Yin Xiaoyuan : Les Mystères d’Elche

Par |2020-09-10T11:01:04+02:00 30 août 2020|Catégories : Essais & Chroniques, Yin Xiaoyuan|

Yin Xiaoyuan, poète mil­i­tante  au sein du mou­ve­ment qu’elle a fondé pour une lit­téra­ture qui tran­scende les gen­res, ani­me aus­si l’EPS  « Ency­clo­pe­dic Poet­ry School », créé par elle en 2017. Elle fédère un groupe dynamique de jeunes poètes chi­nois à l’o­rig­ine de nom­breuses actions inter­na­tionales,  qui pro­pose de nou­veaux par­a­digmes pour le mélange des gen­res ample­ment ouvert aux cul­tures inter­na­tionales, trans­for­mant  l’écri­t­ure par des jux­ta­po­si­tions lin­guis­tiques acro­ba­tiques, l’in­tro­duc­tion de sujets sci­en­tifiques inno­vants, de références à des sub-cul­tures var­iées (rock, rap, jeux vidéos…), des emprunts lin­guis­tiques (Yin Xiaoyuan est aus­si poly­glotte et tra­duc­trice) et des thé­ma­tiques his­toriques bous­culées par des  représen­ta­tions éton­nantes et non linéaires de la réal­ité, prom­enant le lecteur d’un loin­tain passé anté-his­torique à des spécu­la­tions sur un futur de science-fiction.

La tra­duc­tion du texte présen­té, réal­isée à par­tir d’une ver­sion inter­mé­di­aire en anglais pro­posée par la poète, a demandé de nom­breux ajuste­ments et ne se pré­tend pas définitive. 

Il s’ag­it de la pre­mière par­tie d’un long tra­vail con­sacré à la Méditer­ranée. Dans un sur­vol fan­tas­tique cou­vrant espace et temps, depuis les ères géologiques, Les Mys­tères d’Elche — en espag­nol Mis­te­rio de Elche, en cata­lan Mis­teri d’Elx — est une représen­ta­tion théâ­trale (un mys­tère) don­né chaque année depuis le Moyen-Âge à Elche (Espagne), où il est aus­si con­nu sous le nom de La Fes­ta (La Fête).

L’œu­vre est don­née chaque 14 et 15 août dans la Basíli­ca de San­ta Maria et représente en deux actes la Mort, l’As­somp­tion et le Couron­nement de la Vierge.

La représen­ta­tion prend sa véri­ta­ble forme avec l’in­tro­duc­tion de la com­plexe machiner­ie baroque,  déjà citée dans le Con­sue­ta de 1625. On par­le égale­ment de tirs de fusées, de son­ner­ies de cloches, de pro­ces­sions d’en­trée et sortie.

Une grande ten­ture en haut du cer­cle for­mé par le dôme  représente le ciel et cache les mécan­ismes qui per­me­t­tent l’as­cen­sion et la descente dans les airs des dif­férents objets. La ten­ture sépare les actions célestes de celles d’ici-bas.

La Grenade (Magrana) désigne le sys­tème chargé de trans­porter l’Ange appor­tant la Palme à Marie. L’ap­pareil a une struc­ture octog­o­nale et est fer­mé sur ses huit côtés, Lors de sa descente du ciel, les huit quartiers s’ou­vrent, révélant l’in­térieur décoré et l’ange avec sa palme.

Le texte du Mis­teri, à l’ex­cep­tion de quelques vers en latin, est inté­grale­ment écrit en cata­lan ancien.

La musique est un amal­game de styles de dif­férentes épo­ques qui inclu­ent des motifs du Moyen Âge, de la Renais­sance et du Baroque.

L’UNESCO a déclaré le mys­tère d’Elche pat­ri­moine cul­turel immatériel de l’hu­man­ité le 18 mai 2001

 

1 – Evangiles Apocryphes

 

Essayez de décrire les « Ninots des Fal­las »1les ninots sont des pan­tins rudi­men­taires et masqués, pen­dus au bout d’un mât lors des fêtes pop­u­laires appelées fal­las en Cata­lan et définis­sez-les dans la nomen­cla­ture binomiale.
Selon Carl von Lin­né, « effroy­able mag­nif­i­cence » est syn­onyme de «chardons vénéneux + épines» comme celles des car­ac­tères minus­cules de l’écri­t­ure carolingienne
Déplié le par­chemin trem­pé d’en­cre, vous avez juste le temps d’ob­serv­er un vent de foehn brûler l’herbe du ver­sant sud de Muh­lacén, qui s’é­tend jusqu’à l’océan
Le soleil couchant dis­paraît dans les car­il­lons de la nuit, tan­dis que de l’urne d’éc­ume méditer­ranéenne les mou­ve­ments ryth­miques des vagues indomp­tées depuis l’époque des Wisig­oths con­ver­gent tous ici à Elx – l’His­toire, est un géant ter­ri­fi­ant, comme Léviathan dans le livre de Job.

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Yin Xiaoyuan lit “Evangiles apocryphes”

En sus­pens au-dessus des nuages, tel un arc-en-ciel, le retour de flamme lèche la fibre de papi­er et les matéri­aux pré­parés pour les rit­uels (déjà presqu’aus­si chaud que du gras qui brûle ou un ortolan qui explose dans la bouche d’un épicurien)
Un feu de joie de la Saint-Joseph éclaire le Canyon de l’An­ti­lope remon­tant à ses orig­ines dans l’An­tiq­ui­té loin­taine, les bois fruitiers évidés, les maisons et la grande arche
Avant que le mon­stre marin ne monte sur le rivage, tout le réseau hydro­graphique avait sif­flé l’alerte deman­dant s’il s’agis­sait d’ un pré­da­teur gron­dant avec les mael­stroms, ou d’un pèlerin voy­ageant à tra­vers les crachins
Un secret sans doute doit être caché sous les lugubres tem­pêtes habituelles

Ouvrez la Bible de Valence (les Psaumes y étaient mêlés de Latin), allez à la page 259
Vous avez déjà été témoin des hal­lu­ci­na­tions, rap­portées dans ces volumes
L’or, l’en­cens et la myrrhe, sur le dos des chameaux – ils mar­chaient tête bais­sée, dans les nuages de pous­sière, éparpil­lant l’or étince­lant du sable sur les notes de bas de page depuis les riv­ières de Ghana
Il y avait des bal­istes comme des éléphants géants, dressées der­rière les murs à l’in­térieur des villes antiques, après tout, on ne négo­cie rien entre hédon­isme et héroïsme

Du cab­i­net secret de La Cara Ocul­ta, depuis la spi­rale d’une pluie sur la Pénin­sule Ibérique bal­ayant les traces de son orogénie her­cyni­enne, et depuis le pla­fond au-dessus du transept de la Basilique San­ta Maria, tu march­es comme un elfe et tu regardes en bas
‑Ter­restre vs.Céleste, pièces d’une machiner­ie de théâtre aérienne
La Vierge Marie – robe blanche, man­teau bleu, auréole dorée ; Saint-Pierre – robe/aube, étole et cape blanche, piano, gui­tare et ukulele mur­mu­rant douce­ment dans la fan­tas­magorie Renaissance

«Passe au mode suiv­ant, et glisse avec ton Man­grana jusqu’au règne des mortels.»
«La foule en liesse a com­plète­ment oublié l’hor­cha­ta, mais atten­tion, l’odeur de la peste médié­vale flotte encore comme des draperies dans la brise.»
«Un endroit où se tenir» et «un levi­er assez long» ne sont pas des con­di­tions suff­isantes et nécessaires.
Expliquez : pourquoi le caducée d’Her­mès est-il le sym­bole du mer­cure, et com­ment il devint la «fleur du sommet».
La Dame d’Elx ou Dame d’Elche répon­dit d’un sourire muet comme les films.

II – 13ème siècle

 

entrelacées, voici les cordes E d’une gui­tare mau­resque et d’une gui­tare latine
Bal­dr x Höðr , tel un cou­ple de série télévisée, irradie d’une même iridescence
qu’un mariage entre Fer­di­nand II d’Aragon et Isabelle de Castille noué par la Recon­quista
Des ombres se portèrent sur les let­tre fleuries du Kuf­ic aux pages d’une meno­rah, c’é­tait le temps où une croix en or et un crois­sant de lune échangeaient leur éclat dans le crépuscule
Jadis des rinceaux de vignes et de fleurs grim­paient le long des mosaïques ; une brume de minu­it inondait l’É­vangile de Reichenau, des foules mon­taient des rivages et des mon­tagnes, péris­saient dans les famines, les épidémies, les désas­tres et les guerres
Vous êtes-vous jamais inter­rogé sur la com­po­si­tion de la pluie de flo­cons d’or du rêve ? Ils étaient teints par le couchant de l’Émi­rat de Grenade, quand un cygne noir volait dans les dernières lueurs, et l’Al­ham­bra était en arrière-plan

Au milieu du 13ème siè­cle, Birg­er Jarl reçut venant du futur le terme psy­chologique de « syn­drome de Stock­holm », envoyé par « le Loop­er »
Voici pourquoi la spi­rale goth­ique de Storkykan était comme un épine sur la tige de rose de Mälaren
A la fin du même siè­cle, « Les Voy­ages de Mar­co Polo » avaient dess­iné sur la Terre la trace argen­tée qu’un satel­lite pour­rait voir
Pour rassem­bler dans ses fibres les plus fines ses nom­breux par­ti­sans, trois siè­cles plus tard était avancée la vision de la Grande y Feli­cis­si­ma Arma­da , et la route vers l’en­fer pavée d’or

«La ligne du temps a des traits absol­u­ment iden­tiques à ceux des fractales…
ses coupes trans­ver­sales se dis­sol­vent et se mul­ti­plient à la vitesse des nuages, des éclairs, des mon­tagnes et des vallées…»
Et à pro­pos de «Méth­ode de déplace­ment médi­an aléa­toire» ? Ou d’«algorithme d’in­ter­po­la­tion fractale» ?
Les sémi­o­logues sont engagés dans un com­bat corps-à-corps avec Xen­oDream qui pour­rait éventuelle­ment ren­voy­er à l’o­rig­ine de la corrida
Quelle par­faite symétrie, qu’Alphonse « X » de Castille soit égal à « trois +sept »
« Roi des Trois Reli­gions » VS « Siete Par­tidas »

Au tour­nant du siè­cle, était de nou­veau men­tion­né «der Wille zur Macht»
de nou­veau Le « car­refour» est prévu de façon à n’ap­pa­raître qu’une seule fois dans l’ensem­ble du test
Et si Robert Frost n’avait pas eu la tête trou­blée par la théorie des multi-univers ?
A la toute fin des guer­res puniques doit sur­gir la fig­ure d’Hannibal

Vous avez con­tourné Rome :
#Sur-écrivant sur History./His sto­ry# i.e Les Sept Ponts de Könisberg

III La Vêprée

 

Les pélerins afflu­aient dans les rues de la vieille ville d’Elche, comme des dino­phytes bio­lu­mi­nes­cents rejetés par les vagues sur les plages de Cairns
Une loi uni­verselle : des lignées de sang bleu prove­naient du con­ti­nent per­du de Mu
La Vierge Marie, le pas­sage de son bien­heureux som­meil à l’As­somp­tion fut un miracle
Quand elle descen­dit de La Magrana avec grâce et appa­rat, d’im­mortelles médus­es télé­pathiques for­mèrent une Grande Ourse dans les pro­fondeurs océanes
Une veil­lée funéraire est un rit­uel séparant vie et mort en des lignes obliques
A l’in­térieur de la Basilique San­ta Maria, ciel et terre se croisent à angle droit

On dit qu’en 1204, une pein­ture sacrée de la Vierge Marie avait échoué à Por­tovenere, enfer­mée dans un tronc de cèdre…
Elle pria Dieu et souhai­ta ren­con­tr­er une dernière fois les Apôtres qui venaient de loin
Puis, entourée des psaumes de con­so­la­tion et de l’é­cho des accla­ma­tions, elle s’en alla
si(est Absurde()){
retour faux ;
{
si(est Surrealism()){
retour faux ;
{
si(est Symbolism()){
retour faux ;
{
retour vrai ;

Com­paré à El Gre­co et Anni­bale Car­rac­ci, Titien était meilleur scéno­graphe, lui dont « L’As­somp­tion de la Vierge » assumait une par­faite com­po­si­tion en croix
Qu’est-ce que la ten­sion visuelle ? Demande-le à l’ar­bre de feu sur la cou­ver­ture de l’al­bum d’Amor­phis, Sky­forg­er
« Les oies bar­na­cles adaptent l’époque de leur migra­tion aux mod­i­fi­ca­tions de l’ex­po­si­tion solaire »
La route entre ordi­naire et mer­veilleux s’éch­e­lonne en phas­es comme celles de la lune
Fixe les gouttes de rosée sur l’é­corce d’un olivi­er d’Hojiblanca
Un orage arrive, alors les cheveux des pélerins se dressent sous un pla­fond à cais­sons sin­isant, et un ruban de nuage échoue sur le panneau
Pre­mier ray­on de lumière – Tirant lo Blanch était piégé entre la vir­ginité de la princesse et l’om­bre de Constantinople
Même le niveau 5 de con­duite autonome n’au­rait pu vous sauver des vicis­si­tudes de la vie

IV La Fête

 

Devant eux, entouré de fougères et de palmiers, blancs et pous­siéreux dans la lumière silen­cieuse du matin, se trou­vait un immense galion espagnol.
–Gabriel Gar­cía Márquez: Cent ans de solitude

Chut… un Archéopter­ix extir­pait ses ailes d’une pierre cal­caire de Solenhofen
Pas aus­si tran­chantes qu’Ex­cal­ibur, mais elles étaient le pro­to­type de tout avec plumes rémiges, tec­tri­ces et rectrices
Comme dirait Su Tung­po : « Je me sens telle­ment bien, comme Da Mo qui tra­ver­sait la riv­ière en flot­tant sur un sim­ple roseau », un champ géo­mag­né­tique rétréc­it comme aujour­d’hui un lac en hiver
Depuis le clocher de l’église, on peut enten­dre le nom de Théophile revenant en écho de l’horizon
Plante une palme à Timan­faya pour en faire un gno­mon, avant minu­it, quand le vent chaud arrive de la mer
Vous savez bien  : le courant froid Benguela tourne ici, et le courant cir­cum­po­laire antar­tique nour­rit tou­jours une ran­cune sur sa route éprouvante
Depuis le 14 août, la Vierge Marie se rap­prochait de son immor­tal­ité, tan­dis qu’Hapi obser­vait le Nil se muant en cataractes au Soudan
Un vecteur est défi­ni par sa direc­tion opti­male, les croy­ants n’ont pas à ten­dre des filets pour saisir des man­i­fes­ta­tions aléatoires

Le con­tour de la Basilique San­ta Maria est le résumé de l’his­toire : mosquée – goth­ique et renais­sance – baroque
des reliefs muraux du 17ème siè­cle ; une robe de fla­men­co andalouse et «las cose­chas del pen­sar tran­qui­lo» (comme dans le poème de Miguel de Una­muno) à Sala­manque étaient tous de la même époque… tout ici est aus­si flex­i­ble que les légen­des et aus­si raide qu’un pistolet
«Der Tod is der zeit­lose Frieden und das leben ist der Krieg 
Nur wenn du diese Schlacht gewinnst bist auch du Antik»2Antik de Nacht­blut – album d’un groupe alle­mand de dark met­al : «La mort est la paix intem­porelle et la vie est la guerre

« un enorme cal­abazo lleno de piedras » c’est là qu’on trou­ve con­seil auprès des anciens sages
Un grand voyageur doit être équipé de ses mus­cles pour faire office d’armes
Durant la nuit les nerfs optiques exam­in­eraient le sang d’un agneau sur la porte

V Dimanche des Palmes

 

La larme de l’église Domi­nus Fle­vit à l’ére canaan­ite suin­ta lors d’un tirage au sort de l’Athènes antique, des colombes blanch­es s’en­velop­paient de rayons de lumières quand les can­tiques com­mencèrent à réson­ner en échos, péné­trant la rosace au-dessus de l’au­tel, bril­lant à tra­vers tout le Dôme du Roc
Un char­i­ot d’Hyk­sos pas­sait par là, entraî­nant parhe­lions* 3un petit arc-en-ciel  et limailles de cuiv­re. Un pho­tographe sur le bord de la route, décon­stru­i­sait (l’im­age était entière­ment réal­isée en gneiss de Khafre intro­n­isé : une nuance bleu-thé) l’an­tique composition
Pour le dimanche des Palmes, Jérusalem s’orne de branch­es d’o­livi­er, de cèdre et d’érable negun­do, comme un cig­a­re maya qui se consume

Les bosquets de cac­tus de la Palmera se reflè­tent sur la voûte du ciel, tou­jours ondu­lant de gloire et de béat­i­tude depuis le 18ème siè­cle – la «Palme impéri­ale» ain­si nom­mée par Castag­no prenant la forme d’un chandelier
Cha­toy­ant dans la nuit, la pointe d’ar­gent des doigts de la Méditer­ranée effleu­rait Valence, Ali­cante, Mur­cia… la lune fai­sait couler sa lumière d’un coin du ciel étoilé sur Gibraltar
Chaque lieu se dou­ble de l’héritage d’An­drés de Vandelvira !
Des villes jumelles – Baez & Ube­da, des sché­mas se déroulent dans la Sacra Capil­la del Sal­vador & Pala­cio de los Cobos
dans un réseau de néons fluc­tu­ants, atteignant jusqu’à l’aque­duc de Ségovie

Une grappe d’é­toiles-de-Beth­léem a lais­sé choir ses pétales sur la nappe depuis que fut pro­duit « un soupir de Can­tor ». La « Prédes­ti­na­tion » a été repoussée par de sméraldines vagues de temps
Sur le bal­con du Palais Fran­cis­co Godoy, des gouttes de pluie remon­tant à cinq siè­cles s’at­tar­dent encore, éparpil­lées par le cad­ran de l’hor­loge – les briques for­mant bar­rière con­tre le soir qui tombe
Gravi­ton, vivre, c’est décol­or­er peu à peu la mémoire avec un détache­ment serein
Seuls les faibles ont besoin de dormir, pour éviter les foudres du Destin
Les car­il­lons dans votre poitrine son­nent le long de vos vais­seaux gou­verneurs et con­cep­teurs, préserve vos échos, parce qu’il n’est pas néces­saire d’har­monis­er un cantique

Il est des his­toires dans lesquelles ne survient jamais le Salut, et l’or et les joy­aux atten­dent à jamais au fond des océans, où dort depuis 1822 Notre-Dame d’Atocha

« La vie est un voleur nocturne
Je me tiens devant un chef-d’oeuvre »

Com­ment une mèche de cheveux peut-elle haler vers le rivage l’é­pave du Fortuna
Oublie les mon­tagnes, sois cer­tain que les vagues de l’Est bal­aieront les restes de tes rêves de leurs plumes couleur de perle

 

tra­duc­tion : Mar­i­lyne Bertonci­ni — juil­let 2020

Présentation de l’auteur

Yin Xiaoyuan

Yin Xiaoyuan(Yīn Xiǎoyuán, “殷晓媛” in Chi­nese) est un poète épique avant-gardiste  et mélant les gen­res,  ain­si qu’un écrivain mul­ti­lingue, fon­da­teur de l’En­cy­clo­pe­dic Poet­ry School (est.2007), ini­ti­a­teur d’un mou­ve­ment d’écri­t­ure qui tran­scende les gen­res,   et rédac­teur en chef de la Déc­la­ra­tion d’écri­t­ure ‘her­maph­ro­dite”, rédac­teur en chef et con­cep­teur visuel de “Ency­clo­pe­dic Poet­ry School AI Paper­cube “(Édi­tion Spé­ciale 10e Anniver­saire),” 12e Anniver­saire Poésie Pho­togra­phie╳ Album Man­u­scrits “et” Annu­aire 2020: Poésie Pho­togra­phie “, réal­isa­teur et con­cep­teur visuel de” 12ème Anniver­saire Poésie Set­Tea Deluxe Gift Set “et” 12th Anniver­sary Com­mem­o­ra­tive Medal­lions ” “. Elle dirige égale­ment “Ency­clo­pe­dic Poet­ry School Cre­ative Writ­ing & Inte­grat­ed Art Work­shop”, dont les mem­bres com­pren­nent des poètes, des écrivains, des dra­maturges, des musi­ciens et des artistes visuels / instal­la­tion / pho­togra­phie / calligraphie.

Yin Xiaoyuan est diplômé de l’U­ni­ver­sité des études inter­na­tionales de Pékin. Elle est mem­bre de l’Association des écrivains de Chine, de l’Association des tra­duc­teurs de Chine et du Poet­ry Insti­tute of Chi­na. Elle a pub­lié 11 livres, dont 5 antholo­gies de poésie: Ephemer­al Mem­o­ries (Dazhong lit­er­a­ture & art pub­lish­ing, 2010), Beyond the Tzolk’in (Chi­na Fed­er­a­tion of Lit­er­ary and Art Pub­lish­ing House, 2013), Avant-garde Tril­o­gy (Tuan­jie Pub­lish­ing House, 2015 ), Agent d’ense­mence­ment des nuages ​​(Ency­clo­pe­dic Poet­ry School ‘10th Anniver­sary Series) (Beiyue Lit­er­a­ture & Art Pub­lish­ing House, 2017), et Cloud Seed­ing Agent (Piny­on Pub­lish­ing, États-Unis); et 6 tra­duc­tions, dont The Ruby in Her Navel (Tsinghua Uni­ver­si­ty Press, 2014) du lau­réat du prix Book­er Bar­ry Unsworth, une tra­duc­tion de l’an­tholo­gie de poésie con­tem­po­raine de poète / artiste new-yorkais Bill Wolak Devenir une riv­ière (New Fer­al, 2018), deux romans de Japon­ais et une antholo­gie de haïku. TVPetrusenko, chef du départe­ment des acqui­si­tions, Bib­lio­thèque nationale de Russie, a qual­i­fié les œuvres de l’En­cy­clo­pe­dic Poet­ry School de “nou­velle ten­dance de la poésie chi­noise con­tem­po­raine” et Glen­nys Reyes Tapia, chef du départe­ment des col­lec­tions, BNPHU, les a décrites comme “un tré­sor bib­li­ographique”. de leur cul­ture (chi­noise) “.

Elle a écrit 18 épopées (ce qui représente un total de 70 000 lignes) et 24 vol­umes de poèmes encyclopédiques.

Ses œuvres ont été écrites en chi­nois, anglais, japon­ais, alle­mand et français et traduites en ital­ien, espag­nol, français, por­tu­gais, gali­cien, finnois, estonien, russe, ben­gali et bul­gare, pub­liées au pays et à l’é­tranger. Elle coopère avec plus de 100 poètes con­tem­po­rains aux États-Unis, au Roy­aume-Uni, en Suède, en Irlande, en Aus­tralie, en Espagne, au Por­tu­gal, en Russie, en Alle­magne, en France, en Fin­lande, au Cana­da, en Argen­tine, au Japon, en Inde, en Estonie, à Cuba, au Hon­duras, en Colom­bie, au Chili, en Bul­gar­ie , Bolivie et Equa­teur, etc.

Elle a voy­agé à tra­vers la Chine par ses pro­pres mon­tagnes dif­fi­ciles, notam­ment le mont Huang, le mont Hua, le mont Heng (Hunan) et le mont Tai, qu’elle a som­més à pied.

 

Epics by Yin Xiaoyuan:

Avant-garde Tril­o­gy (前沿三部曲in Chi­nese):

Nephoretic­u­lum (《云心枢》in Chi­nese)

Polysom­nus (《多相睡眠》in Chinese)

Ennead­i­men­sion­nalite (《九次元》in Chinese)

 

Wind Rose Sede­col­o­gy (风能玫瑰十六传奇in Chinese):

Iki of Bashō, Wabi of Mura­masa (《武芭蕉,雌村正》in Chinese)

Seep­ra­land (《锡璞拉群岛战纪》in Chinese)

Wind Quencher (《止风之心》in Chi­nese)

Hanoi Tow­er (《汉诺塔》in Chinese)

Turkana (《图尔卡纳》in Chinese)

la Byzan­tine(《拜占庭野心》in Chi­nese), 

Dop­pel­ganger Duet(《自他体二重唱》in Chi­nese), 

Lap­land Blood-soaked(《血沃拉普兰》in Chi­nese),

The Space-time Opti­miza­tion Bureau(《时空优化署》in Chi­nese), 

The Dis­ap­pear­ance with­in Ata­ca­ma (《盐湖疑踪》in Chinese),

Twin Flames(《双生火焰》).

 

 

Poèmes choi­sis

Autres lec­tures

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Trois poèmes de Yin Xiaoyuan

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Trois poèmes de Yin Xiaoyuan

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Marilyne Bertoncini

Biogra­phie Enseignante, poète et tra­duc­trice (français, ital­ien), codi­rec­trice de la revue numérique Recours au Poème, à laque­lle elle par­ticipe depuis 2012, mem­bre du comité de rédac­tion de la revue Phoenix, col­lab­o­ra­trice des revues Poésie/Première et la revue ital­i­enne Le Ortiche, où elle tient une rubrique, “Musarder“, con­sacrée aux femmes invis­i­bil­isées de la lit­téra­ture, elle, ani­me à Nice des ren­con­tres lit­téraires men­su­elles con­sacrées à la poésie, Les Jeud­is des mots dont elle tient le site jeudidesmots.com. Tit­u­laire d’un doc­tor­at sur l’oeu­vre de Jean Giono, autrice d’une thèse, La Ruse d’I­sis, de la Femme dans l’oeu­vre de Jean Giono, a été mem­bre du comité de rédac­tion de la revue lit­téraire RSH “Revue des Sci­ences Humaines”, Uni­ver­sité de Lille III, et pub­lié de nom­breux essais et arti­cles dans divers­es revues uni­ver­si­taires et lit­téraires français­es et inter­na­tionales : Amer­i­can Book Review, (New-York), Lit­téra­tures (Uni­ver­sité de Toulouse), Bul­letin Jean Giono, Recherch­es, Cahiers Péd­a­gogiques… mais aus­si Europe, Arpa, La Cause Lit­téraire… Un temps vice-prési­dente de l’association I Fioret­ti, chargée de la pro­mo­tion des man­i­fes­ta­tions cul­turelles de la Rési­dence d’écrivains du Monastère de Saorge, (Alpes-Mar­itimes), a mon­té des spec­ta­cles poé­tiques avec la classe de jazz du con­ser­va­toire et la mairie de Men­ton dans le cadre du Print­emps des Poètes, invité dans ses class­es de nom­breux auteurs et édi­teurs (Bar­ry Wal­len­stein, Michael Glück…), organ­isé des ate­liers de cal­ligra­phie et d’écriture (travaux pub­liés dans Poet­ry in Per­for­mance NYC Uni­ver­si­ty) , Ses poèmes (dont cer­tains ont été traduits et pub­liés dans une dizaine de langues) en recueils ou dans des antholo­gies se trou­vent aus­si en ligne et dans divers­es revues, et elle a elle-même traduit et présen­té des auteurs du monde entier. Par­al­lèle­ment à l’écri­t­ure, elle s’in­téresse à la pho­togra­phie, et col­la­bore avec des artistes, plas­ti­ciens et musi­ciens. Site : Minotaur/A, http://minotaura.unblog.fr * pub­li­ca­tions récentes : Son Corps d’om­bre, avec des col­lages de Ghis­laine Lejard, éd. Zin­zo­line, mai 2021 La Noyée d’On­a­gawa, éd. Jacques André, févri­er 2020 (1er prix Quai en poésie, 2021) Sable, pho­tos et gravures de Wan­da Mihuleac, éd. Bilingue français-alle­mand par Eva-Maria Berg, éd. Tran­signum, mars 2019 (NISIP, édi­tion bilingue français-roumain, tra­duc­tion de Sonia Elvire­anu, éd. Ars Lon­ga, 2019) Memo­ria viva delle pieghe, ed. bilingue, trad. de l’autrice, ed. PVST. Mars 2019 (pre­mio A.S.A.S 2021 — asso­ci­azione sicil­iana arte e scien­za) Mémoire vive des replis, texte et pho­tos de l’auteure, éd. Pourquoi viens-tu si tard – novem­bre 2018 L’Anneau de Chill­i­da, Ate­lier du Grand Tétras, mars 2018 (man­u­scrit lau­réat du Prix Lit­téraire Naji Naa­man 2017) Le Silence tinte comme l’angélus d’un vil­lage englouti, éd. Imprévues, mars 2017 La Dernière Oeu­vre de Phidias, suivi de L’In­ven­tion de l’ab­sence, Jacques André édi­teur, mars 2017. Aeonde, éd. La Porte, mars 2017 La dernière œuvre de Phidias – 453ème Encres vives, avril 2016 Labyrinthe des Nuits, suite poé­tique – Recours au Poème édi­teurs, mars 2015 Ouvrages col­lec­tifs — Antolo­gia Par­ma, Omag­gio in ver­si, Bertoni ed. 2021 — Mains, avec Chris­tine Durif-Bruck­ert, Daniel Rég­nier-Roux et les pho­tos de Pas­cal Durif, éd. du Petit Véhicule, juin 2021 — “Re-Cer­vo”, in Trans­es, ouvrage col­lec­tif sous la direc­tion de Chris­tine Durif-Bruck­ert, éd. Clas­siques Gar­nier, 2021 -Je dis désirS, textes rassem­blés par Mar­i­lyne Bertonci­ni et Franck Berthoux, éd. Pourquoi viens-tu si tard ? Mars 2021 — Voix de femmes, éd. Pli­may, 2020 — Le Courage des vivants, antholo­gie, Jacques André édi­teur, mars 2020 — Sidér­er le silence, antholo­gie sur l’exil – édi­tions Hen­ry, 5 novem­bre 2018 — L’Esprit des arbres, édi­tions « Pourquoi viens-tu si tard » — à paraître, novem­bre 2018 — L’eau entre nos doigts, Antholo­gie sur l’eau, édi­tions Hen­ry, mai 2018 — Trans-Tzara-Dada – L’Homme Approx­i­matif , 2016 — Antholo­gie du haiku en France, sous la direc­tion de Jean Antoni­ni, édi­tions Aleas, Lyon, 2003 Tra­duc­tions de recueils de poésie — Aujour­d’hui j’embrasse un arbre, de Gio­van­na Iorio, éd. Imprévues, juil­let 2021 — Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, éd. Jacques André , avril 2021 — Un Instant d’é­ter­nité, Nel­lo Spazio d’un istante, Anne-Marie Zuc­chel­li (tra­duc­tion en ital­ien) éd ; PVST, octo­bre 2020 — Labir­in­to delle Not­ti (ined­i­to — nom­iné au Con­cor­so Nazionale Luciano Ser­ra, Ital­ie, sep­tem­bre 2019) — Tony’s blues, de Bar­ry Wal­len­stein, avec des gravures d’Hélène Baut­tista, éd. Pourquoi viens-tu si tard ?, mars 2020 — Instan­ta­nés, d‘Eva-Maria Berg, traduit avec l’auteure, édi­tions Imprévues, 2018 — Ennu­age-moi, a bilin­gual col­lec­tion , de Car­ol Jenk­ins, tra­duc­tion Mar­i­lyne Bertonci­ni, Riv­er road Poet­ry Series, 2016 — Ear­ly in the Morn­ing, Tôt le matin, de Peter Boyle, Mar­i­lyne Bertonci­ni & alii. Recours au Poème édi­tions, 2015 — Livre des sept vies, Ming Di, Recours au Poème édi­tions, 2015 — His­toire de Famille, Ming Di, édi­tions Tran­signum, avec des illus­tra­tions de Wan­da Mihuleac, juin 2015 — Rain­bow Snake, Ser­pent Arc-en-ciel, de Mar­tin Har­ri­son Recours au Poème édi­tions, 2015 — Secan­je Svile, Mémoire de Soie, de Tan­ja Kragu­je­vic, édi­tion trilingue, Beograd 2015 — Tony’s Blues de Bar­ry Wal­len­stein, Recours au Poème édi­tions, 2014 Livres d’artistes (extraits) La Petite Rose de rien, avec les pein­tures d’Isol­de Wavrin, « Bande d’artiste », Ger­main Roesch ed. Aeonde, livre unique de Mari­no Ros­set­ti, 2018 Æncre de Chine, in col­lec­tion Livres Ardois­es de Wan­da Mihuleac, 2016 Pen­sées d’Eury­dice, avec les dessins de Pierre Rosin : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-pierre-rosin/ Île, livre pau­vre avec un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Pae­sine, poème , sur un col­lage de Ghis­laine Lejard (2016) Villes en chantier, Livre unique par Anne Poupard (2015) A Fleur d’é­tang, livre-objet avec Brigitte Marcer­ou (2015) Genèse du lan­gage, livre unique, avec Brigitte Marcer­ou (2015) Dae­mon Fail­ure deliv­ery, Livre d’artiste, avec les burins de Dominique Crog­nier, artiste graveuse d’Amiens – 2013. Col­lab­o­ra­tions artis­tiques visuelles ou sonores (extraits) — Damna­tion Memo­ri­ae, la Damna­tion de l’ou­bli, lec­ture-per­for­mance mise en musique par Damien Char­ron, présen­tée pour la pre­mière fois le 6 mars 2020 avec le sax­o­phon­iste David di Bet­ta, à l’am­bas­sade de Roumanie, à Paris. — Sable, per­for­mance, avec Wan­da Mihuleac, 2019 Galerie Racine, Paris et galerie Depar­dieu, Nice. — L’En­vers de la Riv­iera mis en musique par le com­pos­i­teur Man­soor Mani Hos­sei­ni, pour FESTRAD, fes­ti­val Fran­co-anglais de poésie juin 2016 : « The Far Side of the Riv­er » — Per­for­mance chan­tée et dan­sée Sodade au print­emps des poètes Vil­la 111 à Ivry : sur un poème de Mar­i­lyne Bertonci­ni, « L’homme approx­i­matif », décor voile peint et dess­iné, 6 x3 m par Emi­ly Wal­ck­er : L’Envers de la Riv­iera mis en image par la vidéaste Clé­mence Pogu – Festrad juin 2016 sous le titre « Proche Ban­lieue» Là où trem­blent encore des ombres d’un vert ten­dre – Toile sonore de Sophie Bras­sard : http://www.toilesonore.com/#!marilyne-bertoncini/uknyf La Rouille du temps, poèmes et tableaux tex­tiles de Bérénice Mollet(2015) – en par­tie pub­liés sur la revue Ce qui reste : http://www.cequireste.fr/marilyne-bertoncini-berenice-mollet/ Pré­faces Appel du large par Rome Deguer­gue, chez Alcy­one – 2016 Erra­tiques, d’ Angèle Casano­va, éd. Pourquoi viens-tu si tard, sep­tem­bre 2018 L’esprit des arbres, antholo­gie, éd. Pourquoi viens-tu si tard, novem­bre 2018 Chant de plein ciel, antholo­gie de poésie québé­coise, PVST et Recours au Poème, 2019 Une brèche dans l’eau, d’E­va-Maria Berg, éd. PVST, 2020 Soleil hési­tant, de Gili Haimovich, ed Jacques André, 2021 Un Souf­fle de vie, de Clau­dine Ross, ed. Pro­lé­gomènes, 2021

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