Daniele Beghè, La lettre à Silvia

Par |2025-05-06T09:12:10+02:00 6 mai 2025|Catégories : Daniele Beghè, Essais & Chroniques|

Le poète Daniele Beghè, que nous avons pub­lié dès son pre­mier recueil, Gala­teo del­l’ab­ban­dono (Manuel de l’a­ban­don)  vient de dis­paraître — vic­time d’une “longue mal­adie” qui a inter­rompu avec autant de bru­tal­ité que de cru­auté un par­cours ascen­sion­nel et lumineux comme le pas­sage d’une comète : son oeu­vre, pro­duite sur une dizaine d’an­nées seule­ment (grand lecteur de poésie, il s’é­tait mis tard à l’écri­t­ure, à la suite d’un acci­dent qui l’avait longue­ment immo­bil­isé) de 2015 à 2025, laisse un impact très fort sur les poètes qui l’ont lu et con­nu, très large­ment au-delà de Parme, sa ville natale, qu’il n’a jamais quit­tée, et à laque­lle il appor­tait son ouver­ture d’e­sprit, son regard aigu­isé  — ten­dre et ironique — pour décrire le monde tel qu’il est, tel qu’il déchire et panse. Par lui, j’ai ren­con­tré le groupe des poètes qui for­ment ce qu’on peut appel­er L’Of­fic­i­na poet­i­ca de Parme — des poètes ouverts à tant de chemins poé­tiques et sol­idaires, comme il l’é­tait lui-même : il ne man­quait jamais de m’en­voy­er poèmes et livres de jeunes poètes qu’il esti­mait et soute­nait. C’est l’une d’en­tre eux, Sil­via Patrizio, qui a écrit pour nous tous, amis et lecteurs,  l’é­mou­vant adieu que j’ai traduit et que je vous livre, avec un extrait de son dernier livre, Chicane.

 

 

 

Tra­duc­tion Mar­i­lyne Bertoncini

10 avril 2025
Pour Daniele et pour nous tous…

À Sil­via,
Rap­pelle-toi aussi…

Depuis les bal­cons de l’auberge paternelle
jette deux vach­es et un culatel­lo1

 Sil­via, pour tout, c’est grand merci

 

 

 

Quand Chi­cane est sor­ti, Daniele m’a écrit ces quelques lignes de dédi­cace. Nous savions déjà pour la tumeur mais il tenait si fort à nous léguer, à tous, ses mots. Il me répé­tait qu’il n’avait pas beau­coup de temps, qu’il devait y arriv­er… Il s’y est con­sacré avec déter­mi­na­tion, émer­veil­lé et recon­nais­sant envers toutes les per­son­nes qui ont cru en lui. Et en me faisant l’honneur de m’impliquer dans un acte créatif si intime et, en fait, telle­ment chargé de pas­sages com­pliqués. Par exem­ple, la let­tre h… Rien à faire, il l’oubliait tou­jours. Il me dis­ait qu’elle était suré­val­uée… J’ai réal­isé que le génie et la gram­maire ne font pas for­cé­ment bon ménage.

Dans cette dédi­cace, il y a tout de lui : son regard ironique, sa légèreté pro­fonde, le respect des choix de cha­cun d’entre nous, qu’il n’a jamais vécu de façon super­fi­cielle — com­bi­en de fois avons-nous par­lé du fait que je sois végé­tari­enne, de la philoso­phie et de son rap­port inébran­lable à la poésie, de ma pas­sion pour le boud­dhisme ancien. Il m’a don­né l’un des livres les plus incisifs et défini­tifs sur le sujet :  Le boud­dhisme pour les mou­tons. Je le recom­mande à tout le monde.

À un moment don­né de notre ami­tié, il est devenu Her­mès, le mes­sager des livres. Il pas­sait à la Mon­dadori, chez Mim­mo, pour récupér­er les livres que j’avais com­mandés, il les lisait avant de me les don­ner, et bien sûr il les anno­tait copieuse­ment … J’ai payé un tas de livres à un prix majoré : il ajoutait au reçu les frais de col­lecte, de livrai­son et d’édi­tion cri­tique effec­tuée par lui.

C’est / le marché hideux.2

Mais il me par­lait aus­si beau­coup de lui, des Brioschi Boys, des voy­ages à vélo, de l’ami­tié, de la « légèreté cri­tique » — celle qui sait voir, du luxe de la pen­sée dont il faut tou­jours pren­dre soin…

Il y a, intime­ment mêlée dans cette dernière phrase si pleine de joie, la pro­fonde grat­i­tude qu’il avait pour la vie et qui ne l’a jamais aban­don­né. Daniele est resté en vie jusqu’à la fin…

Je crois que, s’il le pou­vait, il aimerait dire à nous tous qui l’avons accom­pa­g­né et à toutes les per­son­nes qui nous ont soutenus, même sans le connaître :

MES AMIS, C’EST POUR TOUT, GRAND MERCI

Sil­via

Choix de poèmes 

… Quand les choses ne sont pas sim­ples, elles ne sont pas claires, exiger la clarté, la sim­pli­fi­ca­tion à tout prix, est une solu­tion de facil­ité, et cette exi­gence même con­traint les dis­cours à devenir génériques, c’est-à-dire men­songers. Au con­traire, l’effort de ten­ter de penser et de s’exprimer avec la plus grande pré­ci­sion pos­si­ble juste­ment face aux choses les plus com­plex­es est la seule atti­tude hon­nête et utile.

[Ita­lo Calvi­no — Une pierre au-dessus. [Dis­cours sur la lit­téra­ture et la société]

Un célèbre dic­ton zen nous aver­tit : « Avant de pra­ti­quer le zen, les mon­tagnes me sem­blaient des mon­tagnes, et les riv­ières des riv­ières. Depuis que je pra­tique le zen, je con­state que les riv­ières ne sont plus des riv­ières et que les mon­tagnes ne sont plus des mon­tagnes. Mais depuis que j’ai atteint l’illumination, les mon­tagnes rede­vi­en­nent des mon­tagnes et les riv­ières rede­vi­en­nent des riv­ières. »

Il n’est cer­taine­ment pas fait men­tion de pra­tiques zen dans les pages de Chi­cane3, le dernier livre de Daniele Beghè pub­lié par Avagliano Poe­sia (2024), ni d’une recherche super­fi­cielle de spir­i­tu­al­ité : l’ar­chi­tecte, éventuelle­ment, sem­ble plutôt jouer à mélanger les cartes qu’à rétablir l’har­monie de l’ensem­ble. Ce qui sur­prend dans le regard de Beghè, c’est son intérêt pour les « his­toires min­i­males», « petits épisodes de survie » apparem­ment mar­gin­aux tant qu’ils ne sont pas viv­i­fiés par les pro­jecteurs de ses vers. Ce qui frappe l’attention, ce sont tous les « vis­ages de vies déplacées / à réori­en­ter », les per­son­nages sec­ondaires qui habitent une vie et « devi­en­nent mères, rivages, exem­ples » pour « cha­cun de nous dans nos divers­es postures ».

Voici donc, que les mots du dic­ton zen me sem­blent pou­voir don­ner une direc­tion à notre regard de  lecteurs : ils nous enseignent cette obliq­ui­té de vision qui nous per­met de saisir ce qui a tou­jours été sous nos yeux mais que les obsta­cles d’une vie quo­ti­di­enne trop rapi­de, dévo­rante, relèguent à l’éloigne­ment approx­i­matif de l’in­dif­férence, sinon de la mys­ti­fi­ca­tion. Cette atten­tion, qui trace une en mesure de cap­tur­er et de restituer en haut relief même la plus insignifi­ante « habi­tude de bord de route ».

Dans le para­doxe des embouteil­lages, des « errances luna­tiques », des « allées et venues / des esca­la­tors » dans lesquels, dès le pre­mier Ret­ti­li­neo, nous sommes jetés, résonne une immo­bil­ité tem­porelle et spa­tiale qui sem­ble bris­er le tour­bil­lon dishar­monieux de la vie urbaine. Ain­si le « bras tour­nant d’une grue », la « roue den­tée » qui « tourne / sur l’horloge de l’ancienne tour », tous les espaces de coex­is­tence dans lesquels « le flux reprend sa régu­lar­ité » mais « plus lente­ment », devi­en­nent des métaphores d’un regard plus con­scient et les chi­canes pren­nent la forme de « lieux réels et métaphoriques » qui « imposent la lenteur », comme l’observe à juste titre Daniela March­eschi dans sa pré­face. Si ralen­tir est le verbe de la poésie, dans les pages de Beghè, la néces­sité d’aller à con­tre-courant devient une stratégie pour défendre la dig­nité humaine elle-même, dépassée par l’in­jus­tice boulever­sante du con­sumérisme et du cap­i­tal­isme effrénés. C’est dans ces ter­ri­toires de résis­tance, où l’œil désen­chan­té du poète peut s’at­tarder encore plus métic­uleuse­ment dans la descrip­tion de l’in­stant, que s’ou­vre tout grand l’u­nivers entier, à par­tir du détail qui s’écroule.

Le monde sem­ble ain­si divisé entre ceux qui per­sis­tent à regarder ailleurs, restant com­plices d’un sys­tème sat­uré et sat­u­rant, et ceux qui, au con­traire, ten­tent de voir, cher­chant « une brèche dans le mur du sys­tème » pour ne pas finir écrasés par lui, préser­vant avec ténac­ité le sens éthique du soin. Lib­erté et soin délim­i­tent une dimen­sion ouverte dans laque­lle le poète, mais on pour­rait élargir la con­sid­éra­tion à l’hu­man­ité tout entière, parvient à assumer, avec déli­catesse et ironie, l’an­goisse qui nous unit, comme un sac à dos qui « pèse sur les épaules » et auquel nous ne pou­vons échap­per « peu importe com­bi­en nous allon­geons la foulée ». L’enchantement pro­fane de l’écriture est déclaré par le poète mais la valeur sal­va­trice du mot devient « aide », dans une for­mule sécu­lar­isée d’autant plus effi­cace qu’elle est vide de super­struc­tures : « Je veux rebat­tre les cartes pour un jour, sous­traire un jour au mou­ve­ment rec­tiligne du temps, forg­er une chi­cane avec mon esprit ».

Dans cette inten­tion de résis­tance, la fron­tière entre le dévoue­ment aux détails et la recherche per­son­nelle devient plus mince : nous nous retrou­vons dans la mai­son même qui nous a don­né nais­sance, nous inter­ro­geant sur « le sens de ce tran­sit », recon­stru­isant l’archéolo­gie domes­tique qui a creusé notre exis­tence, nous équipant de « bottes en caoutchouc pour la gadoue », même si par­fois nous clau­di­cons : « Je ne peux pas / tra­vers­er la blessure indemne, / si cette blessure est partout ». De même, la fron­tière entre poésie et prose s’ef­fon­dre, jux­ta­posée très naturelle­ment, comme un mon­tage «en retard / sur la poésie», et tou­jours dans l’in­cer­ti­tude de savoir si « ce que vous écrivez est de la poésie ». Dans la pré­ci­sion si atten­tive aux glisse­ments de ter­rain et aux affaisse­ments, l’e­space est préservé pour l’imag­i­na­tion et le lecteur est lais­sé libre de con­stru­ire images sur images : « quiconque observe / pour­ra imag­in­er le désas­tre / d’un incendie ou un sys­tème / de voiles, sor­tant / de ces deux gemmes préservées.

Les vers de Chi­cane nous deman­dent présence et explo­ration, con­fig­u­rant un par­cours dans lequel l’har­monie insta­ble de l’ensem­ble peut devenir « nos­tal­gie » au sens éty­mologique : la douleur d’un voy­age et ses pos­si­bles déraille­ments capa­bles de se trans­former, si le regard s’aigu­ise, en autant d’épipha­nies d’une autre façon de vivre et de coex­is­ter, con­scients que « nous sommes tous auto­di­dactes dans cette tra­ver­sée ». La nos­tal­gie comme promesse de symétrie « que la poésie tente de recon­stru­ire dans le bref tran­sit que cha­cun de nous doit effectuer dans le « voisi­nage cos­mique » sans la con­so­la­tion d’un ordre qui nous est préal­able­ment et tou­jours prévu », pour citer les belles paroles de Pel­li­ti dans l’in­tro­duc­tion de Rosette.

Je ne sais pas d’où provient l’écri­t­ure de Beghè, peut-être d’un « cail­lot de crème caramel / qui prend forme » ou d’un « cail­lot de mémoire » qui, comme une frac­tale, s’é­tend pour inclure le passé, le présent et le futur, entre­laçant une com­plex­ité de couch­es pour ensuite revenir « se dis­pers­er en mil­liers d’in­ter­sec­tions dis­lo­quées ». Mais quand je pense à Chi­cane, je ne pense pas à des lignes droites, à des kilo­mètres par­cou­rus par des moteurs rugis­sants, à des cours­es con­tre la mon­tre : je pense à ce banc qui, telle une « bête calme », regarde le monde se dérouler avec une curieuse incré­dulité, avant de nous accom­pa­g­n­er « frater­nelle­ment jusqu’au virage ».

Sil­via Patrizio

21 gen 25. Tran­si­ti­a­mu­mani: Daniele Beghé “Chi­cane”. Radio Poetanza.

Choix de textes extraits du recueil Chi­cane

Det­tatu­ra del sangue

Sono ver­si scrit­ti sot­to dettatura
del sangue. Il lupo infierisce,
non sot­tiliz­za, si prende pure
gli stu­den­ti in alter­nan­za. È
il mer­ca­to brut­tez­za, che lo stato
silente, impo­tente, connivente,
autor­iz­za. Imbian­ca le pareti
con la calce il cap­i­tal­is­mo. È magra,
annichili­ta, la memo­ria dei caduti.

Dic­tée de sang

Ces vers sont écrits sous la dictée
du sang. Le loup s’acharne,
sans marchan­der, il prend aussi
les étu­di­ants en alter­nance. C’est
le marché hideux, que l’État
silen­cieux, impuis­sant, complice,
autorise. Il blan­chit les murs
de la chaux du cap­i­tal­isme. Bien mince,
anéan­ti, le sou­venir des morts.

Ven­to da nord

Il ven­to che arri­va da nord,
s’intrufola nel­la zona pedonale,
fa tremare a ter­ra le ramaglie
potate, la fal­da del cappotto
strim­inzi­ta fa svolazzi fra le foglie
marce. Rotolan­do le cartacce,
sul cam­mi­na­men­to di pietra nera,
mi pre­ce­dono. La palpe­bra meccanica
sul­la por­ta a spec­chio inquadra
e l’ovatta dell’atrio ingurgita.
L’ascensore di vetro esegue.
Col­leghi al dis­trib­u­tore, altri
al tele­fono, qual­cuno alza
gli occhi
dal­la call, la mano in un gesto
di salu­to. Mi siedo al mio pos­to, è tardi
per tornare indi­etro, apro il file
cer­co di far entrare tutte le formule
nel foglio di calcolo

Vent du nord

Le vent venu du nord,
se fau­file dans la zone piétonne,
fait fris­son­ner à terre les branches
élaguées,  le rabat du manteau
étriqué, flotte avec les feuilles
décom­posées. Un tour­bil­lon de papiers,
sur la passerelle de pierre noire,
me précède. La paupière mécanique
sur la porte miroir repère
et le mol­leton de l’entrée engloutit.
L’ascenseur en verre exécute.
Des col­lègues au dis­trib­u­teur, d’autres
au télé­phone, quelqu’un lève
les yeux
de l’appel, la main dans un geste
de salut. Je m’assieds à ma place, il est tard
pour revenir en arrière, j’ouvre le dossier
J’essaie de faire entr­er toutes les équations
dans la feuille de calcul

Chi­cane

Sul lun­go ret­ti­fi­lo il tachimetro
con­tin­ua a salire insieme alla tachicardia
del pilota. Il motore scarica
a ter­ra tut­ta la ris­er­va di potenza,
in quel pun­to pre­ciso del circuito
basterebbe un cane sen­za guinzaglio
o un sas­so sull’asfalto a buttare
fuori stra­da un asso del motore.
In quel pun­to inter­viene il progettista
– entità enz­i­mat­i­ca, relè del cir­cuito mentale –
a dis­eg­nare esse in serie, curve
strette di rag­gio, in con­tro direzione

 Chi­cane

 Sur la longue ligne droite, le compteur
con­tin­ue de mon­ter avec la tachycardie
du pilote. Le moteur décharge
à terre toute la puis­sance en réserve
en ce point pré­cis du circuit
il suf­fi­rait d’un chien sans laisse
ou d’un gravier sur l’asphalte pour sortir
de la route un as du moteur.
C’est alors qu’intervient le concepteur
– entité enzy­ma­tique, relais du cir­cuit mental –
pour dessin­er des ess­es en série, des courbes
en épin­gle, dans la direc­tion opposée

 

L.I.F.O. (Last in first out)4

all’età di undi­ci anni, il giorno pri­ma di essere cresima­to, andò ad abitare dall’altra parte del­la cit­tà, in una strad­i­na che ter­mi­na con­tro la fer­rovia. Fino all’età di trent’anni, quan­do le banal­ità del­la vita lo indussero a cam­biare cit­tà, almeno tre volte al giorno la seg­nalet­i­ca ver­ti­cale gli ricordò la sua con­dizione di abi­tante in una stra­da chiusa. I casi del­la vita vollero che anche la sua nuo­va abitazione, sep­pure ad oltre cen­to chilometri di dis­tan­za, si trovasse in una stra­da chiusa. Da allo­ra per altri trent’anni il medes­i­mo seg­nale lo aspet­tò al rien­tro. Alla fine si affezionò tan­to ai vicoli ciechi che ne costruì uno su misura, por­tatile, e lo posizionò pro­prio dietro la fronte, pro­tet­to dal­la scat­o­la cranica.

 L.I.F.O. (Dernier entré, pre­mier sorti)

à l’âge de onze ans, la veille de sa con­fir­ma­tion, il alla vivre de l’autre côté de la ville, dans une petite rue aboutis­sant con­tre la voie fer­rée. Jusqu’à l’âge de trente ans, quand les banal­ités de la vie l’oblig­èrent à chang­er de ville, au moins trois fois par jour les pan­neaux ver­ti­caux lui rap­pel­lèrent sa con­di­tion d’habi­tant d’une rue fer­mée. Le des­tin a voulu que sa nou­velle mai­son elle-même, bien qu’à à plus de cent kilo­mètres de dis­tance, se trou­ve dans une rue sans issue. Dès lors, pen­dant trente ans encore, le même sig­nal l’attendit à son retour. Finale­ment, il s’affectionna telle­ment aux impass­es qu’il s’en fab­ri­qua une sur mesure,  trans­portable, et il la plaça juste der­rière son front, pro­tégé par sa boîte crânienne.

Notes

  1. la cita­tion est la réécri­t­ure fan­tai­siste de deux vers de la deux­ième stro­phe de la poésie de Leop­ar­di “A Silvia”

Io gli stu­di leggiadri
Talor las­cian­do e le sudate carte,
Ove il tem­po mio primo
E di me si spendea la miglior parte,
D’in su i veroni del pater­no ostello
Porgea gli orec­chi al suon del­la tua voce,

Ed alla man veloce
Che per­cor­rea la fati­cosa tela.

    2. La cita­tion tirée de Chi­cane.. p. 10  se réfère de façon par­o­dique à la reprise par la presse ital­i­enne de la réplique d’Humphrey Bog­a­rt, à la fin du film Dead­line-USA ( Bas-les-masques – 1952) « That’s the press, baby. The press! And there’s noth­ing you can do about it. Noth­ing!” sous la forme « E il mer­ca­to, bellez­za » — jeu de miroir de l’intertextualité moqueuse typ­ique du style de Daniele Beghè. (note de la traductrice).

   3. chi­cane  – Dif­fi­culté, inci­dent qu’on sus­cite dans un procès pour embrouiller l’affaire (chi­caner). Querelle, con­tes­ta­tion où l’on est de mau­vaise foi. Une chi­cane est un dis­posi­tif instal­lé sur une voie de cir­cu­la­tion pour pro­duire une série de virages arti­fi­ciels. Elle est peut-être con­fon­due avec l’écluse, un amé­nage­ment de sécu­rité créant un alter­nat de circulation.

    4. La méth­ode LIFO est util­isée en compt­abil­ité ana­ly­tique pour la ges­tion des stocks et l’inventaire (domaine pro­fes­sion­nel du poète Daniele Beghè)

Présentation de l’auteur

Daniele Beghè

Daniele Beghè vit à Parme où il est né. Enseignant-for­­ma­­teur en économie et droit, et pas­sion­né lecteur de poésie, il n’a com­mencé à écrire qu’en 2007. Son pre­mier recueil, « Gala­teo del­l’a­ban­dono » a été pub­lié en 2016 aux édi­tions Tapir­u­lan, suivi en 2018 aux édi­tions Con­sul­ta de « Quindi­ci quadri di quartiere ed altri ver­si ». En 2019, « Boomerang » a gag­né le con­cours des édi­tions Arcipela­go Ita­ca. En France, il a été pub­lié sur Recours au Poème en 2018.

Autres lec­tures

Daniele Beghè, La lettre à Silvia

Le poète Daniele Beghè, que nous avons pub­lié dès son pre­mier recueil, Gala­teo del­l’ab­ban­dono (Manuel de l’a­ban­don)  vient de dis­paraître — vic­time d’une “longue mal­adie” qui a inter­rompu avec autant de bru­tal­ité que […]

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Marilyne Bertoncini

Biogra­phie Enseignante, poète et tra­duc­trice (français, ital­ien), codi­rec­trice de la revue numérique Recours au Poème, à laque­lle elle par­ticipe depuis 2012, mem­bre du comité de rédac­tion de la revue Phoenix, col­lab­o­ra­trice des revues Poésie/Première et la revue ital­i­enne Le Ortiche, où elle tient une rubrique, “Musarder“, con­sacrée aux femmes invis­i­bil­isées de la lit­téra­ture, elle, ani­me à Nice des ren­con­tres lit­téraires men­su­elles con­sacrées à la poésie, Les Jeud­is des mots dont elle tient le site jeudidesmots.com. Tit­u­laire d’un doc­tor­at sur l’oeu­vre de Jean Giono, autrice d’une thèse, La Ruse d’I­sis, de la Femme dans l’oeu­vre de Jean Giono, a été mem­bre du comité de rédac­tion de la revue lit­téraire RSH “Revue des Sci­ences Humaines”, Uni­ver­sité de Lille III, et pub­lié de nom­breux essais et arti­cles dans divers­es revues uni­ver­si­taires et lit­téraires français­es et inter­na­tionales : Amer­i­can Book Review, (New-York), Lit­téra­tures (Uni­ver­sité de Toulouse), Bul­letin Jean Giono, Recherch­es, Cahiers Péd­a­gogiques… mais aus­si Europe, Arpa, La Cause Lit­téraire… Un temps vice-prési­dente de l’association I Fioret­ti, chargée de la pro­mo­tion des man­i­fes­ta­tions cul­turelles de la Rési­dence d’écrivains du Monastère de Saorge, (Alpes-Mar­itimes), a mon­té des spec­ta­cles poé­tiques avec la classe de jazz du con­ser­va­toire et la mairie de Men­ton dans le cadre du Print­emps des Poètes, invité dans ses class­es de nom­breux auteurs et édi­teurs (Bar­ry Wal­len­stein, Michael Glück…), organ­isé des ate­liers de cal­ligra­phie et d’écriture (travaux pub­liés dans Poet­ry in Per­for­mance NYC Uni­ver­si­ty) , Ses poèmes (dont cer­tains ont été traduits et pub­liés dans une dizaine de langues) en recueils ou dans des antholo­gies se trou­vent aus­si en ligne et dans divers­es revues, et elle a elle-même traduit et présen­té des auteurs du monde entier. Par­al­lèle­ment à l’écri­t­ure, elle s’in­téresse à la pho­togra­phie, et col­la­bore avec des artistes, plas­ti­ciens et musi­ciens. Site : Minotaur/A, http://minotaura.unblog.fr * pub­li­ca­tions récentes : Son Corps d’om­bre, avec des col­lages de Ghis­laine Lejard, éd. Zin­zo­line, mai 2021 La Noyée d’On­a­gawa, éd. Jacques André, févri­er 2020 (1er prix Quai en poésie, 2021) Sable, pho­tos et gravures de Wan­da Mihuleac, éd. Bilingue français-alle­mand par Eva-Maria Berg, éd. Tran­signum, mars 2019 (NISIP, édi­tion bilingue français-roumain, tra­duc­tion de Sonia Elvire­anu, éd. Ars Lon­ga, 2019) Memo­ria viva delle pieghe, ed. bilingue, trad. de l’autrice, ed. PVST. Mars 2019 (pre­mio A.S.A.S 2021 — asso­ci­azione sicil­iana arte e scien­za) Mémoire vive des replis, texte et pho­tos de l’auteure, éd. Pourquoi viens-tu si tard – novem­bre 2018 L’Anneau de Chill­i­da, Ate­lier du Grand Tétras, mars 2018 (man­u­scrit lau­réat du Prix Lit­téraire Naji Naa­man 2017) Le Silence tinte comme l’angélus d’un vil­lage englouti, éd. Imprévues, mars 2017 La Dernière Oeu­vre de Phidias, suivi de L’In­ven­tion de l’ab­sence, Jacques André édi­teur, mars 2017. Aeonde, éd. La Porte, mars 2017 La dernière œuvre de Phidias – 453ème Encres vives, avril 2016 Labyrinthe des Nuits, suite poé­tique – Recours au Poème édi­teurs, mars 2015 Ouvrages col­lec­tifs — Antolo­gia Par­ma, Omag­gio in ver­si, Bertoni ed. 2021 — Mains, avec Chris­tine Durif-Bruck­ert, Daniel Rég­nier-Roux et les pho­tos de Pas­cal Durif, éd. du Petit Véhicule, juin 2021 — “Re-Cer­vo”, in Trans­es, ouvrage col­lec­tif sous la direc­tion de Chris­tine Durif-Bruck­ert, éd. Clas­siques Gar­nier, 2021 -Je dis désirS, textes rassem­blés par Mar­i­lyne Bertonci­ni et Franck Berthoux, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? Mars 2021 — Voix de femmes, éd. Pli­may, 2020 — Le Courage des vivants, antholo­gie, Jacques André édi­teur, mars 2020 — Sidér­er le silence, antholo­gie sur l’exil – édi­tions Hen­ry, 5 novem­bre 2018 — L’Esprit des arbres, édi­tions « Pourquoi viens-tu si tard » — à paraître, novem­bre 2018 — L’eau entre nos doigts, Antholo­gie sur l’eau, édi­tions Hen­ry, mai 2018 — Trans-Tzara-Dada – L’Homme Approx­i­matif , 2016 — Antholo­gie du haiku en France, sous la direc­tion de Jean Antoni­ni, édi­tions Aleas, Lyon, 2003 Tra­duc­tions de recueils de poésie — Aujour­d’hui j’embrasse un arbre, de Gio­van­na Iorio, éd. Imprévues, juil­let 2021 — Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, éd. Jacques André , avril 2021 — Un Instant d’é­ter­nité, Nel­lo Spazio d’un istante, Anne-Marie Zuc­chel­li (tra­duc­tion en ital­ien) éd ; PVST, octo­bre 2020 — Labir­in­to delle Not­ti (ined­i­to — nom­iné au Con­cor­so Nazionale Luciano Ser­ra, Ital­ie, sep­tem­bre 2019) — Tony’s blues, de Bar­ry Wal­len­stein, avec des gravures d’Hélène Baut­tista, éd. Pourquoi viens-tu si tard ?, mars 2020 — Instan­ta­nés, d‘Eva-Maria Berg, traduit avec l’auteure, édi­tions Imprévues, 2018 — Ennu­age-moi, a bilin­gual col­lec­tion , de Car­ol Jenk­ins, tra­duc­tion Mar­i­lyne Bertonci­ni, Riv­er road Poet­ry Series, 2016 — Ear­ly in the Morn­ing, Tôt le matin, de Peter Boyle, Mar­i­lyne Bertonci­ni & alii. Recours au Poème édi­tions, 2015 — Livre des sept vies, Ming Di, Recours au Poème édi­tions, 2015 — His­toire de Famille, Ming Di, édi­tions Tran­signum, avec des illus­tra­tions de Wan­da Mihuleac, juin 2015 — Rain­bow Snake, Ser­pent Arc-en-ciel, de Mar­tin Har­ri­son Recours au Poème édi­tions, 2015 — Secan­je Svile, Mémoire de Soie, de Tan­ja Kragu­je­vic, édi­tion trilingue, Beograd 2015 — Tony’s Blues de Bar­ry Wal­len­stein, Recours au Poème édi­tions, 2014 Livres d’artistes (extraits) La Petite Rose de rien, avec les pein­tures d’Isol­de Wavrin, « Bande d’artiste », Ger­main Roesch ed. Aeonde, livre unique de Mari­no Ros­set­ti, 2018 Æncre de Chine, in col­lec­tion Livres Ardois­es de Wan­da Mihuleac, 2016 Pen­sées d’Eury­dice, avec les dessins de Pierre Rosin : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-pierre-rosin/ Île, livre pau­vre avec un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Pae­sine, poème , sur un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Villes en chantier, Livre unique par Anne Poupard (2015) A Fleur d’é­tang, livre-objet avec Brigitte Marcer­ou (2015) Genèse du lan­gage, livre unique, avec Brigitte Marcer­ou (2015) Dae­mon Fail­ure deliv­ery, Livre d’artiste, avec les burins de Dominique Crog­nier, artiste graveuse d’Amiens – 2013. Col­lab­o­ra­tions artis­tiques visuelles ou sonores (extraits) — Damna­tion Memo­ri­ae, la Damna­tion de l’ou­bli, lec­ture-per­for­mance mise en musique par Damien Char­ron, présen­tée pour la pre­mière fois le 6 mars 2020 avec le sax­o­phon­iste David di Bet­ta, à l’am­bas­sade de Roumanie, à Paris. — Sable, per­for­mance, avec Wan­da Mihuleac, 2019 Galerie Racine, Paris et galerie Depar­dieu, Nice. — L’En­vers de la Riv­iera mis en musique par le com­pos­i­teur Man­soor Mani Hos­sei­ni, pour FESTRAD, fes­ti­val Fran­co-anglais de poésie juin 2016 : « The Far Side of the Riv­er » — Per­for­mance chan­tée et dan­sée Sodade au print­emps des poètes Vil­la 111 à Ivry : sur un poème de Mar­i­lyne Bertonci­ni, « L’homme approx­i­matif », décor voile peint et dess­iné, 6 x3 m par Emi­ly Wal­ck­er : L’Envers de la Riv­iera mis en image par la vidéaste Clé­mence Pogu – Festrad juin 2016 sous le titre « Proche Ban­lieue» Là où trem­blent encore des ombres d’un vert ten­dre – Toile sonore de Sophie Bras­sard : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf La Rouille du temps, poèmes et tableaux tex­tiles de Bérénice Mollet(2015) – en par­tie pub­liés sur la revue Ce qui reste : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-berenice-mollet/ Pré­faces Appel du large par Rome Deguer­gue, chez Alcy­one – 2016 Erra­tiques, d’ Angèle Casano­va, éd. Pourquoi viens-tu si tard, sep­tem­bre 2018 L’esprit des arbres, antholo­gie, éd. Pourquoi viens-tu si tard, novem­bre 2018 Chant de plein ciel, antholo­gie de poésie québé­coise, PVST et Recours au Poème, 2019 Une brèche dans l’eau, d’E­va-Maria Berg, éd. PVST, 2020 Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, ed Jacques André, 2021 Un Souf­fle de vie, de Clau­dine Ross, ed. Pro­lé­gomènes, 2021

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