
Bien que les Tibé­tains n’aient fait rien -
Rien de mal.

29 Decem­bre 2011

 

 

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