Angèle Paoli, Le dernier rêve de Patinir

Par |2022-11-08T18:27:13+01:00 30 octobre 2022|Catégories : Angèle Paoli, Critiques|

Cet ouvrage d’Angèle Paoli se con­sacre au pein­tre fla­mand Joachim Patinir (1483–1524) et à six de ses tableaux, con­servés dans dif­férents musées d’Europe. Paysage avec Saint Jérôme au Pra­do, Saint Jérôme dans le désert au Lou­vre, Le Pas­sage du Styx au Pra­do, Paysage avec Saint Christophe à l’Escurial, au Paysage avec Saint Christophe por­tant l’Enfant Jésus peint avec son ami Quentin Met­sys au musée de Flan­dres de Cas­sel, Paysage avec incendie de Sodome et Gom­or­rhe au musée Boi­j­mans Van Beunin­gen de Rot­ter­dam, Le repos pen­dant la fuite en Égypte, au Pra­do. Il faut entr­er lente­ment dans le livre à la fois sim­ple et ardu. Le livre écrit tan­tôt en vers, tan­tôt dans une prose libre, étonne par l’originalité de son approche.

Il ne s’agit pas ici de men­er des analy­ses savantes ou des com­men­taires spécu­lat­ifs mais bien de se situer au cœur de l’intériorité des per­son­nages. L’ermite Jérôme, le saint por­teur de l’Enfant, le pein­tre Patinir, Joseph par­lent et rêvent – la dimen­sion onirique, comme sou­vent chez Angèle Paoli, tra­verse tout le livre. Les per­son­nages sont dotés d’une voix pro­pre qui n’est pas sans entr­er en pro­fonde osmose avec celle de la poète elle-même. Et, plus que jamais le terme de recueil prend ici son dou­ble sens de recueille­ment sur fond de silence prop­ice à la médi­ta­tion, à la poésie.

La com­po­si­tion en dix chapitres est extrême­ment tra­vail­lée. Nous par­tons dans le pre­mier chapitre vers un loin­tain appelé « Chalchis », magie du « nom de désert ancien » où s’exile Jérôme pour « méditer ». Répété à plusieurs repris­es, le mot pour­rait con­cern­er tous les per­son­nages du recueil qui sont de vrais soli­taires et qui, cha­cun à leur façon, pra­tiquent une forme d’exercice spirituel.

Chalchis ad belum
ain­si la nomme Pline
l’historien

Quelque part
avant de fil­er plein Sud
vers Palmyre
la majestueuse
ses oasis
légendaires.

Angèle Paoli, Le dernier rêve de Patinir, édi­tions Hen­ry, 120 pages, 10€.

Puis nous voici devant la hutte de Jérôme, au sein du paysage dans l’art duquel Patinir est passé maître. Rochers, falais­es, ânes et chèvres sont là, imag­inés par le pein­tre qui a peu voy­agé et les peint d’après sa Flan­dre natale et la Meuse. « le désert rêvé / se fond en des paysages visionnaires/nimbés de bleu ».

Dans « Dip­tyque I », c’est la poète qui par­le et évoque le paysage, le lion soigné par l’ermite Jérôme et sa voca­tion. Dépouille­ment, sim­plic­ité voulue et « dia­logue avec le silence ». Ce silence est une dimen­sion dans laque­lle baigne tout le recueil. Jérôme, Christophe, Joseph, Patinir, la poète se par­lent à eux-mêmes, non à autrui, et sur fond de silence. Dans une tes­si­ture entre soli­tude et silence.

Puis, dans « Dip­tyque II », le pein­tre Patinir se livre à un mono­logue intérieur en prose autour de son œuvre Saint Jérôme dans le désert. Par-delà le paysage de mon­tagne, c’est la ten­sion entre la vie mondaine, dans le siè­cle, et la vie monas­tique qu’il livre ici : « Quel dia­ble de dia­logue se joue ici, sur les devants de la scène entre la dépouille car­di­nal­ice, évidée du corps auquel elle est des­tinée, et le mod­este brun de bure qu’a revê­tu l’ermite ? ». Patinir ne manque pas de men­tion­ner la gamme chro­ma­tique de ses bleus qui est la mar­que orig­i­nale de ses toiles.

Le chapitre « Styx » se con­sacre au thème de la tra­ver­sée de l’âme, qui tran­site, emmenée par « Charon le nau­tonier de légende ». Est-ce la petite âme anonyme, la nôtre ou celle de la poète ? Ce chapitre en vers tient de l’examen de con­science sur la vie passée, ses illu­sions, ses amours, ses regrets. À l’heure de la mort la voix du poème se tourne vers la pro­fondeur de l’être :

Longtemps tu t’es cru immortel
au-dessus de tout soupçon
indif­férent au temps qui passe
à la mal­adie qui arrache des pleurs

Le Styx et l’Eden, la mytholo­gie antique et l’Histoire sainte se fondent en des réseaux pos­si­bles d’images qui dessi­nent la quête spir­ituelle. Le chapitre « Christophe, Dip­tyque I » donne à enten­dre la voix du saint qui, en un flux de con­science en prose, fait retour sur lui-même. Sur sa laideur d’homme cynocéphale et sa stature de géant. Sur sa méta­mor­phose qui le fait pass­er du Réprou­vé au Christophore de la Légende dorée. L’évocation de son bâton et d’autres sym­bol­es pro­jette la lueur sacrée du tableau con­servé à l’Escurial. Dans le chapitre « Christophe, Dip­tyque II », con­sacré cette fois à une œuvre com­mune de Patinir avec Quentin Met­sys, le saint pour­suit son ques­tion­nement mys­tique à pro­pos de ce Jésus enfant qu’il transporte :

« Suis-je son berg­er ou est-ce lui qui me con­duit       jusqu’où ? ».

Avec le chapitre « Incendie », Angèle Paoli noue en une superbe surim­pres­sion l’incendie de Sodome et Gom­or­rhe et celui de la ville de Patinir, Dinant incendiée par Charles Le Téméraire. Vers et prose se mêlent dans ce poignant mono­logue de Patinir qui revient en pen­sée à sa ville, son enfance, à son père :

En huit jours le Téméraire
avait eu rai­son de la ville […] la ville fut rasée
mon père disparut
pour ne réapparaître
que bien des années
plus tard
plus muet qu’une tombe

Vient ensuite le chapitre « Inter­mède », Jérôme médite, rêve, explore, déchiffre, son lion pais­i­ble à ses côtés. Son rêve l’emporte vers la guerre et la folie meur­trière des hommes. Il est clair que l’on recon­naît ici, comme dans tout le recueil, l’aspiration au ques­tion­nement intérieur d’Angèle Paoli. Chez elle, égale­ment, les réso­nances s’orientent vers la spir­i­tu­al­ité. Et son regard ne cesse de se mêler à celui du pein­tre dans le sen­ti­ment d’une prox­im­ité hors du temps. 

Le chapitre « Le rêve de Joseph », autour du tableau Le repos pen­dant la fuite en Égypte, ain­si que le dernier chapitre « Le dernier rêve de Patinir » lais­sent place au pein­tre qui rêve. Défi­lent ain­si l’exil en Égypte, le meurtre des enfants inno­cents sur ordre d’Hérode, la Vierge qui allaite « per­due dans ses songes », elle aus­si. Un mag­nifique mou­ve­ment emporte ensem­ble le paysage de Beth­léem et celui de « la Meuse orig­inelle » cher à Patinir. Le recueil se clôt sur le songe de Patinir à l’agonie : « Où suis-je ? en Judée à Dinant à Anvers ? ». En ce puis­sant moment d’onirisme, Patinir con­voque son por­trait réal­isé par Met­sys, la Vierge, le désert de Syrie, la Meuse, les sol­dats romains, les bois des Flan­dres, « saint Jérôme quelque part sous les bran­chages », le géant Christophe. C’est la dimen­sion de ce « paysage-monde à portée de pinceau » que requièrent les ultimes moments de la mort du pein­tre. Patinir entouré de ses créa­tions, de ses créa­tures s’éteint dans un dernier souf­fle, se rap­pelant ce vers d’un poème latin, tiré de l’Histoire Auguste, écrit par l’empereur Hadrien au moment de mourir. « ani­ma vag­u­la bland­u­la ». Le des­tin de cette « pau­vre petite âme per­due », évo­qué par Mar­guerite Yource­nar dans Mémoires d’Hadrien et qui nous ren­voie à notre lot à tous, à « la forme entière de l’humaine condition ».

Au bout du compte de ce réc­it-poème, Angèle Paoli, con­tem­pla­trice pas­sion­née, épouse au plus près les paysages et le « je » des per­son­nages du maître fla­mand. Elle pénètre leurs pen­sées, leurs ques­tion­nements. Elle glisse de l’une à l’autre de ces incar­na­tions avec qui elle est en grande con­nivence. Au point qu’à cer­tains moments ne sachant plus qui par­le, d’elle ou de l’un d’eux, nous retrou­vons le mer­veilleux repère qu’est l’inoubliable bleu du pein­tre qui ponctue tout le recueil. Avec Le dernier rêve de Patinir, Angèle Paoli, gag­née par le chant intérieur que ses toiles font mon­ter en elle, se laisse remar­quable­ment habiter par le peintre.

Présentation de l’auteur

Angèle Paoli

Angèle Paoli est née à Bas­tia. Elle a enseigné pen­dant de nom­breuses années la lit­téra­ture française et l’italien. Elle vit actuelle­ment dans un vil­lage du Cap Corse, d’où elle ani­me la revue numérique de poésie & de cri­tique Ter­res de femmes, créée en décem­bre 2004 avec l’éditeur Yves Thomas et le pho­tographe et archi­tecte Guidu Antoni­et­ti di Cinarca. 

Elle a pub­lié de nom­breux ouvrages, mais aus­si des poèmes et/ou des arti­cles dans les revues Pas, Faire-Part, Poez­ibao, Fran­copo­lis, Europe, Siè­cle 21, La Revue des Archers, NU(e), Semi­cer­chio, Thau­ma, Les Car­nets d’Eucharis, Dip­tYque nos 1, 2 et 3, Le Quai des Let­tres, Décharge, Mou­vances, PLS (Place de la Sor­bonne), Recours au poème, Diérèse, Terre à ciel, Paysages écrits, Sec­ousse, Sar­razine, Mange Monde, Bac­cha­nales, Le Pan poé­tique des Mus­es, Souf­fles, Ce Qui Reste, … 

Lau­réate du Prix européen de la cri­tique poé­tique fran­coph­o­ne Aris­tote 2013, attribué par le Céna­cle européen fran­coph­o­ne de Poésie, Art et Lit­téra­ture. Mem­bre du jury du Prix de poésie Léon-Gabriel Gros (revue Phœnix) pour l’an­née 2013. Invitée en tant que poète au 17e Fes­ti­val de poésie «Voix de la Méditer­ranée» de Lodève (juil­let 2014). Membre du comité de rédac­tion des revues Sar­razine et Les Car­nets d’Eucharis. Poète invitée de «Ritrat­ti di Poe­sia — Fon­dazione Roma» (févri­er 2016). 

Bib­li­ogra­phie : 

▪ Noir écrin, A Fior di Car­ta, Bar­ret­tali (Haute-Corse), 2007 
▪ 
Man­far­inu, l’âne de Noël, A Fior di Car­ta, Bar­ret­tali (Haute-Corse), 2007 
▪ 
A l’aplomb du mur blanc, livre d’artiste illus­tré et réal­isé par Véronique Agos­ti­ni, édi­tions Les Aresquiers, Fron­tig­nan, 2008
▪ 
Lal­la ou le chant des sables, réc­it-poème, édi­tions Ter­res de femmes, Canari (Haute-Corse), 2008. Pré­face de Cécile Oumhani 
▪ 
Corps y es-tu ?, livre d’artiste illus­tré et réal­isé par Véronique Agos­ti­ni, édi­tions Les Aresquiers, Fron­tig­nan, mai 2009 
▪ 
Le Lion des Abruzzes, réc­it-poème, édi­tions Cousu Main, Avi­gnon, décem­bre 2009. Pho­togra­phies de Guidu Antoni­et­ti di Cinarca 
▪ 
Car­nets de marche, édi­tions du Petit Pois, Béziers, juil­let 2010 
▪ 
Camaïeux, livre d’artiste illus­tré et réal­isé par Véronique Agos­ti­ni, édi­tions Les Aresquiers, Fron­tig­nan, sep­tem­bre 2010 
▪ 
Soli­tude des seuils, livre d’artiste, gravure de Marc Pessin sur un dessin de Patrick Navaï, édi­tions Le Verbe et L’Em­preinte [Marc Pessin], Saint-Lau­rent-du-Pont, octo­bre 2011 
▪ 
La Figue, livre d’artiste illus­tré et réal­isé par Dom et Jean Paul Ruiz, avril 2012. Pré­face de Denise Le Dantec 
▪ 
Soli­tude des seuils, Colon­na Édi­tion, 20167 Ala­ta, juin 2012. Lim­i­naire de Jean-Louis Giovannoni 
▪ 
De l’autre côté, édi­tions du Petit Pois, Béziers, novem­bre 2013 
▪ 
La Mon­tagne couron­née, édi­tions La Porte, Laon, mai 2014 
▪ 
Une fenêtre sur la mer/Anthologie de la poésie corse actuelle coor­don­née par Angèle Paoli (antholo­gie bilingue corse/français), Recours au poème édi­teurs, décem­bre 2014 
▪ 
Les Feuil­lets de la Mino­tau­re, Revue Ter­res de femmes | édi­tions de Cor­levour, col­lec­tion Poésie, avril 2015 
▪ 
l’autre côté, livre de verre et papi­er, réal­isé par Lô (Lau­rence Bour­geois) en 4 exem­plaires au pays de Pézenas, juin 2015 
▪ 
Tra­mon­ti, édi­tions Hen­ry, Col­lec­tion La main aux poètes, sep­tem­bre 2015 
▪ 
L’Isula, édi­tions Imprévues, Col­lec­tion Accordéons, édi­tion numérotée, novem­bre 2015
* Fig­ure de l’eau, Al Man­ar, juin 2017
* La Mai­son sans vit­re, La Passe du vent, mars 2018

Ouvrages en collaboration : 

▪ Philippe Jam­bert (pho­tos) et Angèle Paoli (textes), Aux portes de l’île, Edi­tions Galéa, juil­let 2011 
▪ Angèle Paoli et Paul-François Paoli, 
Les Romans de la Corse,édi­tions du Rocher, juin 2012 
▪ Antholo­gie 
Pas d’ici, pas d’ailleurs (antholo­gie fran­coph­o­ne de voix féminines contemporaines)(poèmes réu­nis par Sabine Huynh, Andrée Lacelle, Angèle Paoli et Aurélie Tour­ni­aire — en parte­nar­i­at avec la revue Ter­res de femmes), édi­tions Voix d’encre, juil­let 2012. 
▪ Philippe Jam­bert (pho­tos) et Angèle Paoli (textes), 
Fontaines de Corse, Edi­tions Galéa, juin 2014. 

Col­lec­tif : 

▪ Cal­en­dri­er de la poésie fran­coph­o­ne 2008, 2009, 2010, 2011, Alham­bra Pub­lish­ing, Bertem, Belgique 
▪ 
Por­trait de groupe en poésie, Le Scrip­to­ri­um, Mar­seille, BoD, févri­er 2010 
▪ 
Vis­ages de poésie, Por­traits crayons et poèmes dédi­cacés, Antholo­gie, tome 3 (dessins de Jacques Basse), édi­tions Rafael de Sur­tis, févri­er 2010 
▪ 
Côté femmes, d’un poème l’autre. Antholo­gie voyageuse. Poèmes réu­nis par Zineb Laouedj et Cécile Oumhani. Edi­tions Espace Libre, Alger-Paris, mars 2010 
▪ 
La poésie est gram­mairi­enne. Mélanges en l’honneur de Joëlle Gardes (respon­s­ables de pub­li­ca­tion : Claude Ber, Françoise Rul­li­er), Édi­tions de l’Amandier, juin 2012 
▪ « 20 pages de poèmes », in 
Jokari, Nu(e) 52, enfances, 2012 
▪ Antholo­gie 
Instants de ver­tige Québec/France, coor­don­née par Clau­dine Bertrand, Édi­tions Points de fuite, Mon­tréal, 2012 
▪ Antholo­gie poé­tique 
Lib­erté de créer, lib­erté de crier,coor­don­née par Françoise Coul­min pour le PEN Club français, Les Écrits du Nord, édi­tions Hen­ry, 2014 
▪ 
Voix de la Méditer­ranée — Antholo­gie poé­tique 2014, édi­tions La passe du vent 
▪ 
Il n’y a pas de meilleur ami qu’un livre, édi­tions Voix d’en­cre, sep­tem­bre 2015 
▪ (antholo­gie de voix poé­tiques français­es) Þór Ste­fáns­son 
Frum­drög að drau­mi. Ljóð fran­skra skáld­kven­na, Odd­ur, Reyk­javik, 2016 
▪ “Rouge-forge, l’Éros de la créa­tion” in Rocio Durán-Bar­­ba, 
Regards croisés, pein­tres équa­to­riens et poètes français | Miradas cruzadas, pin­tores ecu­a­to­ri­anos y poet­as france­ses,Édi­to­r­i­al All­pa­man­da, Fun­dación Cul­tur­al Rocio Durán-Bar­­ba, 2016 
▪ « Éloge de la langue » 
in Pablo Poblète et Clau­dine Bertrand, Éloge et défense de la langue française, 137 poètes plané­taires, 10 Let­tres ouvertes, 5 pein­tres, Édi­tions Unic­ité, 2016 

Tra­duc­tions : 

▪ Luigia Sor­renti­no, Olimpia/Olympia, Inter­lin­ea edi­zioni, Novara, 2013 | Recours au poème édi­tions, 2015 
▪ Luigia Sor­renti­no, 
Figu­ra d’acqua/Figure de l’eau, aquarelles de Car­o­line François-Rubi­no (à paraître en juin 2017 aux édi­tions Al Manar) 

Préfaces/postfaces : 

▪ Pré­face de : Stéphane Guiraud, Le Cap Corse, Ghi­ro édi­tion, févri­er 2015 
▪ Pré­face de : Mar­­tine-Gabrielle Konors­ki, 
Une lumière s’accorde, édi­tions Le Nou­v­el Athanor, Col­lec­tion Ivoire, 2016
▪ « Dans la ruche ouverte du poème, la parole tra­ver­sière », post­face de : Sylvie Fab­re G., 
La Mai­son sans vit­res, La Passe du vent éd. (à paraître au print­emps 2017) 

Pho­to © Ph. Lisa Dest

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Marie-Hélène Prouteau

Marie-Hélène Prouteau est née à Brest et vit à Nantes. Agrégée de let­tres. tit­u­laire d’un DEA de lit­téra­ture con­tem­po­raine, elle a enseigné vingt ans les let­tres en pré­pas sci­en­tifiques. Elle recherche l’échange avec des créa­teurs venus d’ailleurs (D.Baranov, « Les Allumées de Péters­bourg ») ou de sen­si­bil­ités artis­tiques dif­férentes (plas­ti­ciens tels Olga Boldyr­eff, Michel Remaud, Isthme-Isabelle Thomas).Elle a ani­mé des ren­con­tres « Hauts lieux de l’imaginaire entre Bre­tagne et Loire chez Julien Gracq », par­ticipé aux « Ren­con­tres de Sophie-Philosophia » sur les Autres et égale­ment sur Guerre et paix. Ses pre­miers textes por­tent sur la sit­u­a­tion des femmes puis sur Mar­guerite Yource­nar. Elle a pub­lié des études lit­téraires (édi­tions Ellipses, SIEY), trois romans, des poèmes et des ouvrages de prose poé­tique. Elle écrit dans Ter­res de femmes, Terre à ciel, Recours au poème, La pierre et le sel et Ce qui reste, Poez­ibao, À la lit­téra­ture, Place de la Sor­bonne, Europe. Son livre La Petite plage (La Part Com­mune) est chroniqué sur Recours au poème par Pierre Tan­guy. Elle a par­ticipé à des livres pau­vres avec la poète et col­lag­iste Ghis­laine Lejard. Son écri­t­ure lit­téraire entre sou­vent en cor­re­spon­dance avec le regard des pein­tres, notam­ment G. de La Tour, W.Turner, R.Bresdin, Gau­guin. Son dernier livre Madeleine Bernard, la Songeuse de l’invisible est une biogra­phie lit­téraire de la sœur du pein­tre Émile Bernard, édi­tions Her­mann. BIBLIOGRAPHIE LES BLESSURES FOSSILES, La Part Com­mune, 2008 LES BALCONS DE LA LOIRE, La Part com­mune, 2012. L’ENFANT DES VAGUES, Apogée, 2014. LA PETITE PLAGE pros­es, La Part Com­mune, 2015. NOSTALGIE BLANCHE, livre d’artiste avec Michel Remaud, Izel­la édi­tions, 2016. LA VILLE AUX MAISONS QUI PENCHENT, La Cham­bre d’échos, 2017. LE CŒUR EST UNE PLACE FORTE, La Part Com­mune, 2019. LA VIBRATION DU MONDE poèmes avec l’artiste Isthme, mars 2021 édi­tions du Qua­tre. MADELEINE BERNARD, LA SONGEUSE DE L’INVISIBLE, mars 2021, édi­tions Hermann.
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