Alfredo COSTA MONTEIRO
Dépli

PO&PSY / érès (à paraître en juin 2014)

 

 

Dépli est un poème dans lequel trois langues s’en­tremê­lent, s’en­tre­dis­ent sans jamais s’interdire.

Trois langues con­sti­tu­tives de l’i­den­tité de l’au­teur. Por­tu­gais de nais­sance, ayant gran­di en France et rési­dant aujour­d’hui en Espagne, il y recourt tout naturelle­ment, comme si elles n’en for­maient qu’une seule, mater­nelle et adop­tive à la fois.

Le texte se com­pose de bribes agencées selon une com­bi­na­toire con­stru­ite sur la sonorité des mots. Homo­phonies, allitéra­tions, ana­grammes ou palin­dromes se côtoient dans chaque phrase qui est comme l’écho de la précé­dente : ce qui vient d’être dit use de sa réso­nance dans la phrase suiv­ante afin de repar­tir vers une autre direction.

Ain­si poussé dans ses retranche­ments phoné­tiques, le lan­gage, dans un pre­mier temps, sem­ble per­dre sens. Mais bien­tôt, der­rière ce qui se dit, se pro­file une autre langue, étrange­ment sonore — une langue inhérente à tout dis­cours mais qui habituelle­ment ne se man­i­feste pas, bail­lon­née qu’elle est par le pri­mat exigé du sens. Cette langue dé-bridée, qui sem­ble sor­tir tout droit de l’in­con­scient de son auteur, retrou­ve dans ce con­texte, une place qui lui revient de droit. Elle ouvre à une autre com­mu­ni­ca­tion pos­si­ble, éminem­ment poétique.

Dépli se présente sous les deux formes com­plé­men­taires d’une par­ti­tion de mots et d’un enreg­istrement audio du texte par l’au­teur, sur mini CD.

 

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Né à Por­to (Por­tu­gal) en 1964, Alfre­do Cos­ta Mon­teiro s’in­stalle à Barcelone (Espagne) en 1992, après avoir obtenu un diplôme en sculpture/multimédia avec Chris­t­ian Boltan­s­ki à l’École des Beaux-Arts de Paris.

Son tra­vail englobe les arts visuels, la poésie visuelle/sonore et le son.

La plu­part de ses pièces, aus­si bien com­po­si­tions et impro­vi­sa­tions sonores qu’in­stal­la­tions, vidéos et poèmes sonores ou visuels, sou­vent de fac­ture domes­tique, sont faites de proces­sus insta­bles, de con­traintes con­ceptuelles et de formes à la sim­plic­ité sou­vent déroutante ; proces­sus, en règle générale imprégnés d’un fort car­ac­tère phénoménologique.

Depuis quelques années, délais­sant pro­gres­sive­ment son tra­vail d’in­stal­la­tions, il s’ori­ente de plus en plus vers la poésie sonore, réal­isant, le plus sou­vent en solo, des lec­tures poly­glottes (français, por­tu­gais et espag­nol) et bruitistes.

Depuis 2001, il tra­vaille au sein de dif­férents pro­jets de musique expéri­men­tale et impro­visée, col­lab­o­rant avec d’innombrables musi­ciens, choré­graphes, vidéastes et poètes. Vaste discogra­phie dans des labels européens, japon­ais et nord-américains. 

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daniele faugeras

danièle faugeras vit et tra­vaille dans le Gard. Elle partage son activ­ité d’écriture entre poésie, tra­duc­tion et édition.

Elle a créé en 2008 aux édi­tions ERES, et codirige depuis avec Pas­cale Jan­ot, la col­lec­tion de poésie PO&PSY et l’as­so­ci­a­tion du même nom, qui en assure la dif­fu­sion par la ren­con­tre directe avec des publics var­iés, aux­quels elle pro­pose des man­i­fes­ta­tions sou­vent multimédias.

Par­mi ses tra­duc­tions de poésie : Patrizia Cav­al­li, Pao­lo Uni­ver­so, Francesco Scara­bic­chi, Issa (en col­lab­o­ra­tion avec Pas­cale Jan­ot) ; ain­si que les œuvres poé­tiques com­plètes d’An­to­nio Porchia et de Fed­eri­co Gar­cía Lorca.

À titre per­son­nel, elle a pub­lié une dizaine de recueils de poésie, depuis Ici n’est plus très loin (2001) jusqu’à À chaque jour suf­fit son poème (2018), le plus sou­vent en dia­logue avec des artistes, par exem­ple : Lieu dit (2010) et Quelque chose n’est (2015) avec Alexan­dre Hol­lan, Murs, avec Mag­a­li Latil, Éphéméride 03, avec Mar­tine Cazin (2014)…