Note : Le principe de cette chronique est le suiv­ant : Matthieu Gosz­to­la écrit à chaque fois un poème « sur » l’œuvre d’un poète con­tem­po­rain. Ce poème a pour fonc­tion, de par et le sens qu’il véhicule et le recours à la forme qui le con­stitue en tant que poème, de dire quelque chose de cette œuvre et de son mouvement.

 

À la suite de son pro­pre poème, Matthieu Gosz­to­la pro­pose plusieurs poèmes du poète en question.

 

 

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Le détail
& la citation
& l’histoire

La grande                                   (H)
& la petite                                               (h)

Sans oubli­er
Oui, n’oublions pas
Les recettes                                           (pois­son, viande, peu de desserts, il est vrai)

Le poème se doit
De tout raconter

Pour Hen­ri Deluy

La vie personnelle
& celle impersonnelle

Qui croise
Tout ou par­tie de la vie

Per­son­nelle

Ou ne croise rien                                Précisément

Mais doit être
Dite
Mal­gré tout

Car c’est là

Les poèmes
Très simples

Sont là                                               (C’est aus­si là)

Pour énumér­er
Ce qui du monde

Peut être énuméré

À savoir
Les visages
Du réel

Pas tous
– Le plus possible

Les vis­ages

Dans leurs dé
chirures – yeux, sourires dans la bouche ou seule
ment cri – Dans leurs rides
dans leurs expressions

dans
leur présence
d’âme

y com­pris
quand l’âme
se pense se fait
seule
dans le sommeil

Le mys­tère
Qui naît de la simplicité
Énumérative
De la poésie d’Henri Deluy
Tient au trouble
Dans lequel nous plonge                                            (Plongeur, es-tu prêt ?)
1 seul vrai détail

Quand ce détail
Devient ce qui est
Avec insistance

Regardé
Soupesé
Abordé
Envisagé

Imag­iné

              Conçu

 

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Sélec­tion de poèmes d’Henri Deluy par Matthieu Gosztola

 

Il est encore trop tôt. Il n’y a personne
À cette heure de la mat­inée, dans les rues
Avoisinantes.

Un lam­beau de papi­er, avec une adresse.

14 rue du Mont qui Tourne,
2e étage, porte de droite.

*

JUILLET, FIN DE SOIRÉE

La Paz. Sur un mur, bien visible,
Dans un quarti­er apparemment
Cos­su (mais nous ver­rons la
Même inscrip­tion ailleurs) :
« Muerte a Reg­is Debrai »

Le Che a été assas­s­iné en 1967.

*

DÉBUT AOÛT

Rio de Janeiro, sur la plage, après la photo,
Une sorte d’orage, grouil­lant de couleurs noires
Et épicées, tour­nait au-dessus de nos têtes.
La lumière som­bre rem­plaçait la mer.

Je cher­chais une liste d’oiseaux,
Dans un petit livre jaune, la majorité
Étaient des rapaces.

L’amour s’ajoutait à la détresse
De l’amour.

*

Il était né en 1113, en 1113 encore
Il était entré à Cîteaux. En 1859
Il avait dirigé la grève des maçons,
À Lon­dres. De 1100 à 1150, il avait mis
En valeur la musique polyphonique,
Avec l’école Saint-Mar­tial de Limoges.

En 1067, il s’occupait de tapisserie,
À Bayeux.

En 1968, il avait vis­ité Prague.

Cer­tains jours, la terre vieil­lis­sait avec lui.

*

DÉCEMBRE

Appari­tion des pre­miers camions-pizzas.

Appari­tion des pre­miers éléments
Biographiques et des mots :
« Objets man­u­fac­turés »

Appari­tion d’un autre corps.

Appari­tion du sucre blanc
(Qui bleuit très vite).

L’ignorance se dégage des quelques
Phras­es connues.

Julia porte sur sa robe, à l’endroit
Du cœur, un cœur dess­iné à l’encre de Chine.

Je cherche la Chine sur une carte.

Sa robe n’a pas de côté gauche.

La fenêtre de la voi­sine, en face de ma chambre,
Est tou­jours ouverte.

L’humidité de l’air touche à la chaleur
Et la transforme.

Appari­tion de la formule :
« Crime organisé »

À 17 h, il fait nuit.

*

Un méti­er
Un bout d’ombre pois­son grillé
Au char­bon de bois

Les vieux bus la fine poussière
Tout ce qui tra­verse le siècle

*

Géra­ni­ums écarlates
Mar­guerites d’automne ou bleu azur
Doigts des pigeons sur l’heure
Dix huit heures trente

Et boudin noir

*

Des tour­nesols jaunes
Dans une lucarne basse

Des pélargo­ni­ums rouges
Et des traînées de grappes

Juteuses dans un bocal à
Con­fi­ture des fonds de verre

Et d’autres objets qui vont
Pour­rir avec cet effet

L’authenticité proche
De l’effet du poème

*

Tu aimais la fugue et le requiem
La can­tate et le glo­ria tu aimais

Le con­fi­te­or la fan­fare et la nouba
Et les rosiers grim­pants dont les

Branch­es se cassent et c’est ainsi
Que tu ren­trais dans la mort

 

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Hen­ri Deluy est né Mar­seille le 25 avril 1931. Poète, il est aus­si un inlass­able passeur de poésie. Il ani­me la revue Action Poé­tique depuis 1955 et dirige depuis 1990 La Bien­nale Inter­na­tionale des Poètes en Val-de-Marne (mais vient de céder la main à Jean-Pierre Balpe). 
Son activ­ité édi­to­ri­ale est telle­ment intense qu’il est dif­fi­cile de don­ner une bib­li­ogra­phie, d’autant que la plu­part de celles aux­quelles on peut se référ­er, mêlent intime­ment les recueils per­son­nels d’Henri Deluy et ses pré­faces, présen­ta­tions, tra­duc­tions et anthologies. 
Hen­ri Deluy a en effet con­stru­it de nom­breuses antholo­gies (poètes néer­landais, trou­ba­dours galé­go-por­tu­gais, poésie française con­tem­po­raine) et a traduit, seul ou en col­lab­o­ra­tion, des poètes alle­mands, slo­vaque (Leco Novomesky), tchèque (Jaroslav Seifert), por­tu­gais (Pes­soa, Adil­ia Lopes), russe (Alexan­dre Tvar­dosky, Mari­na Tsvé­taïe­va, Anna Akhma­to­va, Maïakovs­ki), grec (Con­stan­tin Cavafy), espag­nol (Saül Yurkievich, Reina Maria Rodriguez), fla­mand (Paul van Ostraijen). 
 
Bibliographie :
Images, Édi­tions de La Revue Mod­erne, 1948
Adri­an Roland-Holst, Par-delà les chemins (traduit du néer­landais par Ans et Hen­ri Deluy, Dolf Ver­spoor), Seghers, 1954.
Néces­sité ver­tu, 1957.
For intérieur, in Action poé­tique, 1962.
L’amour privé, in Action poé­tique, 1963.
La Courbe Protes­tataire, sup­plé­ment de Action poé­tique, 1963.
Dix-sept poètes de la RDA (traduit de l’alle­mand avec Paul Wiens, Andrée Bar­ret, Jean-Paul Barbe, Alain Lance, Lionel Richard), Pierre-Jean Oswald, 1967.
Laco Novomesky, Vil­la Tereza et autres poèmes (traduit du slo­vaque avec François Ker­el, présen­ta­tion), Pierre-Jean Oswald, 1969.
Prague poésie Front gaucheChange n° 10 (traduit du tchèque et du slo­vaque, en col­lab­o­ra­tion), Seghers-Laf­font, 1972.
L’In­frac­tion, Seghers, 1974.
Mar­seille, cap­i­tale Ivry, L’Hu­man­ité, 1977.
Serge Tré­ti­akov, Dans le front gauche de l’Art (présen­ta­tion), Maspero, 1977.
A. Bog­danov, La sci­ence, l’art et la classe ouvrière (avec Dominique Lecourt et Blanche Grin­baum, présen­ta­tion), Maspero, 1977.
Youri Tyni­anov, Le Vers lui-même (avec Léon Robel et Yvan Mignot, présen­ta­tion), 10/18, 1977.
Jaroslav Seifert, Son­nets de Prague (traduit du tchèque), in Action poétique/Change, 1979, réédi­tion aug­men­tée, Seghers, 1985.
La psy­ch­analyse mère et chi­enne (avec Élis­a­beth Roudi­nesco), 10/18, 1979.
L ou T’aimer, Orange Export Ltd, 1980.
Les Mille, Seghers, 1980.
Pein­ture pour Raquel, Orange Export Ltd, 1983.
La sub­sti­tu­tion, La Répéti­tion, 1983.
Poètes néer­landais des années cinquante, in Action poé­tique n°91, 1983.
L’an­tholo­gie arbi­traire d’une nou­velle poésie, 1960–1982, Flam­mar­i­on, 1983.
Pre­mière ver­sion la bouche (gravures sur bois et eau-forte de Frédéric Deluy), ENSAD, 1984.
Ray­mond Jean, Jean Tor­tel, suivi d’un entre­tien de J. T. avec Hen­ri Deluy, Seghers, 1984.
Fer­nan­do Pes­soa, 154 qua­trains (traduit du por­tu­gais), Unes, 1986.
Mar­tim Codax, Les sept chants d’a­mi (traduit du galé­go-por­tu­gais, gravures de Marc Charpin), Avec/Royaumont, 1987.
Vingt-qua­tre heures d’amour en juil­let, puis en août, Ipomée, 1987.
Trou­ba­dours galé­go-por­tu­gais, une antholo­gie, POL, 1987.
Fer­nan­do Pes­soa, Qua­trains com­plets (traduits du por­tu­gais, présen­ta­tion), Unes, 1988.
Tan­go, une antholo­gie (traduit de l’es­pag­nol avec Saül Yurkievich, présen­ta­tion finale), POL, 1988.
Le Temps longtemps (gravures de Frédéric Deluy), ENSAD, 1988.
Qua­tre poètes sovié­tiques (traduit du russe avec Charles Dobzyn­s­ki, Hélène Hen­ry, Léon Robel, présen­ta­tion), Édi­tions Roy­au­mont, 1989.
Alexan­dre Tvar­dovsky, De par les droits de la mémoire (texte français, présen­ta­tion), Mes­si­dor, 1989.
Poésie en France, 1983–1988, une antholo­gie cri­tique, Flam­mar­i­on, 1989.
Bert Schier­beek, For­mentera (traduit du néer­landais), Cahiers de Roy­au­mont, 1990.
Le Temps longtemps, Mes­si­dor (Petite Sirène), 1990.
Pre­mières suites, Flam­mar­i­on, 1991.
Bert Schier­beek, La Porte (traduit du néer­landais, présen­ta­tion), Four­bis, 1991.
La répéti­tion, autrement la dif­férence, Four­bis, 1992.
Mari­na Tsvé­taïe­va, L’Of­fense lyrique (texte français, présen­ta­tion), Four­bis, 1992.
Une autre antholo­gie, Four­bis, 1992.
Yolan­da Pan­tin, Les bas sen­ti­ments (texte français), Four­bis, 1992.
Mari­na Tsvé­taïe­va (avec Lil­iane Giraudon), La Main Courante, 1992.
Adil­ia Lopes, Maria Cristi­na Mar­tins (traduit du por­tu­gais, présen­ta­tion), Four­bis, 1993.
Con­stan­tin Cavafy, Poèmes (texte français, présen­ta­tion), Four­bis, 1993.
Jean Tor­tel, Lim­ites du corps (présen­ta­tion), Gal­li­mard, 1993.
Mari­na Tsvétaïeva/Sophia Parnok, Sans lui (texte français, présen­ta­tion), Four­bis, 1994.
L’Amour char­nel, Flam­mar­i­on, 1994.
Poésies en France depuis 1960, 29 femmes, une antholo­gie (avec Lil­iane Giraudon), Stock, 1994.
Une antholo­gie de cir­con­stance, Four­bis, 1994. 
Je ne suis pas un autre, In Memo­ri­am Georges Bataille, Four­bis, 1994.
Saül Yurkievich, Embus­cade (traduit de l’es­pag­nol avec l’au­teur), Four­bis, 1996.
Une antholo­gie immé­di­ate, Four­bis, 1996.
Fer­nan­do Pes­soa, Poèmes (traduits du por­tu­gais, notes et présen­ta­tion), Four­bis, 1997.
Reina Maria Rodriguez, Comme un oiseau étrange qui vient du ciel (traduit de l’es­pag­nol, Cuba, présen­ta­tion), Four­bis, 1998.
Noir sur blanc, une antholo­gie, Four­bis, 1998.
Anna Akhma­to­va, Autres poèmes (texte français, présen­ta­tion et notes), Far­ra­go, 1998.
Da Capo, Flam­mar­i­on, 1998.
Pronom per­son­nel, Phi/Ecrits des Forges, 1998.
L’An­tholo­gie 2000, Far­ra­go, 2000.
Vladimir Maïakovs­ki, L’U­ni­versel reportage (texte français, présen­ta­tion et notes), Far­ra­go, 2001.
Paul van Ostai­jen, Nomen­kla­ture (tra­duc­tion du fla­mand et présen­ta­tion), Far­ra­go, 2001.
Une antholo­gie de ren­con­tres, Far­ra­go, 2002.
Je ne suis pas une pros­ti­tuée, j’e­spère le devenir, Flam­mar­i­on, 2002
Traduire en poésie, avec Dominique Buis­set, Bien­nale, Farrago/Léo Scheer, 2002
L’An­tholo­gie 2000 Bien­nale Inter­na­tionale des Poètes en Val — de — Marne, Far­ra­go
Autres Ter­ri­toires, Antholo­gie, Far­ra­go, 2003
Mari­na Tsve­taïe­va : L’Offense lyrique et autres poèmes (texte français, présen­ta­tion et notes), Far­ra­go, 2004
Potlatch(es), une antholo­gie, Far­ra­go, 2004
Luce­bert : Apoc­ryphe (traduit du néer­landais avec Kim Andringa, présen­ta­tion), Le Bleu du Ciel, 2005
Poètes du tan­go, édi­tion d’Henri Deluy et Saül Yurkievich, Poésie/Gallimard, 2006
En tous lieux nulle part ici, une antholo­gie, Le Bleu du ciel, 2006
Les arbres noirs, Flam­mar­i­on, 2006
Au blanc de neige, Édi­tions Vir­gile, 2007 
Strip­boek, Ink, 2009 
Vladimir Maïakovs­ki, L’Amour, la Poésie, La Révo­lu­tion, adress­es à Vladimir, choix des poèmes, tra­duc­tions, Hen­ri Deluy, Le Temps des Ceris­es, 2011 
Manger la mer, bouil­l­abaiss­es et soupes de la mer autour du monde, Al Dante, 2011 
Poètes néer­landais de la moder­nité, en col­lab­o­ra­tion avec Erik Lind­ner, Anna Maria van Soes­ber­gen, Sask­ia Deluy, Daniel Cunin, Kiki Coumans, Kim Andringa, Lil­iane Giraudon, Eric Suchère, Sask­ia de Jong, Le Temps des ceris­es, 2011 
L’Heure dite, Flam­mar­i­on, 2011

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Matthieu Gosztola

Matthieu Gosz­to­la est né le 4 octo­bre 1981 au Mans. Doc­teur en lit­téra­ture française, il enseigne la lit­téra­ture au Mans et à Paris. Il a écrit des cri­tiques lit­téraires dans les revues Acta fab­u­la, CCP (Cahi­er Cri­tique de Poésie), Con­tre-allées, Europe, His­toires Lit­téraires, La Cause lit­téraire, La Main mil­lé­naire, Libr-cri­tique, Plexus‑S, Poez­ibao, Recours au poème, Reflets du temps, Remue, Salon lit­téraire, Saraswati, Sitaud­is, Terre à Ciel, Tut­ti mag­a­zine, Zone cri­tique, ain­si que dans les revues de la Comédie-Française, des Press­es uni­ver­si­taires de Rennes et des édi­tions Du Lérot. Pianiste et com­pos­i­teur de for­ma­tion (sous la direc­tion de Wal­ter Chodack notam­ment), il donne des réc­i­tals, en tant qu’interprète ou impro­visa­teur, qu’ils soient ou non reliés à la poésie comme lors du fes­ti­val inter­na­tion­al MidiMi­nu­it­Poésie. Pub­li­ca­tions : Sur la musi­cal­ité du vide, Ate­lier de l’agneau, 2001. Trav­el­ling, Con­tre-allées, 2001. Les Voitures tra­versent tes yeux, Con­tre-allées, 2002. Sur la musi­cal­ité du vide 2, Ate­lier de l’agneau, 2003 (Prix des Décou­vreurs 2007). Matière à respir­er, Créa­tion et Recherche, 2003. Recueil des caress­es échangées entre Camille Claudel et Auguste Rodin, Édi­tions de l’Atlantique, 2008. J’invente un sexe à ton sou­venir, Minus­cule, 2009. Une caresse pieds nus, Con­tre-allées, 2009. Débris de tuer (Rwan­da 1994), Ate­lier de l’agneau, 2010. Un seul coup d’aile dans le bleu, Fugue et vari­a­tions, Édi­tions de l’Atlantique, 2010. Ton départ ensem­ble, La Porte, 2011. Un père (Chant), Encres Vives, 2011. La Face de l’animal, Édi­tions de l’Atlantique, 2011. Vis­age vive, Gros Textes, 2011. Con­tre le nihilisme, Édi­tions de l’Atlantique, 2011. Le géno­cide face à l’image, Édi­tions L’Harmattan, col­lec­tion Ques­tions con­tem­po­raines, 2012 (essai de philoso­phie poli­tique). Tra­vers­er le verre, syl­labe après syl­labe, La Porte, 2012. Ari­ane Drey­fus, Édi­tions des Van­neaux, 2012. La cri­tique lit­téraire d’Alfred Jar­ry à « La Revue blanche », ANRT, 2012. Alfred Jar­ry à « La Revue blanche », l’intense orig­i­nal­ité d’une cri­tique lit­téraire, Édi­tions L’Harmattan, col­lec­tion Espaces lit­téraires, 2013. Ren­con­tre avec Balthus, La Porte, 2013. Ren­con­tre avec Lucian Freud, Édi­tions des Van­neaux, 2013. Alfred Jar­ry, cri­tique lit­téraire et sci­ences à l’aube du XXe siè­cle, Édi­tions du Cygne, col­lec­tion Por­traits lit­téraires, 2013. À jamais une ren­con­tre, Édi­tions Hen­ry, 2013. Etnach­ta, Édi­tions Le Chat qui tou­sse, 2013. Écrit sur l’eau, print­emps-été, La Porte, 2014. Écrit sur l’eau, automne, La Porte, 2014. Écrit sur l’eau, hiv­er, La Porte, 2014. Let­tres-poèmes, cor­re­spon­dance avec Gaudí, Édi­tions Abor­do, 2014.