Fondé en Grande Bre­tagne, par la dra­maturge Cather­ine Amy Daw­son Scott et John Galsworty, qui recevra le Prix Nobel de Lit­téra­ture en 1932 et ce au lende­main de la Pre­mière Guerre Mon­di­ale, alors que l’Europe pleure encore ses Mar­tyrs, LE PEN CLUB INTERNATIONAL  a pour objec­tif entre autres de défendre la lib­erté d’expression des écrivains à tra­vers le monde. 

Cette organ­i­sa­tion mon­di­ale, désor­mais recon­nue en Cat A, auprès de l’UNESCO, et par le Con­seil économique et social des Nations Unies, a très vite pris son essor avec l’éclosion par­fois simul­tanée de nom­breux Cen­tres à tra­vers la planète, comp­tant par­mi ses mem­bres des écrivains, des poètes, des auteurs dra­ma­tiques etc. sou­vent de grande renom­mée. En France, pays des Droits de l’Homme, Le PEN CLUB ver­ra le jour à Paris, avec un pre­mier Prési­dent,  en la per­son­ne du célèbre écrivain ANATOLE France, (1921–1924) suivi par PAUL VALERY (1924–1934), JULES ROMAIN (1934–1939), JEAN SCHLUMBERGER (1946–1951), et bien d’autres encore, dont le très regret­té GEORGES EMMANUEL CLANCIER (1976–1979) dis­paru en 2018 et dont le fils SYLVESTRE CLANCIER, marchera sur les traces de son père, puisqu’il  fut à son tour Prési­dent à deux repris­es, 2009–2012 et 2016 ‑2018, suc­cé­dant à JEAN BLOT et JEAN ORIZET. Actuelle­ment et ce depuis 2020, après une courte péri­ode de tur­bu­lence, c’est l’écrivain et jour­nal­iste ANTOINE SPIRE qui assure désor­mais la prési­dence, avec il faut le dire beau­coup de dynamisme et de con­vic­tion !  

Le PEN CLUB FRANÇAIS a 100 ans !

Belle longévité pour une organ­i­sa­tion dont cer­tains avaient malen­con­treuse­ment prédit la dis­pari­tion. Certes elle demeure dis­crète, et sans tapage médi­a­tique out­ranci­er, il n’empêche que le Cen­tre français, promet dans les années futures une belle vitalité ! 

 Pour la lib­erté d’expression, livre du cen­te­naire du PEN Club français, 343 pages, 18 euros, édi­tions Le Bord de l’eau.

Occa­sion pour les édi­tions Le Bord de l’eau,  de pub­li­er un ouvrage impor­tant sous la houlette d’Antoine Spire, Sylvestre Clanci­er, et Lau­rence Paton, inti­t­ulé, « Pour la Lib­erté d’expression, Livre du Cen­te­naire du Pen Club Français », qui se veut ren­dre un hom­mage appuyé aux actions menées par le Cen­tre depuis sa créa­tion, lors de péri­odes de l’histoire, sou­vent tumultueuses et tout autant dra­ma­tiques pour cer­taines d’entre elles, et qui témoignent de l’engagement de nom­breux écrivains et poètes français en faveur de la lib­erté d’expression et de la lib­erté tout court.

On songe bien évidem­ment à la Sec­onde Guerre Mon­di­ale, avec son cortège de mon­stru­osités où nom­bre de com­pa­tri­otes perdirent la vie, afin de lut­ter con­tre une idéolo­gie mor­tifère et destruc­trice. Paix à leur âme !

 Le Pen Club français con­forte l’idée de laïcité !

Dans sa longue intro­duc­tion, ANTOINE SPIRE sem­ble vouloir lever des doutes quant à l’idée de laïc­ité, un sujet qui demeure tou­jours sen­si­ble. « De ce fait ceux qui méprisent les croy­ants et stig­ma­tisent leur adhé­sion à une foi quelle qu’elle soit, ne sont pas en accord avec notre con­cep­tion de la laïc­ité ». (P.8). « Au Pen Club, la diver­sité des engage­ments nous con­duit  à pren­dre en compte plusieurs con­cep­tions de la laïc­ité » (P.8), un mes­sage par­ti­c­ulière­ment clair et qui ne souf­fre d’aucune ambiguïté…

 La cen­sure socié­tale : Qu’est-ce à dire ?

Au même titre que la cen­sure socié­tale qui égrène de manière fort sournoise, notre civil­i­sa­tion occi­den­tale à bout de souf­fle. Une cen­sure pou­vant con­duire dans cer­tains pays, jusqu’à l’intimidation, la pres­sion, l’emprisonnement, voire la tor­ture. Engager la peur sur le chemin de l’Humanité est mal­heureuse­ment une con­stante uni­verselle depuis l’aube des temps, et qui dans bien des cas mène aux guer­res et pire encore à l’extermination. « La cen­sure n’est plus l’exclusivité d’Etats autori­taires elle est dev­enue le fait de frac­tions de la société civile qui veu­lent inter­dire l’expression de ceux qu’elles jugent engagés, con­sciem­ment ou non, réelle­ment ou non, dans une pré­ten­due cau­tion don­née au racisme et au sex­isme ». (P.9) Et l’on voit bien aujourd’hui où cer­tains dis­cours mènent, vers une dis­crim­i­na­tion per­ma­nente des enjeux pri­or­i­taires, et qui ten­tent de mas­quer les réal­ités qui nous entourent, sous le pré­texte de la paci­fi­ca­tion des inten­tions, et qui de fait nour­rit une société pré­cisé­ment  dev­enue sans enjeu, et sans dis­cerne­ment. Or il s’avère égale­ment exact, que nos grands intel­lectuels ont fait le choix de se taire, et il est à crain­dre que le terme même d’intellectuel soit remis en cause, pour laiss­er la place à un brouha­ha infor­ma­tion­nel, dans lequel la pen­sée s’épuise, afin de céder la place « aux inquisi­teurs exclusifs du droit à la parole », comme en témoignent les dérives quo­ti­di­ennes de cer­tains médias et réseaux sociaux.

Quid de la cen­sure économique !

Antoine Spire évoque égale­ment la cen­sure économique ;  vaste sujet en effet !  Bien plus dif­fi­cile à appréhen­der celle-là, car plus per­ni­cieuse et lar­vaire mais dont les dégâts sont tout aus­si probants. « Sur ce point le Pen Club, provoque des alertes et un débat, à partager parce que la France est désor­mais l’objet d’une manip­u­la­tion d’envergure de l’opinion qui étonne à l’étranger ». (P.13) en favorisant une cer­taine élite artis­tique dévouée au sys­tème et qui prof­ite à bien des égards de ses largess­es, et en nuisant à une créa­tion plus intè­gre mais mal soutenue. Les pou­voirs publics en sont-ils pour tau­tant respon­s­ables ; certes non ! Il existe tout de même cer­tains cadres lég­is­lat­ifs aux­quels se référ­er, le dan­ger vient cer­taine­ment d’ailleurs, lié à une mon­di­al­i­sa­tion vorace dont le cap­i­tal est le seul moteur de crois­sance au détri­ment de moyens économiques plus respecta­bles. Est-ce une fatal­ité pour autant ? On pour­ra tou­jours con­sid­ér­er que les mod­èles socié­taux décli­nent au moment de leur apogée. Et par­fois dis­parais­sent comme ils sont venus,  comme lais­sant appa­raître une civil­i­sa­tion meilleure. On peut tou­jours espér­er dans ce sens !

Out­re ces nom­breuses actions le Pen Club français délivre chaque année des prix lit­téraires impor­tants qui défend­ent une lit­téra­ture de qualité.

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Jean-Luc Favre-Reymond

Jean-Luc Favre-Rey­mond est né le 19 octo­bre 1963 en Savoie. Il pub­lie son pre­mier recueil de poésie à l’âge de 18 ans à compte d’auteur, qui sera salué par Jean Guirec, Michel Décaudin, et Jean Rous­selot qui devien­dra naturelle­ment son par­rain lit­téraire auprès de la Société des Gens de Let­tres de France. Il com­mence dès 1981, à pub­li­er dans de nom­breuses revues de qual­ité, Coup de soleil, Paroles d’Aube, Artère etc. Il est alors dis­tin­gué à deux repris­es par l’Académie du Disque de Poésie, fondée par le poète Paul Cha­baneix. Il ren­con­tre égale­ment à cette époque, le cou­turi­er Pierre Cardin, grâce à une série de poèmes pub­liés dans la revue Artère, con­sacrés au sculp­teur Carlisky, qui mar­quera pro­fondé­ment sa car­rière. Il se fait aus­si con­naître par la valeur de ses engage­ments, notam­ment auprès de l’Observatoire de l’Extrémisme dirigé par le jour­nal­iste Jean-Philippe Moinet. Bruno Durocher, édi­tions Car­ac­tères devient son pre­mier édi­teur en 1991, chez lequel il pub­lie cinq recueils de poésie, salués par André du Bouchet, Claude Roy, Chris­t­ian Bobin, Jacque­line Ris­set, Bernard Noël, Robert Mal­let etc. Ancien col­lab­o­ra­teur du Cen­tre de Recherche Imag­i­naire et Créa­tion de l’université de Savoie (1987–1999) sous la direc­tion du pro­fesseur Jean Bur­gos où il dirige un ate­lier de recherche sur la poésie con­tem­po­raine. En 1997, il fonde la col­lec­tion les Let­tres du Temps, chez l’éditeur Jean-Pierre Huguet implan­té dans la Loire dans laque­lle il pub­lie entre autres, Jean Orizet, Robert André, Sylvestre Clanci­er, Jacques Ancet, Claude Mourthé etc. En 1998, pub­li­ca­tion d’un ouvrage inti­t­ulé « L’Espace Livresque » chez Jean-Pierre Huguet qui est désor­mais son édi­teur offi­ciel, qui sera unanime­ment salué par les plus grands poètes et uni­ver­si­taires con­tem­po­rains et qui donne encore lieu à de nom­breuses études uni­ver­si­taires en rai­son de sa nova­tion. Il a entretenu une cor­re­spon­dance avec Anna Marly, créa­trice et inter­prète du « Chants des par­ti­sans » qui lui a rétrocédé les droits de repro­duc­tion et de pub­li­ca­tion pour la France de son unique ouvrage inti­t­ulé « Mes­si­dor » Tré­sori­er hon­o­raire du PEN CLUB français. Col­lab­o­ra­teur ponctuel dans de nom­breux jour­naux et mag­a­zines, avec des cen­taines d’articles et d’émissions radio­phoniques. Actuelle­ment mem­bre du Con­seil Nation­al de l’Education Européenne (AEDE/France), Secré­taire général du Grand Prix de la Radiod­if­fu­sion Française. Chercheur Asso­cié auprès du Cen­tre d’Etudes Supérieures de la Lit­téra­ture. Col­lab­o­ra­teur de cab­i­net au Con­seil Départe­men­tal de la Savoie. Auteur à ce jour de plus d’une trentaine d’ouvrages. Traduit en huit langues. Prix Inter­na­tion­al pour la Paix 2002