Regard sur la poésie « Native American » : Jane Johnston Schoolcraft, la première autrice amérindienne à être reconnue

Par |2024-01-06T18:21:58+01:00 6 janvier 2024|Catégories : Essais & Chroniques, Jane Johnston Schoolcraft|

L’histoire com­mence par la nais­sance de John John­ston dans une famille bour­geoise irlan­do-écos­saise dans le nord de l’Irlande en 1762. IL décide de chercher for­tune dans le nou­veau monde et arrive au Cana­da puis aux États-Unis. Ensuite, en canoé, il rejoint l’île Mack­inac (lac Huron, état du Michi­gan) et y devient négo­ciant en peaux.

Là il ren­con­tre une jeune femme mem­bre de la nation Anishi­naabe (Ojib­wa) du nom de Ozh­a­gus­co­day­wayquay, ce qui sig­ni­fie « femme de la verte prairie » dont le père Waubo­jeeg exerçait un rôle impor­tant dans la chef­ferie de sa com­mu­nauté. C’était un homme ouvert avec un réseau et des con­nex­ions d’échanges vers les cul­tures Métis au nord de son ter­ri­toire, au Cana­da donc. À l’époque il n’était pas rare que des trappeurs « épousent » des femmes autochtones, pour les aban­don­ner ensuite, avec enfants bien sou­vent, quand cela ne leur était plus utile. Ce qui était le cas de la pro­pre sœur de Waubo­jeeg ; aus­si quand John John­ston deman­da la main de sa fille à son père, celui-ci voulut le met­tre à l’épreuve et lui dit de retourn­er à Mon­tréal (plus de 1000km à faire en canoé). Si au print­emps suiv­ant il avait tou­jours cette idée, alors qu’il revi­enne à Sault Ste Marie et alors le mariage aurait lieu. À la sur­prise de Waubo­jeeg, John John­ston fut de retour. Mais per­son­ne n’avait demandé le con­sen­te­ment de Ozh­a­gus­co­day­wayquay qui voy­ait d’un très mau­vais œil ce mariage arrangé, alors elle s’enfuit chez ses grands-par­ents. Mais un
marché con­clu doit être hon­oré, aus­si, pour finir, Ozh­a­gus­co­day­wayquay retour­na vers John John­ston et il sem­blerait que le cou­ple ait vécu une union har­monieuse et affectueuse. De ce cou­ple naquit huit enfants dont Bame­wawagezhikaquay. Son nom sig­ni­fie « femme faisant le bruit des étoiles en tra­ver­sant le ciel ». Son nom anglais : Jane John­ston. Le père avait éduqué ses enfants en anglais (lire, écrire, com­po­si­tion, lit­téra­ture) mais aus­si en français, et la mère avait appris à ses enfants à par­ler l’anishinaabemowin.

Les jeunes-filles métis avaient un grand suc­cès auprès des hommes blancs, et c’est sans sur­prise que Jane âgée de 22 ans, pas­sion­née de lit­téra­ture et de poésie, fut cour­tisée par un cer­tain Hen­ri Rowe School­craft, agent du ter­ri­toire Indi­en que les John­ston hébergeaient pen­dant la con­struc­tion du fort com­mandée par l’état améri­cain. Âgé de 30 ans, très bien éduqué, déjà célèbre en tant qu’ethnographe, explo­rateur et géo­logue, Hen­ry sem­blait être un beau par­ti. Un an plus tard, en 1823, les jeunes-gens étaient mar­iés. Hen­ry se mon­tra un mari très affectueux, bien qu’intéressé, il s’entendait par­faite­ment avec les mem­bres de sa belle- famille et avec les pop­u­la­tions ojib­was et métis, mais para­doxale­ment son rôle était de con­va­in­cre les pop­u­la­tions amérin­di­ennes de la région d’abandonner leurs ter­ri­toires. Il prof­i­ta grande­ment de ce mariage et de sa célébrité (il avait soit-dis­ant « décou­vert » les sources du Mis­sis­sipi, mais sans l’aide d’éclaireurs Indi­ens il n’y serait peut-être pas arrivé !) jusqu’à éclipser les tal­ents d’écrivain de sa femme Jane, qui en plus d’écrire des poèmes, avait entre­pris de traduire en anglais les réc­its tra­di­tion­nels ojib­was. Néan­moins on peut con­sid­ér­er Jane John­ston School­craft comme la pre­mière femme indi­enne d’Amérique du nord à être écrivaine recon­nue, poète, capa­ble d’écrire dans les deux langues. Il faut ajouter que les réc­its tra­di­tion­nels qu’elle a trans­mis ont été très large­ment lus.

Jane John­ston School­craft, Médi­ta­tion, extrait, pro­jet de texte. Doc­u­ments de School­craft, Divi­sion des manuscrits.

L’ambition de son mari Hen­ri School­craft ain­si que sa célébrité, lui val­urent d’être nom­mé super­in­ten­dant aux affaires indi­ennes mais après un con­flit avec son jeune frère, Hen­ry fut accusé de cor­rup­tion et démis de ses fonc­tions en 1840. Jane quant à elle, n’ayant jamais joui d’une san­té solide, n’ayant jamais vrai­ment récupéré du cha­grin d’avoir per­du son pre­mier fils âgé de deux ans, elle com­mença à utilis­er du lau­danum, de l’opium et de la mor­phine pour soulager les symp­tômes dont elle souf­frait jusqu’à en devenir dépen­dante. Alors qu’Henry décidait de faire un voy­age en Europe pour pro­mou­voir ses écrits et redor­er son bla­son, Jane n’étant pas en bonne san­té res­ta chez sa sœur Char­lotte en Ontario. Elle y mour­ra en 1842, âgée de 42 ans, en lais­sant deux enfants, un cor­pus de textes impor­tants dont une grande par­tie non pub­liée. Une œuvre néan­moins suff­isam­ment abon­dante pour qu’un pro­fesseur, Robert Dale Park­er, enseignant au départe­ment d’anglais et d’études amérin­di­ennes à l’université de l’Illinois écrive un livre inti­t­ulé The Sound the Stars Make Rush­ing Through the Sky: The Writ­ings of Jane John­ston School­craft (Le bruit que font les étoiles en tra­ver­sant le ciel : les écrits de Jane John­ston School­craft, pub­lié par Uni­ver­si­ty of Penn­syl­va­nia Press en 2007).

Absence, de Jane John­ston School­craft, lu par Frank Blissett.

Voici un poème ini­tiale­ment écrit en Anishi­naabe­mowin dont Jane John­ston Scholl­craft fit une ver­sion en anglais, peut-être avec l’aide de son mari, et qui fut écrit après une expédi­tion, accom­pa­g­née de mari et enfants, sur le lac supérieur jusqu’à une île. Île à laque­lle la poète don­nera le nom de « cas­tle Island », île château, à cause de son apparence vue de loin. Dans ce poème elle exprime son ressen­ti­ment non seule­ment pour la vie arti­fi­cielle vécue dans les villes (elle était allée jusqu’à New-York à plusieurs repris­es) mais aus­si pour les poli­tiques menées envers les peu­ples amérin­di­ens. Elle exprime son attache­ment à son ter­ri­toire natal et sa valeur sym­bol­ique d’authenticité, de non tricherie, de non cal­cul. Le tout donne un car­ac­tère anti­colo­nial­iste à ce poème aux tonal­ités de complainte.

 

Lignes écrites à Cas­tle Island, lac Supérieur

Ici dans ma mer intérieure natale
Douleur et mal­adie je fuirais
Et depuis ses rivages et son île lumineuse
je rassem­blerais une réserve d’un délice sucré.
Île soli­taire de la mer sans sel !
Com­bi­en large et doux, com­bi­en frais et gratuit
Com­bi­en tout trans­port — est la vue
Des rochers, des cieux et des eaux bleues
Unis, comme les douces notes d’une chanson
Pour le dire, ici seule la nature règne.
Ah nature ! Ici, pour tou­jours rayonne

Loin des repaires des hommes
Car ici, il n’y a pas de peurs sordides,
Pas de crimes, pas de mis­ère, pas de larmes
Aucune fierté de richesse ; le cœur à remplir,
Aucune loi pour mal­traiter mon peuple.

 

Lines Writ­ten at Cas­tle Island, Lake Superior

Here in my native inland sea
From pain and sick­ness would I flee
And from its shores and island bright
Gath­er a store of sweet delight.
Lone island of the salt­less sea!
How wide, how sweet, how fresh and free
How all transporting—is the view
Of rocks and skies and waters blue
Unit­ing, as a song’s sweet strains
To tell, here nature only reigns.
Ah, nature! here for­ev­er sway
Far from the haunts of men away
For here, there are no sor­did fears,
No crimes, no mis­ery, no tears
No pride of wealth; the heart to fill,
No laws to treat my peo­ple ill.

Dans le poème suiv­ant, on peut facile­ment imag­in­er Jane John­ston School­craft après le long et rigoureux hiv­er de Michi­gan, saluer la per­cée de déli­cates fleurs blanch­es et ros­es vues comme des jolies jeunes-filles vêtues d’une robe rose et blanche. Elle décrit ces fleurs comme étant blanch­es et rouges, de même qu’elle est blanche par son père et rouge par sa mère, de telle sorte que cette fleur per­son­ni­fie le métis­sage : une qual­ité qui vous met en posi­tion de fragilité.

À la Miscodeed*

Si doux rose des bois et des val­lons du nord,
Tu es le pre­mier à saluer les yeux des hommes
Au début du print­emps : une fleur tendre
alors que le vent hiver­nal a encore quelque pouvoir.
Comme est bien­v­enue ta jolie tête,
Dans la clair­ière ensoleil­lée, ou un tail­lis de noisetiers,
Sou­vent dehors bien qu’il y ait encore de la neige,
Ici et là, bien­tôt visibles
Les feuilles et les bour­geons s’ou­vrent et répandent
Tes mod­estes pétales, blancs avec du rouge
Comme un doux chéru­bin, le lien aimable de l’amour,
Avec une robe blanche ornée de rose

*Mis­codeed, nom du lan­gage anishi­naabe pour désign­er la clay­tonie, plante vivant dans les régions humides dont la flo­rai­son au début du print­emps, de blanche à rose clair, est très délicate

 

To the Miscodeed

Sweet pink of north­ern wood and glen,
E’er first to greet the eyes of men
In ear­ly spring,—a ten­der flower
Whilst still the win­try wind hath power.
How wel­come, in the sun­ny glade,
Or hazel copse, thy pret­ty head
Oft peep­ing out whilst still the snow,
Doth here and there, its pres­ence show
Soon leaf and bud quick open­ing spread
Thy mod­est petals—white with red
Like some sweet cherub—love’s kind link,
With dress of white, adorned with pink

Jane John­ston School­craft a inévitable­ment été le témoin de la mau­vaise foi et de la volon­té d’effacer l’histoire et l’ancienne présence des amérin­di­ens sur le con­ti­nent améri­cain. Elle ne pou­vait pas s’en ren­dre com­plice et au nom de sa fierté iden­ti­taire, au nom du respect des faits his­toriques et de leur non manip­u­la­tion, elle s’insurge con­tre les men­songes col­portés abon­dam­ment par des reporters, jour­nal­istes ou sim­ples colons pen­dant cette époque où la poli­tique fédérale était de faire dis­paraître les pop­u­la­tions et les cul­tures indigènes soit en les détru­isant physique­ment, soit en les accul­tur­ant et en les assim­i­lant dans le grand « melt­ing pot » améri­cain, en essayant de les faire adhér­er au rêve améri­cain tout en ne leur lais­sant que les rôles sub­al­ternes et en les con­va­in­cant de leur inféri­or­ité. D’où ce poème dédié à son grand-père maternel.

À mon grand-père mater­nel, après avoir enten­du que sa descen­dance Chippe­wa* a été men­songère­ment présentée

Dressez-vous, chef des plus courageux !
dont l’emblème est le noble cerf,
Avec un regard d’aigle,
Reprends ta lance guerrière,
Et bran­dis-la de nouveau !
Les enne­mis de ta lignée,
Au des­sein lâche,
À la jalousie som­bre, ont osé déformer la vérité,
Et souiller mal­hon­nête­ment ta valeureuse jeunesse.
On dit qu’enfant, tu as été enlevé aux Sioux,
Et avec un objec­tif impuissant,
Pour dimin­uer ta renommée
On dit que ta lignée guer­rière abuse bassement ;
Car ils savent que notre groupe
Par­court un pays lointain,
Et toi, noble chef, tu es mort et sans nerfs,
Ton arc n’est plus attaché, ton esprit fier s’est enfui.

Les jeux de ta jeunesse ou tes actes pour­ront-ils jamais disparaître ?
Ou bien y en a‑t-il pour oublier
Qui sont encore des hommes mortels,
Qui ont com­bat­tu à tes côtés,
Les scènes où tu as si courageuse­ment levé la lame,
Et sou­viens-toi de ta fierté,
À te pré­cip­iter au com­bat, avec bravoure et colère,
As-tu vu mourir les enne­mis de ta nation ?
Le guer­ri­er peut-il oubli­er com­ment tu t’es sub­lime­ment élevé ?
Comme une étoile à l’ouest,
Quand le soleil se couche pour se reposer,
Bril­lant d’une splen­deur écla­tante pour éblouir nos ennemis ?
Ton bras et ton cri,
Autre­fois le réc­it pou­vait repousser
La calom­nie qui fut inven­tée, que des laquais détaillent,
mais tes actions réfuteront tou­jours la fausse histoire.
Repose-toi, chef le plus noble, dans ta som­bre mai­son d’argile,
Tes actes et ton nom,
L’en­fant de ton enfant proclamera,
Et fera réson­ner le lai dans les forêts sombres
Même si ton esprit s’est enfui,
Vers les collines des morts ;
Pour­tant, ton nom sera gardé et chéri au plus chaud de mon cœur,
Jusqu’à ce que la bravoure et l’amour disparaissent.

*Chippe­wa : autre nom don­né aux ojib­was, branche de la grande nation des Anishinaabeg.

 

To my Mater­nal Grand-father on hear­ing his descent from­Chippe­wa ances­tors misrepresented.

Rise bravest chief!
of the mark of the noble deer,
    With eagle glance,
    Resume thy lance,
And wield again thy war­like spear!
    The foes of thy line,
    With cow­ard design,
Have dared with black envy to gar­ble the truth,
And stain with a false­hood thy val­or­ous youth.
They say when a child, thou wert ta’en from the Sioux,
      And with impo­tent aim,
      To lessen thy fame
Thy war­like lin­eage base­ly abuse;
      For they know that our band,
      Tread a far dis­tant land,
And thou noble chief­tain art nerve­less and dead,
Thy bow all unstrung, and thy proud spir­it fled.

Can the sports of thy youth, or thy deeds ever fade?
      Or those e’er forget,
      Who are mor­tal men yet,
The scenes where so brave­ly thou’st lift­ed the blade,
      Who have fought by thy side,
      And remem­ber thy pride,
When rush­ing to bat­tle, with val­our and ire,
Thou saw’st the fell foes of thy nation expire?
Can the war­rior for­get how sub­lime­ly you rose?
      Like a star in the west,
      When the sun’s sink to rest,
That shines in bright splen­dour to daz­zle our foes?
      Thy arm and thy yell,
      Once the tale could repel
Which slan­der invent­ed, and min­ions detail,
And still shall thy actions refute the false tale.
Rest thou, noblest chief! in thy dark house of clay,
      Thy deeds and thy name,
      Thy child’s child shall proclaim,
And make the dark forests resound with the lay;
      Though thy spir­it has fled,
      To the hills of the dead,
Yet thy name shall be held in my heart’s warmest core,
And cherish’d till val­or and love be no more.

En con­clu­sion, on peut dire que Jane John­ston School­craft a joué le rôle que bien des métis ont joué, celui de bâtir un pont (ici de livres) entre deux cul­tures. Sa courte vie ne fut cer­taine­ment pas facile, et en tant qu’épouse d’un agent aux affaires indi­ennes, elle était aux pre­mières loges pour con­stater com­ment les gou­verne­ments dépos­sé­daient les pop­u­la­tions indigènes, aux USA comme au Cana­da. Les réc­its tra­di­tion­nels qu’elle a trans­mis en les traduisant de l’anishinaabemowin vers l’anglais (et que son mari a fait pub­li­er sous son nom à lui !) ont servi de base et de sources à  Hen­ry Wadsworth Longfel­low quand il a entre­pris d’écrire le long poème épique The Song of Hiawatha (le chant de Hiawatha). Cet ouvrage aura un grand suc­cès, il est emblé­ma­tique des ouvrages écrits par les blancs au 19 ième siè­cle quand ils veu­lent hon­or­er et recon­naître les peu­ples pre­miers. L’impact de ce chant ira jusqu’à inspir­er à Antonín Dvořák le troisième mou­ve­ment de sa sym­phonie du nou­veau monde, ain­si que Mike Old­field pour la réal­i­sa­tion de son album Incan­ta­tions. Tout cela n’existerait pas sans Jane John­ston School­craft, pre­mier écrivain amérin­di­en recon­nu, tout genre confondu.

Présentation de l’auteur

Jane Johnston Schoolcraft

Jane John­ston School­craft ou Bame­wawagezhikaquay () est la pre­mière écrivaine Amérin­di­enne. Elle était d’o­rig­ine Ojib­wé et irlandaise. Son nom amérin­di­en pou­vait égale­ment s’écrire O‑bah-bahm-wawa-ge-zhe-go-qua ce qui sig­ni­fie « Femme du son [que font les étoiles] en tra­ver­sant le ciel ». Elle vécut une grande par­tie de sa vie à Sault Ste. Marie mais aus­si sur l’île Mackinac.

Elle écriv­it des poèmes et des his­toires de la cul­ture Ojib­wé. Elle tradui­sait des chan­sons de l’O­jib­wé vers l’anglais. Ses poèmes étaient en général en anglais bien qu’elle ait écrit des poèmes en langue Ojib­wé. Ses œuvres n’é­taient pas pub­liées et con­cer­naient surtout sa vie privée.

Bien plus tard, ses écrits attirèrent pour­tant de nom­breux étu­di­ants curieux de la lit­téra­ture et de la cul­ture amérin­di­enne. Elle sera alors recon­nue comme la pre­mière écrivaine et poétesse Amérindienne.

Bibliographie

The Sound the Stars Make Rush­ing Through the Sky: The Writ­ings of Jane John­ston School­craft (Uni­ver­si­ty of Penn­syl­va­nia Press).

Poèmes choi­sis

Autres lec­tures

image_pdfimage_print
mm

Béatrice Machet

Vit entre le sud de la France et les Etats Unis. Auteure de dix recueils de poésie en français et deux en Anglais, tra­duc­trice des auteurs Indi­ens d’Amérique du nord. Per­forme, donne des réc­i­tals poé­tiques en col­lab­o­ra­tion avec des danseurs, com­pos­i­teurs et musi­ciens. Pub­liée entre autres chez l’Amourier (Muer), VOIX (DER de DRE), pour les ouvrages bilingues ASM Press (For Uni­ty, 2015) Pour les tra­duc­tions : L’Attente(cartographie Chero­kee), ASM Press (Trick­ster Clan, antholo­gie, 24 poètes Indi­ens)… Elle est mem­bre du col­lec­tif de poètes sonores et per­for­mat­ifs Ecrits — Stu­dio. Par ailleurs elle réalise et ani­me chaque deux­ième mer­cre­di du mois à par­tir de 19h une émis­sion de 55 min­utes con­sacrée à la poésie con­tem­po­raine sur les ondes de radio Ago­ra à Grasse. En 2019, elle pub­lie Tirage(s) de Tête(s) aux édi­tions Les lieux dits, Plough­ing a Self of One’s Own, paru en 2021 aux édi­tions Danc­ing Girl Press, (Chica­go), et TOURNER, petit pré­cis de rota­tion paru chez Tar­mac en octo­bre 2022. 
Aller en haut