La revue annuelle faire part que diri­gent notam­ment Alain Chanéac et Chris­t­ian Arthaud, con­sacre son dernier numéro à Marcelin Pleynet. J’ai pub­lié de nom­breux arti­cles et des entre­tiens, depuis ma décou­verte à la fin des années 70 de son pre­mier recueil poé­tique : Pro­vi­soires amants des nègres (Seuil, 1962) sur et avec Pleynet. Tous ses livres (poésie/essais sur la peinture/journal/romans) sig­nent une odyssée du nom pro­pre sous l’éclairage d’une pen­sée en alerte et de sen­sa­tions vécues. Ils tien­nent la poésie en éveil dans la rad­i­cal­ité d’un retrait qui prend sa source chez Rim­baud et Lautréamont.

Ce numéro dou­ble de 290 pages, pre­mière ten­ta­tive d’analyse au plus près de cette œuvre totale, pub­lie des con­tri­bu­tions d’écrivains, d’artistes et de cri­tiques qui suiv­ent et sou­ti­en­nent les travaux de Pleynet depuis des années : Sollers, Kris­te­va, Houde­bine, Denis Roche, Jacques Hen­ric, Claude Minière… et s’ouvre aus­si à des auteurs qui n’étaient pas encore ou peu inter­venus : Alexan­dre Eyriès, David di Nota, Dominique Par­avel, Benoît Chantre… L’ensemble, illus­tré notam­ment par Ernest Pignon-Ernest pro­pose aus­si des inédits de Marcelin Pleynet, comme ce poème

 

Unique

 

La mul­ti­tude des Dieux occu­pent la mul­ti­tude des destins
Ce sont en vérité des fleuves avec des cen­taines de sources

et lui

            comme le Christ ressuscité
             
tou­jours vivant

 

 

Sig­nalons enfin que c’est grâce à Augustin de But­ler des édi­tions Mar­ciana que nous pou­vons relire ou décou­vrir Le voy­age en Chine : chroniques du jour­nal ordi­naire 14 avril‑3 mai 1974 de Pleynet. Cette édi­tion revue et cor­rigée est com­posée d’un très beau cahi­er photos.

 

 

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