Questionnements politiques et poétiques 6 : Quelques poètes italiens à Paris (2009), Amelia Rosselli, Corrado Govoni

Par |2020-09-09T18:22:55+02:00 6 septembre 2020|Catégories : Amelia Rosselli, Corrado Govoni, Essais & Chroniques|

Suite. Episodes précé­dents : Ques­tion­nements poli­tiques et poé­tiques 5, Ques­tion­nements poli­tiques et poé­tiques 4, Ques­tion­nements poli­tiques et poé­tiques 3

 

Ques­tion­nements poli­tiques et poé­tiques 6

 

Il y a dix ans – mais que cela sem­ble loin, au vu de la vie parisi­enne étriquée et si entre soi d’aujourd’hui ! –, à l’initiative du dra­maturge Mau­r­izio Scaparro et d’un cer­tain nom­bre d’intellectuels des deux côtés des Alpes, auprès du Théâtre des Champs-Élysées (et aus­si à l’Institut Cul­turel Ital­ien de Paris) fut organ­isée une série de ren­con­tres, lec­tures, débats autour de la poésie et de l’écriture dra­ma­tique ital­i­ennes au XXème siè­cle juste alors écoulé. Occa­sion aus­si de divers­es dégus­ta­tions plus ter­restres, hélas impos­si­bles à ressus­citer ici, en un temps où le Slow Food (inven­tion pié­mon­taise comme son nom ne l’indique pas) se répandait de par le monde. Nous en pro­posons ci-après une toute petite trace, telle que retrou­vée, en fait, dans l’ordinateur de l’un de ces inter­venants (et donc éminem­ment par­tielle et sans doute par­tiale… pour qui en aurait con­servé son pro­pre sou­venir). Où, avec un détour sur­prenant par la Belle Époque – mais un précé­dent épisode de cette rubrique ne por­tait-il pas sur Pas­coli et son for­mi­da­ble Gog et Magog au tour­nant du siè­cle ? – nous pou­vons bien touch­er du doigt l’implication éminem­ment poli­tique de la poésie la plus exigeante au plan lin­guis­tique et lit­téraire. Tel était le sens d’une présen­ta­tion par Edoar­do San­guineti, dont nous n’avons pas réus­si à retrou­ver la trace, mais que ses nom­breux écrits engagés lais­sent imag­in­er sans peine. (Telle aus­si l’intention des extraits théâ­traux, dont il ne sera pas fait état). Et déjà en 2003 Gio­van­ni Raboni avait, dans des cir­con­stances sem­blables, essayé de faire mieux con­naître cette lit­téra­ture foi­son­nante de l’autre côté des Alpes. À méditer encore, au delà de l’occasion et de l’anniversaire, alors que la « ren­trée lit­téraire » occupe l’essentiel des médias cul­turels, comme chaque année désor­mais – pen­dant que nom­bre d’écrivains et en par­ti­c­uli­er des poètes cherchent en vain un édi­teur digne de ce nom…

Cela étant red­it, et écrit noir sur blanc, sans ani­mosité aucune ; avec, tout au plus, peut-être une cer­taine tristesse. Et le regret de ne pas voir disponibles sur papi­er, en France, les textes d’un cer­tain nom­bre d’auteurs étrangers con­sid­érables, qui n’ont pas eu la chance de s’exprimer dans une langue aus­si répan­due que l’anglo-saxonne par exem­ple. Citons encore Pas­coli, s’il faut n’en citer qu’un ; ou Saba lui-même, dont Gérard Macé vient de redonner un choix des pros­es-réc­its des émou­vants Ricor­di, rac­con­ti. Mais bon : que de grandes maisons d’édition cherchent à préserv­er l’environnement en économisant les ressources pre­mières néces­saires à la fab­ri­ca­tion du papi­er, doit-on sup­pos­er, est tout à leur hon­neur. Les pub­li­ca­tions en ligne, après tout, sont faites aus­si pour pal­li­er la frilosité de ces vertueux et pru­dents opérateurs.

Pour des raisons d’espace et de lis­i­bil­ité, cet ensem­ble est présen­té aujourd’hui en plusieurs épisodes. Il com­plète, en quelque sorte, l’anthologie Amont dévers qui a égale­ment paru ici entre 2016 et 2019

Amelia Rossel­li

 Le temps peut s’arrêter…

Le temps peut s’ar­rêter en bien
ou en mal ; il fris­sonne impertinent
de toute sa large bouche obscure, ou s’arrête
et hurle qu’il en a assez : de
cette belligérance.

Le Temps n’est pas un ven­tre ; c’est un croc
qui sourit sage­ment ou persifle
pen­dant que tu sers son maître, le cœur
brisé.

Le Temps coud et rac­com­mode ! et demande
dans ton rapi­de, brisé penser
pourquoi tu as lais­sé la confiture
se gâter ? Je ne suis pas un croc dit
le jon­gleur, le Temps ne s’ar­rête pas pour moi
dit le pois­son­nier ; le tout est
le tout, le Temps est le Temps, bouté hors
des ciels.

Une per­le, un sac­ri­fice, un psalmodier
reportages de morts… Je ne suis pas un jongleur
cria le pois­son­nier, ma main
ma tête, chantent que le temps a
tous ses fris­sons coor­don­nés avec le Temps.

Onze chevaux allaient cueil­lant des mûres
pen­sant qu’ils deviendraient
vieux, mais le Temps, lui, était assis et
cou­sait, sans égards pour leurs
larges bouch­es ouvertes, leurs cavernes
qui désir­aient davantage.

Com­mencèrent onze cours­es, la “free
lance” pen­sée vieil­lis­sait encore : le Temps
était assis encore pen­sant, qu’il ne
vieil­li­rait jamais. Acci­dents indéfi­nis, paradis
aigris — tous sont dans les bouches
des chevaux, dans leurs ven­tres terrorisés.
Le Temps-pen­sant cadra le trou
le Temps-soucieux cher­chait à devenir
vieux. Le Temps-assis se collait
à sa place : il n’y avait bataille plus terrifiante
que celle qui était mienne.

J’ai accroché le Temps : il est assis
cueil­lant des mûres col­lé à sa
place : mais des cris brisés glissent
de la bouche : le Temps n’a pas de frissons
n’a pas d’autre lieu que la terre !

Puis nous mar­querons le Temps, qui
devint énorme beau­coup, por­tant des barils
à la terre déserte, ou transformant
les carottes en raves, ou différemment
occu­pant son âme dés­in­téressée. Le Temps
n’a pas de butins ! il peut devenir
vieux, n’é­tait pour mes butins,
qui parta­gent le total.

Des raves à gorge déployée sourirent :

n’es-tu pas pré­parée pour
la bataille encore ? Ta flèche est-elle si
légère ? L’en­com­brante nature
restituera le vol : tu mourras,
et devien­dras forte, fumant des fournitures
ou autres maux.

Qui fumant des plats d’ar­gent, creusèrent
leurs fos­s­es légères assez pour
men­er droit à ce paradis
où le Temps n’a aucun tort, ni
ornières pour t’a­grip­per. Et encore
pen­dant que ton sourire blesse, avec
un vouloir de pleurs, qui mène la chanson
une mis­ère brodée de blanc
Temps, plus moëlleux que la grâce
de mon ven­tre, son faire en te trop-faisant,
pen­dant que tu te dress­es fort.

 

(Il tem­po può fer­mar­siauto-tra­duc­tion it., de : “Sleep”  
une ver­sion aus­si dans le Nou­veau recueil) 

 

 

 

Amelia Rossel­li dice Amelia Rossel­li (gitz6666).

 

∗∗∗

Et aus­si, pro­posé par Edoar­do San­guineti :

Cor­ra­do Govoni

 

souf­fle d’éventail

 

Près d’un canal une fil­lette triste
aux yeux en amande, fleurs de lotus,
suave­ment désen­file de son koto
des sons comme grains d’améthyste.

L’aube, de ses mains ornemanistes
teinte avec soin le paysage inconnu
et le soleil sur­git pareil à un ex-voto
bor­dé de filets violacés-bistres.

Des boqueteaux de graciles arbustes
frémis­sent tous d’ignorés oiseaux,
sem­blables par­fois à des piverts ;

et c’est un matin pais­i­ble et clair
presque comme les aubades d’Outamaro,
le pein­tre dit des Maisons vertes.

 

 

 

crépuscule sur le Pô

 

Comme un fruit mûr tombe le jour.
Du pont qui enjambe le fleuve sonne un cor.
Avec un fra­cas de cas­cade élevée
un train perce le vide sur la voie ferrée.
Les bruits par le silence sténographe
s’effacent comme fig­ures d’un cinématographe.
Le vent tra­vaille ses gammes de flûtiste.
Le ciel est prompt autant qu’un transformiste.
L’eau qui court court à la mer
se teint le vis­age de lilas crépusculaire.
Dedans, les maisons mirent à la rive
leur image qui sem­ble fugitive.
Dans une bar­que pleine de légumes
pen­dant que les maisons de lumières s’allument,
une femme avec un éven­toir mangé aux mites
pousse le feu sous sa vieille marmite.

 

          De :  “les feux d’artifice

 

                            1

            Prom­e­nade romantique

 

Un trio de sœurs scrupuleuses
se sont assis­es par­mi les roses.
En chemin ont mangé du massepain
et des figues fraîch­es sur du pain,
et ont cueil­li des primevères
à enfil­er dans leurs livres de prières.
Elles font la sieste dans la cour pavée
d’un château rouge tout déchaussé,
près d’une petite grange
où une jeune enfant doit s’appeler Solange.
– Ah, si nous avions cette belle vachette,
qui fait si bien du lait! Et cette courgette
Dieu sait comme elle doit être bonne frite! –
Sais-tu sais que tu pèch­es par désir ? Chut!
Allons plutôt vis­iter les salons
du château! Sur les march­es attention! –
Les couloirs sont pleins de cadres écaillés
et de lam­beaux d’étoffes bariolées.
Une pièce con­tient une cage à araignée
et des bouts de miroir encore argentés.
La plus jeune des sœurs hors piste
en cache deux dans son mou­choir de batiste,
tout heureuse. Un chat-huant s’enfuit
par le pla­fond. En bas dans le pré ça mugit.
– Regardez, une per­ruque! – Jette-la donc,
elle peut te faire avoir des boutons! –
Les heures douce­ment descen­dent la pente du Carmel
du jour comme des bre­bis à la blanche laine.
Dans la cham­bre la plus solitaire
pous­sière et mouch­es ont tant vicié l’air
que les sœurs pour pou­voir mieux respirer
ouvrent une fenêtre sur les prés-salés.

 

 

                             2

             Crépuscule ferrarais

 

Le minou s’étire sur le rebord
en bâil­lant dans la vit­re à miroir.
Dans la mar­mite de terre moussue
le géra­ni­um ouvre ses fleurs embues.
Le rideau de la cham­bre étale
ses ros­es de fine percale.
Les por­traits qui savent tant d’histoires
sont dis­posés en éven­tail de mémoires.
Dans le calme plat de la psy­ché ornée
la lampe sem­ble un navire coulé.
Sur le toit d’une proche maisonnette
au bout d’une perche une girouette
agite ses ailes comme un oiselet
pris par les pieds dans un lacet.
Très haut, en l’air, depuis les remparts
cabri­o­lent des cerfs-volants pleins d’art.
Les hiron­delles mur­murent dans les nids.
Un gril­lon au jardin fait son cricri.
Le ciel enferme dans un filet d’or
la terre comme un insecte chanteur.
Par­mi de jaunâtres écumes, dans la glace
la pieu­vre de la lampe remonte à la surface.
La tristesse s’appuie con­tre un accoudoir
pen­dant que les églis­es bercent le soir.

                                                                               (1905)

 

Cor­ra­do Gov­oni, Il Palom­baro (Sym­pho­ny DSCH).

 

air de danse en mélancolie

 

La ven­dan­ge du couchant fait don à la verrière
du dernier ambré grap­pil­lon crépusculaire ;
le ciel inau­gure sa pal­pi­ta­tion d’étoiles
comme une immense géométrie de neige.
Deux blanch­es colombes qui roucoulent sur la gouttière
font croire un instant à l’âme qu’elle est comme au jour de la pre­mière  communion ;
ma joie est une mar­motte qui danse sans excitation
sur l’épaule d’un savo­yard qui fait pleur­er sa vielle.
L’ombre com­patis­sante avec son voile noir
s’assied au chevet de ma tristesse,
essayant de me con­sol­er avec des mots de gentillesse
que la pen­d­ule dément de son déni sans espoir.
L’ampoule nue en fris­son­nant rince
sa mai­gre vir­ginité dans le miroir comme en un flot profond,
pen­dant que des fleurs essuient la sueur de sang de leur front
dans le suaire char­i­ta­ble de l’eau.

 

 

 

                 Automne

 

Ô triste vent!
Volti­gent comme des volants
les fruits ailés des samares.
Entre les arbres le froment
s’étend au loin très loin
comme une verte neige d’astres.
Les oies en tri­an­gle s’en vont
en nom­bre pair
vers les marais.
Adieu beaux nuages klecksographiques!
Adieu beaux couchants de cinabre!
Crissent sous les pieds
les petits obus des glands
(pensez au fils prodigue!).
Un triste refrain sif­fle sur ta lèvre.
Adieu belles nuits cryptographiques!
Et le som­meil qui ne vient plus…
Oh mais quand tu seras là>
et met­tras entre les draps
des bou­quets odor­ants de lavande!

 

 

 

 

Cor­ra­do Gov­oni, La Trom­bet­ti­na (Ala­mano Capecchi).

                   

beautés

Le champ de blé n’est si beau
que parce qu’il y a dedans
les fleurs de coqueli­cot et de vesce ;
et ton pâle visage
parce qu’il est tiré un peu en arrière
par le poids de ta longue tresse.

 

 

 

                       le soleil

 

Pen­dant que les bœufs labourent la terre luisante et brune,
énormes incer­taines choses blanch­es tombées de l’œuf de coton de la lune,
saluée par les rauques coqs tôt réveillés
et saluée par les fou­ets des charretiers
qui claque­nt fort parce qu’imbibés de gouttes
rassem­blées dans la nuit le long de la musi­cale route,
entre les peu­pli­ers, éter­nels inqui­ets pâles, elle est douce ta basse face
ronde de saine joie, bril­lante de grenache.

 

 

 

 

matin avec colombe imposée

 

“Colombe qui as les ailes d’argent”
ô colombe qui éveilles la lumière
avec tes ailes d’ange lascif
et apprends com­ment roucoule des mots
d’amour le vent aux feuilles et à l’herbe
“colombe qui as les ailes d’argent”
tu as les pattes fleuries de corail
et tu entraînes des col­liers de sanglots
recou­vrant de pudeur la rosée
tu gon­fles l’ardoise de tes liss­es plumes
tu emportes le toit roucouler au paradis
l’anneau de ton col est pour la terre le soleil
est une plume que mur­mure la mer
“colombe qui as les ailes d’argent”
colombe cendrée
tes pattes sont imprégnées d’aurore
de tes san­glots est enflé le matin
ô colombe qui détach­es la lumière du chéneau
et la tapes et la fais vivre et la lances
avec un bat­te­ment d’aile blonde
éter­nelle assoif­fée d’amour colombe
martè­lent la soif les cigales
pour toi de courageuses femmes nues
brilleront pour toi des gués limpides
“colombe qui as les ailes d’argent”
si dans le trèfle glapi­ra le renard
dénonçant la lune par­mi les fougères
qui cache ses fautes nocturnes
“colombe qui as les ailes d’argent”.

 

automne

Je suis tout épuisé
par le dur labeur solitaire
d’extraire la lumière chaude d’une femme
qu’elle ne s’écoule pas en pleurant
me glaçant pieds mains et cœur
hors de toute cette boue aque­use alentour
fer­vent malchanceux inepte
pen­dant qu’un sein riait parfait
et que de la fraise brune du mamelon
j’ôtais le dernier petit nœud
l’autre restait laid et aveugle
comme une petite noix de coco
glo­rieuse­ment nue était une jambe
mais l’autre était enserrée
dans une atroce jupe
de chif­fons de lanternes ferroviaires
les yeux étaient deux pures aigues-marines
mais le lièvre bar­bare­ment tué
par moi avec la crosse du fusil
se vengeait sur sa bouche
inébran­lable à l’horreur de mes baisers
à me faire som­bre déçu dans le sang
par les ver­res d’hiver filé
avec mon vis­age de pois­son asséché
annon­cée par les coqs
de nausée des fanaux
je t’attends comme une aube sale ô brume.

 

 

 

le roitelet

 

En haut, en bas, il va et vient tou­jours inquiet,
fouille et bec­quette par­mi les ronces :
ici une graine, là une goutte et une feuille
sans que de manger il ait très envie,
sans savoir s’il vole ou s’il marche.
Il ressem­ble aux filles les plus vives :
on ne les arrête qu’avec des baisers.

 

Cor­ra­do Gov­oni, La pri­mav­era del mare, voce di Karl Esse (Ser­gio Carlacchiani).

 

* * *

 

La pluie est ton habit.
La boue est tes souliers.
Ton fichu est le vent.
Mais le soleil est ton sourire et ta bouche
et la nuit des foins tes cheveux.
Mais ton sourire et ta peau chaude
est le feu de la terre et des étoiles.

 

 

 

Trad. de l’italien : J.-Ch. Vegliante 

 

Présentation de l’auteur

Amelia Rosselli

Amelia Rossel­li (Paris, 28 Mars 1930 — Rome , 11 Févri­er 1996), poète ital­ien qui a fait par­tie de la “généra­tion des années trente”, avec quelques-uns des noms les plus con­nus dans la lit­téra­ture italienne.

Née à Paris, fille  de Car­lo Rosseli ayant fui le fas­cisme, théoricien du social­isme libéral, et Mar­i­on Cave, mil­i­tante du Par­ti du Tra­vail de la foi quak­er. 1940, assas­si­nat de son père et de son oncle aux mains des mil­ices fas­cistes en France (1937).

Les Rossel­li s’in­stal­lent d’abord en Suisse , puis aux États-Unis. Amelia Rosseli ter­mine ses études à l’étranger.

Dans les années 40 et 50, elle se voue à la théorie musi­cale, eth­no­mu­si­colo­gie et de la com­po­si­tion, la trans­po­si­tion de ses recherch­es dans une grande série d’es­sais. En 1948 elle com­mence à tra­vailler comme tra­duc­teur de l’anglais vers plusieurs maisons d’édi­tion de Flo­rence et de Rome et de la Rai. Elle con­tin­ue à se con­sacr­er aux études lit­téraires ain­si qu’à la philoso­phie. En 1950 , elle ren­con­tre l’écrivain Scotel­laro, qui lui présente ensuite Car­lo Levi. Puis les artistes qui ont par la suite don­né nais­sance à “l’a­vant-garde du groupe 63”.

 

Amelia Rosselli

Dans les années soix­ante, elle rejoint le PCI et com­mence à pub­li­er ses écrits prin­ci­pale­ment dans les mag­a­zines, atti­rant l’at­ten­tion de Zan­zot­to , Raboni et Pasolini .

En 1963 , elle pub­lie dans “Les Fauss­es” vingt à qua­tre poèmes. L’an­née suiv­ante, parait son recueil de poèmes, “la guerre Vari­a­tions”, pub­lié par Garzan­ti , et en 1967 la col­lec­tion “Série hôpi­tal.” En 1981 parait “Impromp­tu”, un long poème divisé en treize sections.Plusieurs de ses his­toires en prose ont été pub­liés en 1968 sous le titre “Jour­nal terne”.

Deux longues mal­adies et la mort de sa mère la plon­gent dans une dépres­sion nerveuse. Elle n’a jamais accep­té ni le diag­nos­tic de schiz­o­phrénie para­noïde qui a été don­né par un cer­tain nom­bre de clin­iques en Suisse et en Angleterre, ni celui de la mal­adie de Parkinson.

Fig­ure de l’écrivain mul­ti­lin­guiste, elle tente de com­bin­er l’u­til­i­sa­tion de la langue et l’u­ni­ver­sal­ité de la musique. Elle a vécu les dernières années de sa vie à Rome, à son domi­cile dans la Via del Coral­lo, où elle se sui­cide le 11 Févri­er 1996 pour des raisons liées à la dépres­sion sévère

Autres lec­tures

Impromptu, d’Amelia Rosselli

En une mat­inée romaine de 1979, Amelia Rossel­li trou­ve soudain la force de bris­er le mur de silence qui l’enserre depuis des années (« questo / mio muro d’un più alto […]

Présentation de l’auteur

Corrado Govoni

Cor­ra­do Gov­oni (né le à Tàmara, une frazione de la com­mune de Cop­paro, dans la province de Fer­rare, en Émi­lie-Romagne et mort le à Lido dei Pini, une frazione de la com­mune d’Anzio, dans la province de Rome, dans le Latium) est un écrivain et poète italien.

Poèmes choi­sis

Autres lec­tures

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Jean-Charles Vegliante

Né à Rome, Jean-Charles Veg­liante a enseigné à la Sor­bonne N.lle — Paris 3, où il dirige le Cen­tre Inter­dis­ci­plinaire de Recherche sur la Cul­ture des Echanges http://circe.univ-paris3.fr Tra­duc­teur de Dante (prix Halpérine-Kamin­sky 2008) et des baro­ques, il a pub­lié en 1977 une antholo­gie française de la poésie ital­i­enne de la fin du XXe siè­cle (Le Print­emps ital­ien, bilingue) et traduit Leop­ar­di, D’An­nun­zio, Pas­coli, Mon­tale, Sereni, For­ti­ni, Raboni, A. Rossel­li, M. Benedet­ti et d’autres poètes ital­iens. Il a édité les textes ita­lo-français de De Chiri­co, Ungaret­ti, A. Rossel­li, Mag­nel­li. Il est l’au­teur de D’écrire la tra­duc­tion, Paris, PSN, 1996, 2000. Sa poésie paraît en revue (Le nou­veau recueil, Le Bateau Fan­tôme, L’é­trangère, Almanac­co del­lo Spec­chio) et sur le net (Recours au Poème, for­maflu­ens, Le parole e le cose) ; par­mi les titres pub­liés en vol­ume : Rien com­mun (Belin), Nel lut­to del­la luce / Le deuil de lumière (trad. G. Raboni, bilingue Ein­au­di 2004), Itin­er­ario Nord (Vérone, 2008), Urban­ités (Paris, 2014), Où nul ne veut se tenir (Brux­elles, 2016). Il a édité une nou­velle ver­sion de Dante Alighieri (La Comédie, bilingue) dans la col­lec­tion Poésie chez Gal­li­mard.. En 2019, Jean-Chal­res Veg­liante pub­lie Son­nets du petit pays entraîné vers le nord et autres juras­siques (L’ate­lier du grand tétras). 
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