La pro­fondeur de la voix de Gérard Bocholi­er procède de son regard con­tem­platif, scru­ta­teur de ce qui se meut au-delà du vis­i­ble,  de ce qui se cache der­rière les ombres, de ce que révèle le vis­age du vent. Poète de l’im­per­cep­ti­ble et de la nuance, lorsque cet imper­cep­ti­ble joue la capac­ité de la grâce en tout être, et la nuance l’en­richisse­ment salv­i­fique de la con­science, Bocholi­er aime, dans son long cours d’homme de parole, rap­procher les élé­ments con­traires, mari­er la mer et le feu, la glace et le soleil. Dans les apparences à pri­ori con­tra­dic­toires réside une unité que le poète, à l’œu­vre, cherche à concilier.

L’at­ten­tion à la nature, aux petites choses qu’à peine on entrevoit dans notre monde suré­clairé vont attir­er le regard de Bocholi­er et met­tre sa voix en mou­ve­ment. Ces petites choses, révélées par la con­nais­sance du poème dont Bocholi­er a l’art, tis­sent une ten­sion sans laque­lle tout s’ef­fon­dr­erait, entre le monde ordi­naire et le temps sacré. C’est cette pro­fondeur que Bocholi­er révèle poème après poème. Pro­fondeur qui est ver­ti­cale, per­me­t­tant de mon­ter les yeux vers les clartés célestes et dans le même mou­ve­ment de les baiss­er en deçà des racines. Seul le Poème des pro­fondeurs peut ce déplace­ment simul­tané, abolis­sant la loi de con­ti­nu­ité imposée à nos vies ter­restres. La poésie de Gérard Bocholi­er per­met, depuis ici et main­tenant, de percevoir cet au-delà du terrestre.

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Gwen Garnier-Duguy

Gwen Gar­nier-Duguy pub­lie ses pre­miers poèmes en 1995 dans la revue issue du sur­réal­isme, Supérieur Incon­nu, à laque­lle il col­la­bore jusqu’en 2005.
En 2003, il par­ticipe au col­loque con­sacré au poète Patrice de La Tour du Pin au col­lège de France, y par­lant de la poé­tique de l’ab­sence au cœur de La Quête de Joie.
Fasciné par la pein­ture de Rober­to Mangú, il signe un roman sur son œuvre, “Nox”, aux édi­tions le Grand Souffle.
2011 : “Danse sur le ter­ri­toire, amorce de la parole”, édi­tions de l’At­lan­tique, pré­face de Michel Host, prix Goncourt 1986.
2014 : “Le Corps du Monde”, édi­tions Cor­levour, pré­facé par Pas­cal Boulanger.
2015 : “La nuit phoenix”, Recours au Poème édi­teurs, post­face de Jean Maison.
2018 : ” Alphabé­tique d’au­jour­d’hui” édi­tions L’Ate­lier du Grand Tétras, dans la Col­lec­tion Glyphes, avec une cou­ver­ture de Rober­to Mangù (64 pages, 12 euros).
En mai 2012, il fonde avec Matthieu Bau­mi­er le mag­a­zine en ligne Recours au poème, exclu­sive­ment con­sacré à la poésie.
Il signe la pré­face à La Pierre Amour de Xavier Bor­des, édi­tions Gal­li­mard, col­lec­tion Poésie/Gallimard, 2015.