choisis et traduits par Marilyne Bertoncini
I (extrait)
Un punto non visibile tra il mare
e il cielo illividito di dicembre
ancora a rimirarlo in pieno sole
sempre quel punto, vuoto, inafferrabile
potesse persuaderci senza ebbrezza
qua morti, almeno noi rari superstiti
nell’aldilà del mare a questa vita
Un point imperceptible entre la mer
et le ciel blême de décembre
que la contemplation incessante en plein soleil
de ce point, vide, inaccessible,
puisse nous persuader d’entrer sans ivresse
ici morts, au moins nous rares survivants
dans l’outre-marin à cette vie
*
II (extraits)
Mi chiamo Angelo, così
mi hanno chiamato. Non ricordo
di essere nato, non credo
che morirò-il centro dei mondi
è cuore di luce, che racchiude
una piccola ombra-mi hanno chiamato
Angelo, forse sono nato
dal nulla, se è vero
che sono nato-raggi innumerevoli
filtrano il sangue di quel cuore
fuori di sé-non chiedetemi
cose certe : so
che mi hanno chiamato Angelo e deliro
me stesso tra gli umani
che mi sciàmano intorno, non intendo
se esistano o non esistano, soltanto
se chiudo gli occhi scompaiono, ritornano
se dischiudo le palpebre
Je me nomme Angelo, c’est ainsi
qu’on m’a nommé. Je n’ai pas souvenir
d’ être né, je ne crois pas
que je mourrai – le centre des mondes
est cœur de lumière, qui recèle
une ombre minuscule- ils m’ont nommé
Angelo, peut-être suis-je né
du néant, s’il est vrai
que je suis né-des rayons innombrables
filtrent le sang de ce cœur
hors-de-lui ‑ne me demandez pas
des choses avérées : je sais
qu’ils m’ont nommé Angelo et je délire
moi-même parmi les humains
qui chamanent autour de moi, je ne sais
s’ils existent ou non, je sais juste
qu’ils disparaissent si je ferme les yeux, reviennent
si j’ouvre les paupières
*
Noi corriamo, gli umani, ricorriamo
eventi, memorie, intensità
di cose. Non il gabbiano che si lascia andare
sul filo dell’aria, posa
sul nulla e plana e trova meta
e ristoro. Come ala
di gabbiano filassero i miei giorni, candida
piuma, occhio vigile sul mare
Nous courons, nous humains, nous poursuivons
les événements, les mémoires, l’intensité
des choses. Pas le goéland qui se laisse porter
sur le fil de l’air, posé sur
le néant il plane et trouve destination
et repos. Que filent comme ailes
de goéland mes jours, blanche
plume, œil vigilant sur la mer
*
Il mio dio ha occhi di colomba
e aquila, si erge tra me e il mondo, gioca
con i miei pensieri. Poi sparisce. Ne resta
eco lunga in me, come vagìto
lontano o gemito di felicità, che mi confonde
a onde salendo, a fiotti, a mano a mano
che il sole matura dentro l’anno.
E gioca e mi divora il dio di luce
e tenebra e mi ruba ai giorni limpidi
di questo primo autunno che si frange
contro rive di pietra, rupi ripide.
mon dieu a des yeux de colombe
et d’aigle, il se dresse entre moi et le monde, il joue
avec mes pensées. Puis disparaît. En reste
un long écho en moi, comme un vagissement
lointain, un gémissement de joie, qui me trouble
de flots d’ondes montantes, à mesure
que le soleil mûrit au cours de l’année.
Et il joue et me dévore le dieu de lumière
et de ténèbre et me dérobe aux jours limpides
de ce premier automne qui se brise
contre des rivages de pierre, des rochers escarpés.
*
VII (extraits)
Le parole galleggiano su un vuoto
colmo di luce, vacua plenitudino
lumine plena, e da questo vuoto
ora germina il mare, ora la notte
sorella del giorno, ora l’aurora.
È bene misurare le parole
attingerle alla fonte della luce
e donarle come quarzi trasparenti.
È bene commisurare le parole
alla forza profonda dell’umano
al suo nome segreto, e siano specchio
tra la goccia lucente e la sorgente
d’acqua che vibra e ride contro il sole
Les paroles flottent sur un vide
comble de lumière, vacua plenitudino
lumine plena, et de ce vide
parfois germe la mer, parfois la nuit
sœur du jour, parfois l’aurore.
Il est bon de mesurer les paroles,
Les puiser à la source de la lumière
et les offrir comme des quartz transparents.
Il est bon de comparer les paroles
à la force profonde de l’humain
à son nom secret, et qu’elles soient miroirs
entre la goutte luisante et la source
d’eau qui vibre et rit contre le soleil
*
Al Discepolo assente
Che cosa resterà di me ? chiedo
nel cuore della notte guardando
i tetti delle case, prima che mi colga
tra pensieri reiteranti, immagini
di passato e presente, il sonno… che cosa
resterà di me ? Certo, i miei versi
circoleranno. Ma io,
questa luce raccolta in me, forse qualcuno
accoglierà nell’anima, saprà qualcuno
reggere la mia essenza ? Questo
non mi è dato sapere. Ma posso
in versi spezzati e colloquiali dire
che cosa vorrei da te
uomo o donna che tu sia, erede
dei miei misteri, posso
dirti, io vorrei che fossi
te stesso in ogni attimo, vero
fino a confonderti con lo sguardo
del dio – se dio
posso nominare il principio vivente
di tutte le cose, loro essenza
presente in esse, eppure altrove
ridente – te stesso
altro da te, cielo
e terra, ombra
e luce. Vorrei
que la tua quiete
nascesse dagli armonici contrasti
di una totalità vibrante, sull’orlo
di traboccare nel pieno della vita
ogni momento. La tua sapienza
sia giocattolo delle mani di un dio-fanciullo
emotivo e veggente. La morte
riconosci come devastazione
di quello che sei, esplodere
di tempie, labbra, cuore ; abituarti
all’improvviso rovesciarsi delle forme
più belle.
Quando morirai
se morirai, sii morte sarai stato
gioia e dolore, forza
e squallore. Di questa sapienza
che all’umano concede di somigliare al dio
vai fiero, ma non troppo. Riconosci
il limite che ci costringe. Del piacere
di sognare, non privarti mai… La vita
considera come viaggio in solitudine
a tratti ravvivato dall’amore, ricerca
de Principio in tutte le forme, anche
le più insidiose : così
dio tra gli umani e questa grandezza
racchiusa nel cuore
ti basterà.
Au Disciple absent
Que restera-t-il de moi ? Je pose la question
au cœur de la nuit en regardant
les toits des maisons, avant que ne me cueille
entre pensées qui reviennent, images
du passé et du présent, le sommeil… Que restera-t-il
de moi ? Certes, mes vers
circuleront. Mais moi,
cette lumlère blottie en moi, peut-être quelqu’un
l’accueillera dans son âme, quelqu’un saura-t-il
supporter mon existence ? Ceci,
Je ne puis le savoir. Mais je peux
en des vers brisés et familiers dire
ce que je voudrais de toi
homme ou femme que tu sois, héritier
de mes mystère, je puis te
dire, je voudrais que tu sois
toi-même en chaque instant, vrai
au point de te confondre avec le regard
du dieu – si dieu
je peux nommer le principe vivant
de toute chose, leur essence
présente in esse, et pourtant ailleurs
riant – toi-même
autre que toi, ciel
et terre, ombre
et lumière. Je voudrais
que ta sérénité
naisse des contrastes harmoniques
d’une totalité vibrante, sur le point
de déborder dans le plein de la vie
à chaque instant. Que ta sagesse
soit un jouet dans les mains d’un dieu-enfant
émotif et voyant. Que tu reconnaisses
la mort comme dévastation
de ce que tu es, explosion
de tempes, lèvres, cœur : t’habituer
à l’improviste renversement des formes
les plus belles.
Quand tu mourras
si tu meurs, sois mort tu auras été
joie et douleur, force
et misère. De cette sagesse
qui concède à l’humain de ressembler à dieu
sois fier, mais sans excés. Reconnais
la limite qui nous contraint. Du plaisir
de rêver, ne te prive jamais… Considère
la vie comme un voyage en solitude
parfois ravivé par l’amour, recherche
du Principe en toutes les formes, même
les plus périlleuses : ainsi
dieu parmi les humains et cette grandeur
blottie en ton cœur
te suffira.
*
Lo scoramento
è corpo morto del dio : venera anche quello
e anche incertezza : incerto
è il dio, tra essere
e non essere, risplendere
e nascondersi. Semplicemente, compiutamente sii
alba al sorgere del sole, orizzonte
al suo tramonto, nube
quando piove, arsura
nell’estate, germoglio
in primavera, spoglio
nell’inverno. Non dimenticare
nulla, vivendo nell’oblìo
continuo, non perdonare
nulla, perchè non sarai mai lo stesso
che ha subìto torto : tutto muta
continuamente.
Ascolta
Il flusso del sangue, gli infiniti
moti delle cellule, che cosa
ci appartiene ? Sei ovunque
e in nessun luogo.
Ama
Il prossimo tuo come te stesso : con crudeltà
e dolcezza ; se ferirai
ferirai sempre te stesso, perché tu
sei il mondo, se tradirai
tradirai te stesso.
Ciò che non ti appartienne
considera cosa tua, pensa perduto
tutto ciò che ai.
E poi ?
Nascerà luce
dentro l’anima che guida
ad altri mondi. Nascerà
una Città di Luce
dentro l’anima, una candida
eterna città dove non è dolore
no ombra. Qui dimorano
e attendono gli dèi, nel limine
estremo della vita, che conducono
al cuore delle cose, al nucleo immobile
di una abbacinante eternità.
Le découragement
est le corps mort du dieu : vénère cela aussi
et l’incertitude : incertain
est le dieu, entre être
et non-être, resplendir
et se cacher. Simplement, complètement sois
aube quand paraît le soleil, horizon
quand il se couche, nuage
quand il pleut, sécheresse
l’été, germe
au printemps, dépouille
en hiver. N’oublie
rien, vivant dans l’oubli
continu, ne pardonne
rien, parce que tu ne seras jamais le même
qui a subi un tort : tout change
continûment.
Ecoute
Le flux du sang, les infinis
mouvements des cellules, qu’est-ce
qui nous appartient ? Tu es partout
et nulle part.
Aime
ton prochain comme toi-même : cruellement
et tendrement ; si tu blesses
c’est toi que tu blesses toujours, car tu es
le monde, si tu trahis
c’est toi que tu trahis.
Ce qui ne t’appartient pas
considère-le comme ton bien, pense perdu
tout ce qui est à toi.
Et puis ?
Naîtra la lumière
dans l’âme qui guide
aux autres monde. Naîtra
une Cité de Lumière
dans l’âme, une pure
cité éternelle sans douleur
ni ombre. Là demeurent
et attendent les dieux, à la frontière
extrême de la vie, qui conduisent
au cœur des choses, au noyau immobile
d’une éblouissante éternité.
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