Le mal­heur peut élever comme il peut détruire.

L’exigence doit avant tout vis­er soi-même.

Mes plus grands défauts au fil des années sont devenus des qual­ités, ain­si l’obstination et le manque d’assurance.

La morale dans laque­lle j’ai été éduquée implique de ne pas faire à autrui ce que l’on ne voudrait pas qu’on nous fasse. Il serait plus logique et béné­fique de faire à autrui ce qu’on voudrait qu’on nous fasse.

Jusqu’il y a encore une poignée d’années, j’avais l’orgueil de croire ma bonne san­té invin­ci­ble, hors d’atteinte de toute maladie.

Il n’y a aucune fatal­ité à notre des­tin, dès lors que nous gar­dons à l’esprit que d’autres pos­si­bles nous appartiennent.

La colère est un anti­dote effi­cace  con­tre  l’aigreur.

La colère est un sur­saut de dig­nité face à la bêtise et à l’injustice. Mais, réac­tion saine et néces­saire, elle peut aus­si tourn­er à vide sur elle-même.

La colère soulage, mais on ne peut pas lui en deman­der plus. Si la colère, dans ses éclats vin­di­cat­ifs, donne force et courage, elle laisse sur sa faim et ne nour­rit pas l’esprit. A trop per­dur­er, elle sonne comme un renon­ce­ment, comme une abdication.

La saine colère frôle par­fois dan­gereuse­ment le risque de se muer en vaine colère.  C’est pourquoi elle doit rester un état tran­si­toire. Elle ne peut se sub­stituer à la résis­tance indis­pens­able qui fonde et scelle notre vie intérieure.

Et si renon­cer à la colère était  un pre­mier pas pour entr­er en dissidence ?

On n’a jamais rien bâti sur un coup de colère.

La colère jail­lit sou­vent d’une souf­france. Mais trop de colère épuise.

Je sup­porte mal la prox­im­ité de per­son­nes sujettes à des sautes d’humeur et au tem­péra­ment coléreux. J’apprécie la tem­pérance, ce qui n’exclut pas l’enthousiasme, la fougue et  la pas­sion, y com­pris… l’indignation et la saine colère.

Si je ne dis mot face à des pro­pos qui me blessent et si je n’exprime que rarement ma colère, ce n’est pas tou­jours par sagesse ou par grandeur d’âme. C’est que par chance je ne trou­ve pas les mots qui soient à la mesure de la circonstance.

 

A paraître en jan­vi­er 2014, pré­face de  Claire Fourier
(Les Edi­tions Sauvages, col­lec­tion La pen­sée Sauvage)
 

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