Dans la collection Encres blanches : Gérard Le Goff, L’élégance de l’oubli, Vincent Puymoyen, Flaques océaniques

Par |2021-05-21T19:58:48+02:00 20 mai 2021|Catégories : Revue des revues, Vincent Puymoyen|

Gérard Le Goff, L’élé­gance de l’oubli

Ce voy­age dans le temps com­mence en feuil­letant un album de pho­togra­phies, ou en retrou­vant dans une boîte à bis­cuits en métal peint des images du passé. D’emblée, ces gestes quo­ti­di­ens sont sub­limés, puisqu’on adopte la can­deur inquiète de l’or­pailleur sur le point de sépar­er le sable de l’or.

Se dresse alors un por­trait de famille, à tra­vers des textes en prose et des poèmes qui par­lent des par­ents et grands-par­ents de l’au­teur. Les sou­venirs se con­fondent par­fois avec les rêves d’un enfant qui joue dans des paysages qui devi­en­nent une jun­gle de haut sain­foin, d’où jail­lis­saient des con­stel­la­tions de papil­lons. Dans cette famille hum­ble, le train minia­ture que le père, marin, ramène de New York devient un morceau d’Amérique. On retrou­ve aus­si le plaisir des jeux d’un âge inno­cent, où l’on dresse face aux marées des bar­rages de sable, dans l’e­spoir de faire face au temps et à la réalité.

Une nos­tal­gie douce enveloppe le réc­it, qui se ter­mine quand l’au­teur entre au lycée et sent que l’en­fance venait de s’achev­er. Il voit alors com­ment le temps s’ac­célère, et assiste aux trans­for­ma­tions de son envi­ron­nement ‑immeubles con­stru­its, routes inutiles- pour affirmer : Ils se sont acharnés sur le moin­dre recoin de mes ter­ri­toires de songes.

Le style ten­dre et lumineux de l’au­teur reflète par­fois l’his­toire famil­iale à tra­vers des objets hérités, comme une médaille de guerre, pour en garder une mémoire éton­née. Il ne s’ag­it surtout pas de réécrire le passé, mais de nous mon­tr­er où se trou­ve l’élé­gance de l’ou­bli à laque­lle fait allu­sion le titre de l’œuvre, afin de mieux nous expli­quer com­ment on façonne les souvenirs.

Gérard Le Goff, L’élé­gance de l’ou­bli, Encres Vives, Col­lec­tion Encres Blanch­es n°802, novem­bre 2020.

 

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Vin­cent Puy­moyen, Flaques océaniques

L’au­teur nous pro­pose vingt-trois poèmes ou textes en prose à tra­vers lesquels s’établit un con­tact direct avec la nature. Il nous par­le notam­ment des envi­rons de Brest, où il habite : à l’est le lac saumâtre de l’o­rig­ine / à l’ouest les con­fins qui rougeoient déjà. L’Auber­lac’h, le phare du Minou, le moulin Blanc sont inondés d’eau et de lumière : c’est ain­si que Flaques océaniques cherche à dévoil­er nos liens avec les éléments.

Toute­fois il ne s’ag­it pas seule­ment d’ex­primer ses sen­sa­tions immé­di­ates, mais d’évo­quer aus­si nos rap­ports avec le temps qui nous a con­stru­it. En ce sens, le regard inqui­et et curieux de l’en­fance (Métal con­duc­teur de l’en­fance / Argent du plateau lisse / Sur­face où s’é­tal­ent des pans de brume) demeure présent et sem­ble être la colonne vertébrale de la pen­sée du poète.

Loin d’être un sim­ple obser­va­teur, Vin­cent Puy­moyen pose des ques­tions exis­ten­tielles et tisse jour et nuit pour attrap­er la note rare, et ne pas oubli­er que L’âme est le souf­fle chaud qui rem­plit la tuyau­terie com­plexe du corps, alors tu deviens bouée, radeau ou steam­er, selon ton goût de l’aven­ture. Sans oubli­er, tout de même, de pren­dre garde chaque fois de revenir au port.

Présentation de l’auteur

Gérard Le Goff

Né en 1953, à Toulon, Gérard Le Goff, après l’obtention d’une maîtrise-ès-let­tres à l’Université de Haute-Bre­­tagne, effectue toute sa car­rière pro­fes­sion­nelle au sein de l’Education nationale dans les académies de Caen et de Rennes ; il a été suc­ces­sive­ment : enseignant, cadre admin­is­tratif et con­seiller en for­ma­tion continue.
Il écrit depuis l’adolescence mais ne cherche pas à pub­li­er. Désor­mais à la retraite, il entre­prend de met­tre de l’ordre dans ses nom­breux man­u­scrits, tout en reprenant une activ­ité d’écriture. Il tra­vaille en par­al­lèle la pein­ture et le dessin au sein d’une association.
Ses pre­miers textes parais­sent dans la revue Haies Vives en 2017. Puis dans d’autres pub­li­ca­tions : Le Cap­i­tal des Mots (2018, 2019, 2020), Fes­ti­val Per­ma­nent des Mots (2018), Tra­ver­sées (2019) et à nou­veau dans Haies Vives (2019, 2020)
S’en suiv­ent l’édition de plusieurs recueils de poésie aux édi­tions Encres Vives et Tra­ver­sées, d’un roman et d’un recueil de nouvelles.

 

Poésie :

Cahi­er de songes — Edi­tions Encres Vives (sep­tem­bre 2018).
De l’inachèvement des jours — Edi­tions Encres Vives (octo­bre 2018).
L’arrière-pays n’existe pas — Edi­tions Encres Vives (décem­bre 2018).
Inter­mède véni­tien - Edi­tions Encres Vives (févri­er 2019).
Pas­sants — Edi­tions Encres Vives (avril 2019).
Le reste du peu — Edi­tions Encres Vives (juin 2019).
La note verte — Edi­tions Encres Vives (décem­bre 2019).
Sim­ples suivi de Par qua­tre chemins — Edi­tions Encres Vives (décem­bre 2019).
Arse­nal des eaux — Edi­tions Encres Vives (jan­vi­er 2020).
L’orée du monde — Edi­tions Tra­ver­sées (jan­vi­er 2020).
L’élégance de l’oubli - Edi­tions Encres Vives (novem­bre 2020).
Brisées — Edi­tions Encres Vives (décem­bre 2021).
La cité chimérique — Edi­tions Encres Vives (jan­vi­er 2022).

Prose :

Argam, roman — Edi­tions Chloé des Lys (novem­bre 2019).
Tra­jec­toires tron­quées, nou­velles- Edi­tions Stel­la­maris (mai 2020).
La rai­son des absents, roman- Edi­tions Stel­la­maris (avril 2022).

Publi­ca­tions en revues :

Poésie :

Revue Haies Vives N°5 (sep­tem­bre 2017).
Revue Haies Vives N°7 (sep­tem­bre 2019).
Revue Haies Vives N°8 (sep­tem­bre 2020).
Revue Haies Vives N°9 (sep­tem­bre 2021).
Revue Haies Vives N°10 (sep­tem­bre 2022).
Revue Fes­ti­val Per­ma­nent des Mots (FPM) N° 18 (mars 2018).
Revue Fes­ti­val Per­ma­nent des Mots (FPM) N° 20 (sep­tem­bre 2018).
Revue Le Cap­i­tal des Mots — Eric Dubois (revue en ligne) (novem­bre 2018, décem­bre 2018, jan­vi­er 2019, févri­er 2019, avril 2019, novem­bre 2019, décem­bre 2019, jan­vi­er 2020, févri­er 2020, mars 2020, avril 2020 & mai 2020.
Revue Poésie Mag — Eric Dubois (revue en ligne) (novem­bre 2020).
Revue Tra­ver­sées N°98 (avril 2021).
Revue Recours au poème (en ligne) (N° 213 mars-avril 2022).

Prose :

Revue Tra­ver­sées N°90 (mars 2019).

Cri­tique :

Revue Tra­ver­sées (en ligne) (août 2020) : Gol­go­tha de Claude Luezior.
Revue Tra­ver­sées (en ligne) (novem­bre 2020) : Angèle Van­nier, la tra­ver­sée ardente de la nuit de Dominique Bod­in & Françoise Coty.
Revue Tra­ver­sées (en ligne) (mai 2021) : Au milieu du gué (Attes­ta­to) de Giu­liano Ladolfi.
Revue Tra­ver­sées (en ligne) (sep­tem­bre 2021) : Ini­tiale de Lieven Callant.
Revue Tra­ver­sées (en ligne) (mars 2022) : Ensoleille­ments au cœur du silence de Sonia Elvi­reanu.
Revue Tra­ver­sées (en ligne) (août 2022) : Sur les franges de l’essentiel suivi de Ecri­t­ures de Claude Luezior.
Revue Recours au poème (en ligne) (N° 206 jan­vi­er-févri­er 2021) : Le chant de la mer à l’ombre du héron cen­dré de Sonia Elvire­anu.
Revue Recours au poème (en ligne) (N° 207 mars-avril 2021) : Un Ancien Tes­ta­ment déluge de vio­lence de Claude Luezior ; Epître au silence de Claude Luezior.
Revue Couleurs Poésie 2 — Jean Dornac (en ligne) (jan­vi­er 2021) : Le souf­fle du ciel de Sonia Elvireanu.

Sur l’auteur :

Les belles phras­es d’Eric Allard, Mon­des fran­coph­o­nes, Babe­lio, Tra­ver­sées, Site de l’AREW, Couleur poésie, Recours au poème…

Autres lec­tures

Gérard le Goff, Les chercheurs d’or

Le nou­veau livre de Gérard le Goff invite le lecteur à un voy­age poé­tique à tra­vers la lit­téra­ture des XIXème et XXème siè­cles. C’est un hom­mage ren­du aux écrivains français ou d’expression française, […]

Présentation de l’auteur

Vincent Puymoyen

Vin­cent Puy­moyen est né en 1970 à La Rochelle et enseigne actuelle­ment à Brest, sa ville d’adop­tion. Il écrit depuis longtemps des poèmes d’in­spi­ra­tion var­iée. Si la poésie est une chose sérieuse, il sait qu’elle est avant tout expéri­ence et lib­erté. Expéri­ence car elle est une trace de vie, acci­den­telle par­fois. Lib­erté car elle se rit, comme le voulait Ver­laine, de l’élo­quence et de la pose. Araignée désori­en­tée mais néan­moins patiente, elle cherche à tiss­er une archi­tec­ture invis­i­ble et secrète à tra­vers les mots et les événements.

Vin­cent Puy­moyen a pub­lié quelques poèmes, sous le titre Anatomies bur­lesques, dans La Revue lit­téraire (édi­tions Léo Scheer), n°76,  jan­vi­er 2019.

Autres lec­tures

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Miguel Angel Real

Né en 1965, il pour­suit des études de français à l’Université de Val­ladol­id (Espagne), sa ville natale. Il tra­vaille en 1992 à l’Agence France Presse à Paris. Agrégé d’espagnol, il enseigne au Lycée de Cornouaille à Quim­per. En tant qu’au­teur, ses poèmes ont été pub­liés dans les revues La Gal­la Cien­cia, Fábu­la et Saigón (décem­bre 2018) (Espagne), Letralia (Venezuela), Marabun­ta, El Humo et La Piraña (Mex­ique), ain­si que dans l’an­tholo­gie de poésie brève “Gotas y hac­ha­zos” (Ed. PÁRAMO Espagne, décem­bre 2017). Les revues français­es “Le Cap­i­tal des Mots”, “Fes­ti­val Per­ma­nent des mots” “Lichen”,“La ter­rasse” et “Revue Méninge” ont égale­ment pub­lié cer­tains de ses poèmes en français, orig­in­aux ou traduits de l’es­pag­nol. Il a pub­lié en avril 2019 un recueil per­son­nel, Zoologías, aux édi­tions En Hui­da (Séville). Les édi­tions Sémaphore pub­lieront bien­tôt son recueil bilingue Comme un dé rond. Il fait par­tie du comité de rédac­tion de la revue poé­tique espag­nole Crátera. Il se con­sacre aus­si à la tra­duc­tion de poèmes, seul ou en col­lab­o­ra­tion avec Flo­rence Real ou Marceau Vasseur. Ses tra­duc­tions ont été pub­liées par de nom­breuses revues en France (Pas­sage d’en­cres, Le Cap­i­tal des mots, Mange-Monde), Espagne (La Gal­la Cien­cia, Crátera, El Colo­quio de los Per­rros) et Amérique (Low-Fi Arden­tia, Por­to Rico, La Piraña, Mex­ique). Dans cette dernière pub­li­ca­tion il dirige deux sec­tions de tra­duc­tion nom­mées « Le Piran­ha Transocéanique » (https://piranhamx.club/index.php/le-piranha-transoceanique) et « Ven­tana France­sa » (https://www.piranhamx.club/index.php/quienes-somos‑2/ventana-francesa) Tra­duc­tions pub­liées: — “Fauves” (Edi­to­r­i­al Corps Puce), poèmes de l’au­teur équa­to­rien RAMIRO OVIEDO (Traduit avec Marceau Vasseur, décem­bre 2017) — “Erra­tiques”, poèmes d’ANGÈLE CASANOVA, pho­tos de PHILIPPE MARTIN. Edi­tion bilingue. Édi­tions Pourquoi Viens-Tu Si Tard, octo­bre 2018 — “Les travaux de la nuit”, de PAUL SANDA. Édi­tion bilingue. Ed. Alcy­one, décem­bre 2018.
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