Bernard Grasset , Et le vent sur la terre des hommes

Par |2025-11-23T13:45:29+01:00 23 novembre 2025|Catégories : Bernard Grasset, Critiques|

Si longtemps j’avais marché
A tra­vers la plaine des années
Quand jail­lirent les flèch­es d’espérance

Ces vers ouvrent le recueil.

Bernard Gras­set est un poète marcheur, un pèlerin des mots en quête de mys­tère. Comme il le dis­ait déjà dans son recueil Brise : « par­tir s’arracher /… marcher ». Marcher, c’est se tenir au plus près de la nature et des lieux, c’est s’inscrire dans un espace- temps comme dans son autre recueil La Fontaine de Clair­vent.

En ce nou­veau recueil, troisième volet d’un trip­tyque de poèmes de voy­age, le poète nous invite à chem­iner avec lui en Ital­ie, en Alle­magne, en Ecosse, des bor­ds de Loire à la Provence, des Vos­ges à la Bre­tagne… Ce recueil est un jour­nal en poésie, un con­den­sé de ce que l’on ren­con­tre en voy­age et : « Dans l’humilité du poème, le temps du voy­age, ramène à l’essentiel ».

Voy­ager, c’est s’exiler, ne pas être touriste, mais se faire mes­sager d’humanité : « Le poète qui voy­age en quête de l’aube cachée par l’agitation du quo­ti­di­en, ressem­ble plus à un pèlerin, mes­sager d’humanité, qu’à un touriste, impa­tient de mirages. » 

Comme pour Syl­vain Tes­son ou Arthur Rim­baud, ce marcheur éter­nel aux semelles de vent, la marche est source d’inspiration, de l’asphalte aux chemins de terre. La marche est un art, un art que Hen­ry D. Thomas por­ta haut : « Au cours de ma vie, je n’ai ren­con­tré qu’une ou deux per­son­nes qui com­pre­naient l’art de la marche . » (Marcher), un art que vit et com­prend Bernard Grasset.

Si la marche est une con­stance dans l’œuvre de Bernard Gras­set, le vent l’est aus­si comme l’indique le titre de ce dernier recueil : Et le vent sur la terre des hommes, titre qui fait écho au titre d’un autre de ses recueils : Brise. Le vent souf­fle de la poésie, de l’esprit poé­tique ; le vent mes­sager poé­tique : « Sur le chemin des poètes sonne le vent. »

On est frap­pé en lisant ces poèmes par leur rythme, les phras­es le plus sou­vent nom­i­nales cor­re­spon­dent par­faite­ment au rythme de la marche et de la pen­sée qui l’accompagne. Une pen­sée frag­men­taire par petites touch­es impres­sion­nistes, une pen­sée qu’éclaire tout ce que le regard embrasse.

Marcher, regarder, les sens en éveil sen­tir le temps qui passe quand la pen­sée se vit au présent. En refer­mant le recueil, nous vient cette expres­sion de Lao Tseu : « Le bon­heur c’est le chemin ».

Présentation de l’auteur

Bernard Grasset

Poète, penseur et tra­duc­teur, Bernard GRASSET, régulière­ment pub­lié en revues depuis 1985, est l’auteur d’une ving­taine de recueils inspirés libre­ment de la Bible, des pein­tres et des musi­ciens ou de ses voy­ages. Expéri­men­ta­teur d’une écri­t­ure poé­tique bilingue à tra­vers des recueils écrits en hébreu – français et en grec – français, il est égale­ment le pre­mier tra­duc­teur de la poétesse Rachel en français. Tout en pour­suiv­ant la tra­duc­tion de l’œuvre de cette poétesse, il s’est tourné plus récem­ment vers la tra­duc­tion de trois poètes grecs con­tem­po­rains de la lumière.

Asso­ciant la poésie à la pen­sée, il a pub­lié plusieurs essais sur la Bible et sur Pas­cal dont il est devenu spé­cial­iste, ain­si que des arti­cles philosophiques ou lit­téraires en France et à l’étranger.

Écrire, pour Bernard Gras­set, c’est comme remon­ter aux sources, à tra­vers les langues et les cul­tures fon­da­tri­ces, pour dégager la voie d’une autre moder­nité, d’un nou­v­el humanisme.

Dernières pub­li­ca­tions : Brise, J. André, 2020 ; Ain­si par­lait Blaise Pas­cal, Arfuyen, 2020.

 

crédit pho­to © Wikipedia

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Carole Mesrobian

Car­ole Car­cil­lo Mes­ro­bian est poète, cri­tique lit­téraire, revuiste, per­formeuse, éditrice et réal­isatrice. Elle pub­lie en 2012 Foulées désul­toires aux Edi­tions du Cygne, puis, en 2013, A Con­tre murailles aux Edi­tions du Lit­téraire, où a paru, au mois de juin 2017, Le Sur­sis en con­séquence. En 2016, La Chou­croute alsa­ci­enne paraît aux Edi­tions L’âne qui butine, et Qomme ques­tions, de et à Jean-Jacques Tachd­jian par Van­i­na Pin­ter, Car­ole Car­ci­lo Mes­ro­bian, Céline Delavaux, Jean-Pierre Duplan, Flo­rence Laly, Chris­tine Tara­nov,  aux Edi­tions La chi­enne Edith. Elle est égale­ment l’au­teure d’Aper­ture du silence (2018) et Onto­genèse des bris (2019), chez PhB Edi­tions. Cette même année 2019 paraît A part l’élan, avec Jean-Jacques Tachd­jian, aux Edi­tions La Chi­enne, et Fem mal avec Wan­da Mihuleac, aux édi­tions Tran­signum ; en 2020 dans la col­lec­tion La Diag­o­nale de l’écrivain, Agence­ment du désert, paru chez Z4 édi­tions, et Octo­bre, un recueil écrit avec Alain Bris­si­aud paru chez PhB édi­tions. nihIL, est pub­lié chez Unic­ité en 2021, et De nihi­lo nihil en jan­vi­er 2022 chez tar­mac. A paraître aux édi­tions Unic­ité, L’Ourlet des murs, en mars 2022. Elle par­ticipe aux antholo­gies Dehors (2016,Editions Janus), Appa­raître (2018, Terre à ciel) De l’hu­main pour les migrants (2018, Edi­tions Jacques Fla­mand) Esprit d’ar­bre, (2018, Edi­tions pourquoi viens-tu si tard), Le Chant du cygne, (2020, Edi­tions du cygne), Le Courage des vivants (2020, Jacques André édi­teur), Antholo­gie Dire oui (2020, Terre à ciel), Voix de femmes, antholo­gie de poésie fémi­nine con­tem­po­raine, (2020, Pli­may). Par­al­lèle­ment parais­sent des textes inédits ain­si que des cri­tiques ou entre­tiens sur les sites Recours au Poème, Le Cap­i­tal des mots, Poe­siemuz­icetc., Le Lit­téraire, le Salon Lit­téraire, Décharge, Tex­ture, Sitaud­is, De l’art helvé­tique con­tem­po­rain, Libelle, L’Atelier de l’ag­neau, Décharge, Pas­sage d’en­cres, Test n°17, Créa­tures , For­mules, Cahi­er de la rue Ven­tu­ra, Libr-cri­tique, Sitaud­is, Créa­tures, Gare Mar­itime, Chroniques du ça et là, La vie man­i­feste, Fran­copo­lis, Poésie pre­mière, L’Intranquille., le Ven­tre et l’or­eille, Point con­tem­po­rain. Elle est l’auteure de la qua­trième de cou­ver­ture des Jusqu’au cœur d’Alain Bris­si­aud, et des pré­faces de Mémoire vive des replis de Mar­i­lyne Bertonci­ni et de Femme con­serve de Bluma Finkel­stein. Auprès de Mar­i­lyne bertonci­ni elle co-dirige la revue de poésie en ligne Recours au poème depuis 2016. Elle est secré­taire générale des édi­tions Tran­signum, dirige les édi­tions Oxy­bia crées par régis Daubin, et est con­cep­trice, réal­isatrice et ani­ma­trice de l’émis­sion et pod­cast L’ire Du Dire dif­fusée sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM.

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