Dans l’œuvre de Borges, un point con­tient tous les points du monde. J’ai tou­jours estimé que ce point fasci­nant était partout : dans les lieux, dans les cœurs et même dans les livres. Il suf­fit de le savoir pour le ressen­tir. Ain­si en ouvrant cette revue sous la pro­tec­tion de Borges (cita­tion de L’or du tigre) qui accueille « la poésie suisse romande », je me suis interrogée.

La par­tie romande de la Suisse – fran­coph­o­ne donc — applique-t-elle ce « point » (de vue ?) en matière poé­tique ? En accueille-t-elle toutes les formes, con­ver­tis­sant en mots tant et tant d’approches du monde ? De façon plus large, l’espace génère-t-il sa sin­gu­lar­ité poé­tique ou s’ancre-t-il dans l’u­ni­versel ? Pro­pose-t-elle une ten­dance poé­tique ori­en­tant les mots vers une vision plus spé­ci­fique ? Ramuz qui me fascine aurait-il fait des émules ? Bou­vi­er aurait-il généré un suivi ou des ric­o­chets en terre de poésie ? Etc.

La Traverse du tigre, hors-série Poésie suisse romande, Les carnets d’Eucharis, 112 pages, 2017

La Tra­verse du tigre, hors-série Poésie suisse romande, Les car­nets d’Eucharis, 112 pages, 2017

Les ques­tions appar­ti­en­nent à tous et à toutes… Nathalie Riera, qui a dirigé cette tra­verse-là, pre­mier numéro hors-série de Les car­nets d’Eucharis, évoque une “poésie en alerte sur les routes du monde”. Son ouver­ture “défie les fron­tières” (dix­it Lau­rence Ver­rey) car les passerelles peu­vent être « trans­frontal­ières ». Il y a ain­si du hors-les-murs, hors-les-normes et hors-les-fron­tières à explor­er : sont-ce les ves­tiges résidu­els de l’utopie ? Quoiqu’il en soit, le pro­jet édi­to­r­i­al de ce tigre borgésien se veut “poly­phonique” : 19 poètes (dont 12 poét­esses) por­tent leurs “lam­beaux du dire » (L. Ver­rey) « en un champ libre voué à l’élar­gisse­ment” (P. Chap­puis). Déam­bu­lons à leur suite en inven­tant notre par­cours per­son­nel, sans oubli­er que la moin­dre escale poé­tique se veut humaine (ou l’inverse).

En bague­nau­dant dans la langue, arrê­tons-nous d’abord – pour y pren­dre des forces ? — dans la pâtis­serie famil­iale vau­doise du poète Olivi­er Beetschen, dont la seule descrip­tion exhale la gour­man­dise. « L’ambiance, de caramélisée, deve­nait pétri­fiée » lorsqu’un client Yul Bruner/Taras Bul­ba com­mandait « un kilo de pral­inés » à sa mère. Un « fac­to­tum essou­flé » du style Qua­si­mo­do ser­vait sur une plaque des œufs en choco­lat, tan­dis que « les dames à froufrous péro­raient » dans un mini tea-room. La présence attachante des par­ents imbibe tout le poème, don­nant vie à ce com­merce gustatif.

Revenons vers la mai­son, ce lieu fixe à la base de soi pour les séden­taires que nous sommes devenus. Pier­rine Pogey retrou­ve la sienne au terme d’un voy­age après divers­es « cir­con­stances » : « Voici de l’espace et du pain/Désormais sa joie se tient hors d’elle ». Le temps boulever­sé s’inscrit ici en lien énig­ma­tique, entre un coup de télé­phone ou des allers et venues : « Demain paraît le passé/Date, noms, sou­venirs, rien ne la sauve (…) – Tout est prêt. La mon­tagne se referme ». Dans ce monde, où le poème dont le tis­su se défait comme des fils, ressur­gis­sent les sou­venirs « de la beauté d’autrefois ».

Quit­tons ensuite la ville, pour musarder en pleine nature. Le poète Pierre Chap­puis rôde sur les chemins anciens de glane. Il y reste des brins de paille, des pavots par­mi les blés où le couchant se mue en « brasi­er de novem­bre ». Son regard a une sorte d’appétit sen­suel lorsqu’il observe une « mer de brouil­lard érail­lée, retenant ses hoquets » ou une ligne de brume qui « lente­ment (…) s’effiloche ». Fusion­nel, il entre dans le paysage avec une jouis­sance intime : « L’horizon l’englue » en un monde « som­bre dans le jour som­bre ». Son réc­it, accom­pa­g­né de com­men­taires en italique mis entre par­en­thès­es, sem­ble pro­pos­er des strates au vécu.

Cepen­dant un tel voy­age à tra­vers un paysage peut se réalis­er par la médi­a­tion de l’art. Françoise Matthey observe une pein­ture de Con­sta­ble, La char­rette de foin 1Notons que la char­rette paraît plutôt vide !, avec un moulin « dans le loin­tain d’une plaine ». Le tableau habité est vivant avec un « homme sur le char » qui « offre sa sueur au pain secret des âges/mène ses chevaux dans la fraîcheur d’un gué ». « Il est assis dans une bien­faisante las­si­tude », avec une enfant qui « sem­ble appel­er tan­dis qu’au loin/les faucheurs s’offrent au bran­le-bas des graines » et qu’une lavandière « heureuse/chantonne la rédemp­tion des cen­dres ». Devant le tableau, la mémoire de l’observatrice « veille », comme si des sou­venirs archaïques en renais­saient sub­rep­tice­ment : « Par quelle roue ai-je été égrenée par les chemins du monde ? » L’eau vive, pressent-elle, « ne cesse de me désaltérer ».

Faisons enfin une ultime escale dans cette nature actuelle pour la décou­vrir en voie de destruc­tion, envahie par le syn­thé­tique. Le poète Lau­rent Cen­namo rôde ain­si au milieu des bois. Même là, deux hommes jouent avec des voitures télé­com­mandées près d’une tente en toile plas­ti­fiée ! Il déplore ce « monde en plas­tique » qui lui rap­pelle l’odeur de ce « monstre/violet (…) muni de ven­tous­es » des jou­ets Mat­tel. Autre rap­pel : son oncle sur­git de la fos­se grais­seuse avec une clé à molette. Com­ment devenir homme désor­mais avec cet « (incom­préhen­si­ble cadeau, vivre, vraiment/ d’un muet le songe dans le noir)».

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Allons alors flân­er plus loin au long de la mer Egée avec Sibylle Mon­ney, « le pied devant le pied ». La poétesse y décou­vre les îles « loin­taines » : Mykonos, Delos et d’« autres ter­res insu­laires par la même mer intérieure logées », dont Tinos que sur­plombe la mon­tagne d’Exombourgo au « crâne minéral ». Sem­blable escarpe­ment est act­if : « le dôme rocheux observe, (…) guette qui cherche la voie menant à son som­met ». Par­mi la sente de ran­don­nées, « la plus emprun­tée » a « les pris­es pat­inées ». Redescen­dre de ces cimes trans­forme la vie de la marcheuse : « On se pense une route une autre nous est préparée ».

Au fil de notre lec­ture, folâtrons encore au bord de ces vagues. Là, deux autres poét­esses sont fascinées par une con­jonc­tion des sens (ouie/vue) ou des matières et éner­gies (eau/air/lumière). De loin, la mer se fait con­naître par un « vacarme » qui emporte ain­si Francine Clavien. L’auteure unit superbe­ment les per­cep­tions des sens : « Le bruit des vagues/prend le chemin de la lumière ». Façon de décou­vrir les vagues, ces « bâillons/faits de lambeaux/usés/et pour­tant bleus ». Le même jeu de lumière marine transparaît autrement dans la poésie de Julie Delaloye, mais cette fois-ci « à con­tre-jour ». L’Italie l’inspire avec ses sols du sud si solaires. Là, la terre est « rouge, brasi­er tourné au souf­fle du vent ». La nuit, « la plus pure lumière » dépose « dans le miel, la mer,/ce tant d’éternité retrou­vée » si rimbaldien.

Une ultime poétesse, José-Flo­re Tap­py, a la même propen­sion à évo­quer la mer, mais – hélas — telle qu’elle est dev­enue aujourd’hui. Elle la voit par la fenêtre – « hublot » de sa cham­bre, un « un trou dévasté » en une île anonyme, fréquen­tée par le « tourisme payeur ». Ce lieu « qui prend froid et s’exténue » est la proie de la moder­nité et… des déchets qui exclu­ent tout charme. Sup­por­t­ant le bal­let des « éboueurs, camions-poubelles/ aux manœu­vres sac­cadées » ou du camion de « bebidas », cette «île endosse » son développe­ment ! En marche, l’auteure quête en vain le plaisir d’approcher la les flots : «Allégée/une algue sèche/autour des pieds/je remonte un sentier/sombre et sans étoiles/sable et poussière/soufflés/par les moto­cy­clettes ». Nul doute, la joie a dis­paru de cet univers de pous­sières sans étoiles.

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Cepen­dant il est des prom­e­nades d’une autre nature. Elles se font à l’intérieur d’un corps, celui de la mère. L’exploration de soi se fait en revivant la ges­ta­tion de sa pro­pre nais­sance. Anto­nio Rodriguez refait seul ce chem­ine­ment intra-utérin en une « nativ­ité lente ». Il s’évoque pas à pas à la deux­ième per­son­ne : « tu avances vers la lumière qui est de l’air, cher­chant la peau (…), tu avances dans la mère, lumière et peau, en amibe aimante (…), tu avances vers la mère (… ), tu avances dans sa matière, mère ouverte de la bouche à l’anus (…) vers la forêt d’une mater­nité… Sous la dalle du ven­tre tu nous es livré vivant ». Il naî­tra le « bel enfant prêt à percer le silence de son cri ». Le poète en tire un con­stat plus général : « L’espèce cherche son human­ité ». Y parvient-elle ? « Tout ce qui sec­oue peut se voir en poèmes », estime-t-il dans un éblouisse­ment créateur.

Notre errance se pour­suit aus­si dans le monde des con­cepts approchés par ces poètes choi­sis : ici le mal, là la lib­erté, ailleurs les prox­im­ité des let­tres des mots, l’enjeu gram­mat­i­cal. Dans Qui instru­ira le livre du calme, Jacques Roman s’auto-questionne : « où donc se loge le mal de l’homme ?». Ne pou­vant répon­dre à cette inquié­tude méta­physique, il dénonce âpre­ment le mal, la ter­reur, proclame la haine des guil­lotines, des exé­cu­tions cap­i­tales, des fours cré­ma­toires : « cris hurlements plaintes râles/horions insultes crachats et rires de hyène/animale ter­reur agrandit les pupilles/la graine de la haine semée à lever/d’un bras de folie sor­ti du néant/carnivore exter­mi­na­tri­ces fleu­rit rouge ». Peut-on y échap­per ? Il y a encore « tout le mal à venir ». Seule Cas­san­dre a la réponse.

Pierre-Alain Tâche, dans Qui dit vrai ? ques­tionne quant à lui la lib­erté poé­tique. Au nom de cette lib­erté, il écarte (« abolit ») la muse Nusch ( Nusch Elu­ard ?), se sou­vient de la dis­pari­tion d’Hélène et de la mort de Jules Lequier en nageant à tra­vers l’océan. C’est l’occasion de s’interroger sur le poète qui « a repris le don/qui répondait au don d’autrui,/le vouant à d’autres des­seins ». Se référant à Guille­vic et à Michaux, il con­tin­ue sa quête intime : « me porter dans la faille muette/où ris­quer encore ‘la recherche/ pas­sion­nelle et comblée/de quelque chose que l’on sait/ne jamais attein­dre’ » (dix­it Guille­vic). Même si la poésie est impos­si­ble (ou peut-être pour cette rai­son ?), il intè­gre dans ses écrits cette longue cita­tion de poète. Il mue aus­si, comme Jacques Roman, le titre de son poème en question.

Syl­viane Dupuis con­state, elle, la prox­im­ité des mots mur et amour : le mur est si proche de l’amour, à deux let­tres près. Ce n’est prob­a­ble­ment pas un hasard, car le mur est obsta­cle et l’amour insat­is­fait vient peut-être de « l’a‑mur ». Le « mur est en toi (…) obstru­ant tout ». Lorsque l’espérance s’écroule, le mot Dieu va rem­plac­er ce rien : un « mot-cri à la racine/invisible du souf­fle !» qui emmure. Nait enfin la poésie dans « les inter­stices », « dans le défaut des murs, cette faille, cet entre-deux ».

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Dans ces péripéties de l’errance, que faire de la détresse humaine de notre société ? Trois poét­esses l’explorent et sont soulagées ( ?) par le même refuge poé­tique. Nous rôdons d’abord dans une société peu démoc­ra­tique qui exclut jusqu’à ses pro­pres mem­bres. Marie-Lau­re Zoss, touchée par les mar­gin­aux à la Jeanne Benameur (cita­tion d’ouverture), appréhende ce monde boulever­sé et chao­tique, jonché d’êtres aban­don­nés au fil des lieux et – sans doute ‑des écrits : « Des frères, s’ils sont, leur par­ler où, cha­cun dans son angle ? ». Ses mots et ses phras­es se heur­tent, s’emboitent, se brouil­lent, s’enchevêtrent pro­posant des indices, sug­gérant des incer­ti­tudes. Ici « se lèvent des hordes hiver­nales (…), du chantier fer­ment tan­tôt les grilles, des ombres les tirent, casquées de jaune à la tombée ». Tan­dis que s’éteint « l’ampoule inter­mit­tente de la pel­leteuse ; à quelques mètres, d’autres bat­tent la semelle sur le goudron ; s’envolent des châ­taignes, une patate brûlante… ». Que faire ? Y aller ou non ? « On recule vers les con­tain­ers (…) la trouille au ven­tre ». Des tra­vailleurs répon­dent à l’appel selon une « procé­dure de rigueur » ! L’écrivaine, elle, cherche en esprit « une planque minus­cule ». Est-ce le poème dans lequel « on besogne à tailler des phras­es dans du préfabriqué ».

La poétesse Sylvia Här­ri explore aus­si étrange­ment les douleurs humaines, tout en boulever­sant fer­me­ment les codes gram­mat­i­caux du Bescherelle (!): « je me sou­viens, tu me sou­viens, il me sou­vient, nous me sou­vi­en­nent, vous me sou­venons, ils me sou­venont ». L’île de Les­bos émerge avec ceux qui s’y sont réfugiés : « Vis­ages sans nom/entassés dans l’attente/derrière les bar­belés ». Par­mi eux, « ce vieil homme/Alep gravé sur le frot/- cica­trice ou racine ». Que faire ? Ne pas oubli­er pas plus que ne s’oublient en vrac « les portes de plac­ard lais­sées ouvertes » … d’arroser l’orchidée, faire bouil­lir l’eau, étein­dre la lumière, etc. Que faire ? « Chang­er les mots con­tre d’autres, les syl­labes con­tre les silences, les silences con­tre le silence. »

Pour Lau­rence Ver­rey, l’heure « bar­bare » est « en déshérence mélan­col­ie » dans ce monde dévasté par tant de guer­res cru­elles et de morts. « Quand l’appel des naufragés déchire la mer/lacère le som­meil que les vagues/avaient d’un coup les cris », alors la poétesse a un recours, un refuge : « recourir au poème/comme un corps émergé un rocher/qui tient bon ». L’instant qu’elle capte en jouant avec les mots et les sons est aux « bor­ds du dire/toujours à franchir – affranchi ». Alors elle dira cette nuit kirghize, sous les étoiles « bien clouées » de la con­stel­la­tion du Char­i­ot, auprès de ce lac d’Issyk Kul 2Issyk Kul, tra­duc­tion le lac chaud. qui pour les habi­tants est « une femme amoureuse et le jou­et des vents ». Elle sem­ble y être un instant apaisé ?

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Que reste-t-il au terme de cette prom­e­nade à tra­vers les mots, où la lec­trice – moi — se sent un peu funam­bule. La dis­pari­tion de soi, la mort, est-elle l’ultime étape ou un recom­mence­ment ? Pierre Voélin, est d’abord un promeneur inspiré qui, entre hup­pes et bich­es, poulich­es, pour­suit le « rêve amoureux » de la reine de Saba. Dans la « berg­erie des étoiles », il compte les « soumis­es – les revêches/ les ten­dres et les étoiles ». Il saura même voir « les cortèges/d’anges » des ruines de Duino dans ces espaces où tombe la neige et « où brûle la main du Dieu ». Façon de dire la mort, cette face cachée de l’existence, tout comme Rim­baud l’a perçue devant le sol­dat des Ardennes.

Anne Bre­gani, elle, dit la mort avec une beauté si mys­tique qu’elle la rend désir­able : « elle viendra/l’inoubliée/prendre toutes mes mémoires/lire/toutes mes rencontres/qu’elle a travaillées/de ses mor­sures obliques ». Cette poétesse « désori­en­tée » frôle enfin l’indicible, la « Divine Ten­dresse ». Dans les voil­ures de son soir, Claire Genoux perçoit la mort autrement. Sur la tombe, elle est « cette enfant blanche/avec rien d’autre qu’un corps/comme un vent qui passe/sous les lunes mouil­lées » « Je rede­viendrai ton enfant/ton enfant mort/ dans les voil­ures du soir ». L’exaltante tristesse de cette « nuit des adieux », une « nuit sans étoile des fontaines éteintes », étreint le cœur.

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Ain­si chaque poète.sse pour­suit la con­nais­sance de lui-même à tra­vers ces instants humains de vie et de mort. Dans sa prom­e­nade, il/elle intro­duit la mer, la mort, l’amour, le mur. Cette prose sou­vent libre, au rythme sou­vent vari­able, aux par­en­thès­es pos­si­bles, aux cita­tions d’auteurs intérieures au texte, à l’emploi de l’italique, aux répéti­tions. Même si l’âme han­tée par le temps « est un ric­o­chet de mil­liards d’années » (Jacques Roman), elle se laisse volon­tiers emporter dans l’espace. L’appel du sud – vécu ou évo­qué — est sou­vent méditer­ranéen : Cor­tone, Mykonos, Delos, Tinos (Exoum­bour­go), Les­bos, Syrie (Alep) et par­fois moyen-ori­en­tal (Kirghizis­tan, lac Issyk Kul).

Oui, mais les répons­es — aus­si — appar­ti­en­nent à tous et à toutes. Au terme de par­cours suisse romand (« post­face »), Angèle Paoli réca­pit­ule avec fer­veur les divers élans poé­tiques de l’opuscule (tan­tôt « lyre brûlante », tan­tôt prose « qua­si-baroque »). La poésie s’y penche sur ce qui échappe, la nais­sance et la mort, l’ombre et la lumière, l’onde mul­ti­ple, les exils, le paysage insu­laire délabré, la rêver­ie devant une pein­ture, le désar­roi face à la vieil­lesse, des bribes de dia­logue, une expéri­ence de la glane, des voix autres, l’entre-deux, etc. « Recourir au poème » est une néces­sité vitale, affirme-t-elle avec Lau­rence Ver­rey, pour « ten­ter de trou­ver un sem­blant d’équilibre dans le déclin d’un monde en proie à ses obscurantismes ».

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Jane Hervé

Jour­nal­iste aux Nou­velles Lit­téraires, auteure de La femme de lune (édi­tions Gal­li­mard), Née du chaos, et Le soleil ivre  (édi­tions du Guet­teur). Co-auteure de  La femme tatouée et de Neige d’amour avec le pein­tre Michel Jul­liard et co-auteure de pièces de théâtre : La légende de Guritha, femme viking et de Guritha, le retour avec Danièle Saint-Bois. janeherve@free.fr — voir aus­si : http://leguedelange.over-blog.com/

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