Tout d’abord sig­naler que ce numéro du pre­mier semes­tre 2021 est dédié à une grande poétesse dis­parue en 2020 à qui il rend hom­mage, Elo­dia Tur­ki, dont ces quelques mots intro­duisent le volume :

Je n’ac­corde à rien ni à per­son­ne le droit de ressen­tir à ma place…

Quand le cœur devient l’u­nique occu­pant d’un corps et se pend au gibet de sa gorge, se fait lourd, out­re veloutée et tiède qui men­ace de choir… alors la main spon­tané­ment se tend, s’ar­rondit pour recevoir, pro­téger, caress­er, pro­téger, aimer. Et cette émo­tion sus­pendue, le temps d’un éton­nement, comme un éclair domes­tiqué, abrite et habite, Hôte absolu, l’Autre, dans une recon­nais­sance éperdue.

Elo­dia Tur­ki, Inédits.

Ce vol­ume, comme les autres, est une somme inouïe avec cette fois-ci pour thé­ma­tique “La poésie et les assis­es du feu”. Dans son édi­to Christophe Dauphin évoque Pierre Chabert et La revue La tour de feu, “fédéra­tion de tem­péra­ments, c’est à dire d’hommes-sym­bol­es”. Suiv­ent les por­traits de ces Por­teurs de feu : Edmond Humeau évo­qué par Paul Farel­li­er et René de Obal­dia par Christophe Dauphin. Une longue présen­ta­tion, con­textuelle autant que lit­téraire précède de long extraits des œuvres de ces deux poètes. Remar­quable déjà.

“Une voix un œuvre” est une des rubriques habituelles de la revue. Elle nous présente Les univers imag­i­naires de Matei Vis­niec, puis place au dossier La poésie et les assis­es du feu. Pierre Bou­jut et la tour de feu, présen­té par Christophe Dauphin, accom­pa­g­né par un poème de Claude Roy. Un panora­ma aus­si bien his­torique que didac­tique, et de nom­breux poèmes sont là pour accom­pa­g­n­er le propos.

Les Hommes sans épaules n°51, Nou­velle série/premier semes­tre 2021, 350 pages, 17 euros.

Adri­an Miatlev fait suite à Pierre Bou­jut. Dans un arti­cle “la mémoire, la poésie”, Christophe Dauphin évoque la vie et le “feu” qui a tracé le chemin du poème pour cet homme dont l’œu­vre est révélée par ces pages rich­es et denses.

Les arti­cles ain­si que le dossier pro­posé dans ce numéro sont ponc­tués par des poèmes d’au­teurs qui s’in­scrivent dans la rubrique “Ain­si furent les WAH 1, 2, puis 3, car ces plages poé­tiques ponctuent le vol­ume. Des auteurs comme  Alain Bre­ton, Odile Con­seil, Paul Rod­die, Michel Lamart, Béa­trice Pailler, Claire Boi­tel, Alain Bris­si­aud, Anne Bar­busse, et d’autres,  enrichissent cette somme à chaque fois impres­sion­nante. 350 pages pour ce n° 51, où le lecteur peut décou­vrir des auteurs, mais aus­si par­courir des éten­dues immenses de poésie, de mon­des poé­tiques, de lieux où se sont écrites les pages de l’his­toire d’une lit­téra­ture dont Les Hommes sans épaules témoignent tant il est vrai que cette revue est le lieu d’une parole exégé­tique sans pour autant per­turber la récep­tion des œuvres qui sont présen­tées par les pro­pos qui guident la lec­ture plutôt qu’ils n’en restreignent la réception.

Des notes de lec­ture ain­si qu’une rubrique “Infos/echos” et “Tri­bune” vien­nent clore cet impres­sion­nant volume. 

image_pdfimage_print
mm

Carole Mesrobian

Car­ole Car­cil­lo Mes­ro­bian est poète, cri­tique lit­téraire, revuiste, per­formeuse, éditrice et réal­isatrice. Elle pub­lie en 2012 Foulées désul­toires aux Edi­tions du Cygne, puis, en 2013, A Con­tre murailles aux Edi­tions du Lit­téraire, où a paru, au mois de juin 2017, Le Sur­sis en con­séquence. En 2016, La Chou­croute alsa­ci­enne paraît aux Edi­tions L’âne qui butine, et Qomme ques­tions, de et à Jean-Jacques Tachd­jian par Van­i­na Pin­ter, Car­ole Car­ci­lo Mes­ro­bian, Céline Delavaux, Jean-Pierre Duplan, Flo­rence Laly, Chris­tine Tara­nov,  aux Edi­tions La chi­enne Edith. Elle est égale­ment l’au­teure d’Aper­ture du silence (2018) et Onto­genèse des bris (2019), chez PhB Edi­tions. Cette même année 2019 paraît A part l’élan, avec Jean-Jacques Tachd­jian, aux Edi­tions La Chi­enne, et Fem mal avec Wan­da Mihuleac, aux édi­tions Tran­signum ; en 2020 dans la col­lec­tion La Diag­o­nale de l’écrivain, Agence­ment du désert, paru chez Z4 édi­tions, et Octo­bre, un recueil écrit avec Alain Bris­si­aud paru chez PhB édi­tions. nihIL, est pub­lié chez Unic­ité en 2021, et De nihi­lo nihil en jan­vi­er 2022 chez tar­mac. A paraître aux édi­tions Unic­ité, L’Ourlet des murs, en mars 2022. Elle par­ticipe aux antholo­gies Dehors (2016,Editions Janus), Appa­raître (2018, Terre à ciel) De l’hu­main pour les migrants (2018, Edi­tions Jacques Fla­mand) Esprit d’ar­bre, (2018, Edi­tions pourquoi viens-tu si tard), Le Chant du cygne, (2020, Edi­tions du cygne), Le Courage des vivants (2020, Jacques André édi­teur), Antholo­gie Dire oui (2020, Terre à ciel), Voix de femmes, antholo­gie de poésie fémi­nine con­tem­po­raine, (2020, Pli­may). Par­al­lèle­ment parais­sent des textes inédits ain­si que des cri­tiques ou entre­tiens sur les sites Recours au Poème, Le Cap­i­tal des mots, Poe­siemuz­icetc., Le Lit­téraire, le Salon Lit­téraire, Décharge, Tex­ture, Sitaud­is, De l’art helvé­tique con­tem­po­rain, Libelle, L’Atelier de l’ag­neau, Décharge, Pas­sage d’en­cres, Test n°17, Créa­tures , For­mules, Cahi­er de la rue Ven­tu­ra, Libr-cri­tique, Sitaud­is, Créa­tures, Gare Mar­itime, Chroniques du ça et là, La vie man­i­feste, Fran­copo­lis, Poésie pre­mière, L’Intranquille., le Ven­tre et l’or­eille, Point con­tem­po­rain. Elle est l’auteure de la qua­trième de cou­ver­ture des Jusqu’au cœur d’Alain Bris­si­aud, et des pré­faces de Mémoire vive des replis de Mar­i­lyne Bertonci­ni et de Femme con­serve de Bluma Finkel­stein. Auprès de Mar­i­lyne bertonci­ni elle co-dirige la revue de poésie en ligne Recours au poème depuis 2016. Elle est secré­taire générale des édi­tions Tran­signum, dirige les édi­tions Oxy­bia crées par régis Daubin, et est con­cep­trice, réal­isatrice et ani­ma­trice de l’émis­sion et pod­cast L’ire Du Dire dif­fusée sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM.