Christophe DAUPHIN & Anna TÜSKÉS : “Les Orphées du Danube”

            Christophe Dauphin (et c’est son droit) est vio­lem­ment anti­com­mu­niste. Mais, dans les études de lui que j’ai lues, sa lec­ture de l’ac­tiv­ité du par­ti com­mu­niste français est datée ou cir­con­scrite his­torique­ment. Et n’écrit-il pas vers 1995, dans un poème inti­t­ulé Let­tre au cama­rade Dim­itrov (repris dans Inven­taire de l’om­bre) : “Et ce con d’Aragon / Qui chante Staline et sa mous­tache d’urine”, con­fon­dant, sem­ble-t-il, Élu­ard qui aurait écrit une Ode à Staline et Aragon 1. Christophe Dauphin est né en 1968, c’est dire qu’il a baigné dès ses pre­mières années dans l’après-mai 68 où il était de bon ton d’être anti­com­mu­niste… On voit aujour­d’hui ce que sont devenus les enragés de Nan­terre ! Christophe Dauphin fait d’Aragon un stal­in­ien con­va­in­cu alors que dans Le Roman inachevé (pub­lié en 1956), Aragon écrit : “On souri­ra de nous pour le meilleur de l’âme / On souri­ra de nous d’avoir aimé la flamme / Au point d’en devenir nous-mêmes l’al­i­ment” 2. Con­traire­ment à Étiem­ble qui écrit dans sa pré­face à ce recueil 3 : “En fait, mes réserves n’é­taient pas que de rhé­torique : procès de Moscou, réal­isme-social­isme, Staline, Jdanov, m’avaient imposé de faire séces­sion. Mais au lieu de garder le juge­ment froid, je con­t­a­m­i­nais de griefs poli­tiques le plaisir presque sans mélange que, ma poé­tique étant ce qu’elle est, j’au­rais dû pren­dre  au Crève-Cœur…”, Christophe Dauphin n’a pas dû lire avec atten­tion Le Roman inachevé. Étiem­ble, en effet, voit com­bi­en Aragon se remet en ques­tion dans La Nuit de Moscou : “On souri­ra de nous… [etc] ; Étiem­ble reprend les deux derniers vers du groupe de trois cité plus haut… Mais il faut lire atten­tive­ment cette pré­face dans laque­lle Étiem­ble note : “J’ai cru longtemps qu’Aragon exerçait sans souf­frir son mag­istère, qu’il men­tait sans remords, qu’il jouait cynique­ment le jeu de la puis­sance” 4  avant de citer à nou­veau Aragon, comme indiqué ci-avant… Ce n’est donc pas sans cir­con­spec­tion que j’ai ouvert l’es­sai de Christophe Dauphin et Anna Tüskés, “Les Orphées du Danube”.

 

            L’ou­vrage est com­posé de six par­ties si l’on ne compte pas l’index :

- Christophe Dauphin présente tout d’abord le livre ;

- Douze poètes hon­grois par Ladis­las Gara, en fait un choix de poèmes opéré par Christophe Dauphin et intro­duit par lui-même ;

- Les Poèmes hon­grois de Jean Rous­selot, présen­tés par le même Christophe Dauphin ;

- Sept poèmes de  Gyu­la Illyès, que choisit et présente Christophe Dauphin ;

- Jean Rous­selot et la poésie hon­groise par Anna Tüskés ;

- Les Let­tres à Gyu­la Illyès de Jean Rous­selot (et à quelques autres), édi­tion établie et annotée par Anna Tüskés.

 

            La pre­mière par­tie, inti­t­ulée “La Poésie hon­groise entre Seine et Danube”, écrite par Christophe Dauphin est très intéres­sante par la con­nais­sance de cette poésie et les aléas des rela­tions entre poètes hon­grois et français. Mais elle pêche diverse­ment. Tout d’abord par son aspect trop détail­lée qui sub­merge le lecteur de bonne volon­té… Ensuite et surtout, par le por­trait tracé d’Aragon. Si Louis Aragon (avec Élu­ard et Tzara) est présen­té comme un vieil ami de Gyu­la Illyés, l’im­age qui se dégage glob­ale­ment du por­trait qu’en fait Christophe Dauphin est celui d’un stal­in­ien pur et dur qui, “à l’in­star de Guille­vic [a] approu­vé l’in­va­sion sovié­tique et l’écrase­ment de la révo­lu­tion de 56″. C’est que Dauphin priv­ilégie Jean Rous­selot, “ancien trot­skiste et tou­jours social­iste”, un Rous­selot qui sert de repous­soir à Aragon. Une cita­tion, une seule : “Louis Aragon, qui a approu­vé tous les actes de l’URSS depuis le pacte ger­mano-sovié­tique, […], sou­tient l’in­ter­ven­tion russe à Budapest” 5. Dauphin qui ne peut s’empêcher d’é­gratign­er Aragon, Ben­jamin Péret à l’ap­pui par une cita­tion du Déshon­neur des poètes… Dauphin qui oublie que le pam­phlet de Ben­jamin Péret (pub­lié en 1945) par­le d’une “petite pla­que­tte parue récem­ment à Rio de Janeiro” alors que L’Hon­neur des poètes parais­sait clan­des­tine­ment en 1943… et que Ben­jamin Péret présen­tait déjà à l’époque (1945) Aragon comme “habitué aux amens et à l’en­cen­soir stal­in­ien”, expres­sion que Dauphin emprunte à Ben­jamin Péret sans citer ses sources (p 68).  C’est oubli­er beau­coup de faits. Olivi­er Bar­barant écrit en 2007, à l’an­née 1956 de la chronolo­gie du tome II des Œuvres Poé­tiques com­plètes d’Aragon, que Les Let­tres français­es pub­lièrent un com­mu­niqué adressé au prési­dent Kadar lui deman­dant de pro­téger les écrivains hon­grois men­acés par la répres­sion, que le même heb­do­madaire pub­lia fin novem­bre l’ar­ti­cle d’El­sa Tri­o­let ren­dant compte des choix faits par elle et Aragon et con­damnant ceux qui veu­lent “tir­er leur épin­gle du jeu quand amis et cama­rades subis­sent l’op­pro­bre… Ne songeant à rien d’autre qu’à se dis­culper per­son­nelle­ment, qu’à se faire par­don­ner d’avoir cru”. Le verbe croire fait écho à ces vers de La Nuit de Moscou : “Quoi je me suis trompé cent mille fois de route / Vous chantez les ver­tus néga­tives du doute / Vous van­tez les chemins que la pru­dence suit…” Oui, relisons Olivi­er Bar­barant qui note qu’Aragon durant l’an­née 1956 “se tient à l’é­cart des protes­ta­tions, défend dans les dis­cus­sions la ligne du par­ti et con­fie à sa poésie la recherche d’une expres­sion per­ti­nente de sa pen­sée” 6. Il faut (re)lire Le Roman inachevé, les choses sont beau­coup plus complexes …

 

            Les Douze poètes hon­grois (traduits par Ladis­las Gara et adap­tés par Jean Rous­selot) sont précédés d’un Por­tait de Ladis­las Gara en por­teur de feu dû à Christophe Dauphin, Ladis­las Gara étant le maître d’œu­vre de l’Antholo­gie de la Poésie hon­groise du XIIème siè­cle à nos jours (pub­liée en 1962). Ce por­trait est plutôt hagiographique : Christophe Dauphin cite André Farkas qui écrit “Le 6 mars 2013 […] notre nou­velle Hon­grie démoc­ra­tique rachète la faute des trois régimes précé­dents”… Pas­sons sur le terme faute qui sent l’eau bénite. S’il n’est pas ques­tion de nier ou de soutenir les erreurs de ces régimes ni ce qui s’est passé en 1956, on s’é­ton­nera quand même de cette “nou­velle Hon­grie démoc­ra­tique” ! En 2013, c’est Vik­tor Orbán qui est pre­mier min­istre et la Hon­grie est dev­enue un pays très con­ser­va­teur, pour ne pas dire plus. Il faut atten­dre une note (en bas de la page 103) pour qu’il dise claire­ment que l’an­tholo­gie fut financée par une insti­tu­tion éta­suni­enne  qui rece­vait des sub­sides de la CIA ! C’est ain­si que Rous­selot, Élu­ard et Guille­vic virent, à leur insu, leurs tra­duc­tions éditées grâce à l’an­ti­com­mu­nisme de la CIA ! Au tra­vers de cette étude, c’est une con­cep­tion de la tra­duc­tion qui transparaît. Christophe Dauphin n’é­pargne pas au lecteur les rival­ités et les jalousies des écrivains hon­grois, l’ex­em­ple des rela­tions entre Ladis­las Gara, d’une part, et Tibor Déry ou Géza Ott­lik, d’autre part, est exem­plaire même si Dauphin avoue son igno­rance quant à savoir s’il s’agis­sait là d’une instru­men­tal­i­sa­tion ou non…

            Le choix de textes de ces douze poètes est d’un intérêt his­torique cer­tain mais ne rend pas compte de la richesse de la poésie hon­groise puisqu’il ne donne à lire que des auteurs, pour la plu­part, de la pre­mière moitié du XXème siè­cle. La lec­ture de l’an­tholo­gie de Gara demeure donc néces­saire (encore faut-il la trou­ver). Mais, l’é­cart entre la langue hon­groise et la française étant ce qu’il est, on peut facile­ment imag­in­er la dif­fi­culté qui fut celle de Rous­selot lors de son adap­ta­tion : les poèmes (de la p 117 à la p 156) sont sou­vent écrits en vers comp­tés, rimés ou asso­nancés : on  aurait aimé avoir sous les yeux la total­ité de la post­face de Gara à l’an­tholo­gie, “La tra­duc­tion de la poésie hon­groise et ses prob­lèmes”

 

            Les troisième et qua­trième par­ties sont con­sacrées à deux écrivains qui ont beau­coup don­né à la lit­téra­ture et à la poésie hon­groise : l’un, en France, pour mieux faire con­naître les poètes de ce petit pays, Jean Rous­selot, et l’autre, en Hon­grie, Gyu­la  Illyés… Dans les deux cas, Christophe Dauphin écrit une biogra­phie des deux poètes (dans la droite ligne de ses précé­dents textes, juge­ments expédi­tifs con­tre Aragon en moins) avant de don­ner à lire un choix de leurs poèmes respec­tifs, les poèmes hon­grois pour Rous­selot et sept poèmes pour Illyés dont le célèbre Une phrase sur la tyran­nie qu’on peut lire aujour­d’hui en ayant présent à l’e­sprit la tyran­nie du marché qui jus­ti­fie toutes les entors­es à la morale. L’His­toire s’in­vite dans ces poèmes, leur faisant courir le risque d’être par­fois didactiques…

            La cinquième par­tie est un essai d’An­na Tüskés, “Jean Rous­selot et la poésie hon­groise”, qui est en fait un mémoire écrit en 2004 à la fin de ses études uni­ver­si­taires. Le titre indique bien l’ob­jet de ce mémoire. Anna Tüskés passe en revue tous les travaux de Jean Rous­selot qui témoignent de son attache­ment à la cul­ture hon­groise en général et de la con­nais­sance qu’il s’est don­née de la lit­téra­ture de ce pays. La date charnière dans le tra­vail de pop­u­lar­i­sa­tion de la poésie hon­groise en France de Rous­selot sem­ble bien être le décès de Ladis­las Gara en 1966 : l’ac­tiv­ité de Rous­selot est intense avant 1966, mais après la dis­pari­tion de Gara, “Rous­selot n’a plus eu d’aide pour la tra­duc­tion. Ses adap­ta­tions d’œu­vres hon­grois­es en français se sont raré­fiées”. Anna Tüskés met aus­si en évi­dence le tra­vail de Jean Rous­selot pour ren­dre compte de l’in­ten­sité de la vie cul­turelle hon­groise au milieu des années 60 et il n’est pas inter­dit de se deman­der s’il en tou­jours de même aujour­d’hui. Autre point qui mérite d’être relevé dans l’é­tude d’An­na Tüskés, ce sont les réflex­ions de Rous­selot sur les prob­lèmes de la tra­duc­tion de la poésie hon­groise : Anna Tüskés n’hésite pas à don­ner un exem­ple de deux tra­duc­tions dif­férentes de la même stro­phe d’un poème de Vörös­mary (pp 249 & 250). Ce qu’il faut surtout retenir, c’est le principe d’une tra­duc­tion “pour le sens” par un tra­duc­teur maîtrisant les deux langues suiv­ie d’une “adap­ta­tion” par un poète français. C’est ain­si que Guille­vic fut par­ti­c­ulière­ment remar­qué pour sa mise en français de poèmes hon­grois, alors qu’il igno­rait cette langue…. De même, Jean Rous­selot s’é­tonne du tirage d’un recueil de poèmes en Hon­grie (1200 exem­plaires pour un débu­tant, 10000 pour un poète recon­nu) alors qu’en France ce même tirage est ridicule­ment faible : qui s’est aligné sur qui en 2015 ? Cette étude est suiv­ie des let­tres de Rous­selot à Gyu­la Illyés suiv­ies de quelques mis­sives adressées par le poète français à cinq autres hommes de let­tres hon­grois, l’é­tude s’ap­puyant aus­si sur une analyse de cer­taines des let­tres de Rous­selot à Illyés… C’est la six­ième par­tie de l’ou­vrage. Les let­tres et les cartes postales de Jean Rous­selot à Gyu­la Illyés sont intéres­santes car elles per­me­t­tent de suiv­re le chem­ine­ment des travaux “hon­grois” du poète français chez Gal­li­mard, Seghers et autres édi­teurs français au-delà de l’ami­tié, de l’af­fec­tion entre les deux familles. Elles don­nent aus­si d’u­tiles ren­seigne­ments sur le fonc­tion­nement du sys­tème édi­to­r­i­al français : c’est ain­si qu’un édi­teur veut bien réalis­er un ouvrage à ses frais mais demande que l’au­teur l’aide à le ven­dre !  Le texte de plus de cent let­tres et cartes est ain­si don­né à lire et offre d’u­tiles ren­seigne­ments sur le tra­vail de Jean Rous­selot et sur l’édi­tion de poésie en France…

 

            Pour con­clure, il faut lire ce livre pour ce qu’il nous apprend sur les rela­tions fran­co-hon­grois­es au milieu du siè­cle dernier (jusqu’en 1966, date de la dis­pari­tion de Gyu­la Illyés), sur les prob­lèmes de tra­duc­tion du hon­grois… tout en se méfi­ant de l’im­age d’Aragon qui y est don­née. Si le stal­in­isme fut crim­inel, ce n’est pas une rai­son pour con­damn­er tous ceux qui l’ont com­bat­tu après avoir décou­vert sa véri­ta­ble nature, sans rien renier de leur engage­ment ni de leurs idées. Ce qu’ou­blie Dauphin, c’est ce qu’Aragon écrivait dans Le Roman inachevé ; c’est oubli­er encore qu’Aragon dis­ait qu’il déchi­rait sa carte du par­ti le soir et la repre­nait le lende­main matin ! Les choses pour­raient être claires et cesseraient d’empoisonner la dis­cus­sion et des textes dignes d’in­térêt comme ceux qui sont con­tenus dans ce livre. Et puis, je ne peux m’empêcher de penser à ce que Pierre Gar­nier m’écrivait en 2004 : “… je ne veux pas me trou­ver classé avec les cri­tiques ven­imeux d’Aragon (encore aujour­d’hui, ce qui est extra­or­di­naire, alors que l’URSS a dis­paru, que le com­mu­nisme est à réin­ven­ter…) ” 7. Mais je m’éloigne sans doute des Orphées du Danube

 

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Notes :

 

1. In L’om­bre que les loups empor­tent (Poèmes 1985–2000). Antholo­gie, Les Hommes sans Épaules édi­tions, 476 pages, 2012. (p 280).

Si la mort de Staline provoque chez Aragon la rédac­tion d’un arti­cle paru dans Les Let­tres français­es du 12 mars 1953, l’af­faire du por­trait de Staline par Picas­so explique beau­coup de choses… Le lecteur intéressé pour­ra lire, dans le tome XII (1953–1956) de L’Œu­vre poé­tique (Livre Club Diderot, 1980 pour ce tome) un dossier aus­si com­plet que pos­si­ble sur cette affaire du por­trait (pp 472–500). Mais il y a plus et mieux (si l’on peut dire) : Élu­ard n’a jamais écrit une Ode à Staline. On peut trou­ver dans les Œuvres com­plètes d’Élu­ard (Bib­lio­thèque de la Pléi­ade, tome II, 1968, pp 351–352) un poème inti­t­ulé Joseph Staline. C’est ain­si qu’est née la “légende”. L’Ode à Staline se réduit sur inter­net à 12 vers de ce poème, bien réel, repris dans Hom­mages, une pla­que­tte parue en 1950. Ces 12 vers cor­re­spon­dent aux vers 25 à 32 suiv­is des vers 15 à 18 du poème (sur le site de Ph Sollers — con­sulté le 12 décem­bre 2015 — qui présente, par ailleurs, le site Médi­a­part comme hitléro-trot­skiste [ ! ] ). Mais sur d’autres sites, les vers 25 à 32 sont répétés avec une légère vari­ante. Quant au sec­ond vers de Dauphin cité avant l’ap­pel de note, il fait penser à celui d’Os­sip Mendel­stam : “Quand sa mous­tache rit, on dirait des cafards” (tra­duc­tion française) dans un poème évo­quant la vie en URSS sous Staline… Il faut ren­dre à César ce qui est à César… Même si le poème de Paul Élu­ard appa­raît bien naïf aujour­d’hui et inad­mis­si­ble : rap­pelons que “ce poème est le com­men­taire que Paul Élu­ard inter­pré­ta lui-même pour le film L’Homme que nous aimons le plus, réal­isé pour le 70ème anniver­saire de Staline”. Rap­pelons égale­ment que “le frag­ment qui va du 3ème vers de cette troisième stro­phe jusqu’au dernier vers de la qua­trième (or dans l’édi­tion de la Pléi­ade, le poème compte 5 sizains et 1 dis­tique, d’où cette ques­tion : y a‑t-il une erreur dans la note ?) stro­phe a été pub­lié dans L’Hu­man­ité-Dimanche, en novem­bre 1949”. (notes de la page 1125 de ce tome II des Œuvres com­plètes d’Élu­ard). D’où peut-être les copies fau­tives qu’on trou­ve sur inter­net, les ani­ma­teurs de ces sites n’ayant pas pris la peine de lire Hom­mages, sem­ble-t-il… En tout cas, la pré­ten­due Ode à Staline ne cor­re­spond pas à cette dernière note ni au poème d’Hom­mages, il suf­fit de com­par­er les deux textes de Paul Éluard.

2. Aragon, Le Roman inachevé. In Œuvres Poé­tiques com­plètes, Bib­lio­thèque de la Pléi­ade, 2007, tome II, p 252.

3. Étiem­ble, pré­face à Aragon, Le Roman inachevé, Poésie/Gallimard, 1966, p 9.

4. Idem, p 12

5. Il faut (re)lire l’é­tude de François Eychart, “L’Af­faire des avions sovié­tiques en 1940” et ses annex­es dans Les Annales de la Salaet n° 5 (2003), pp 134–155…

Dauphin ne paraît s’in­téress­er qu’au seg­ment de la vie d’Aragon qui va de son adhé­sion au PCF jusqu’à l’écrase­ment de la Révo­lu­tion de Budapest en 1956 par les forces armées sovié­tiques. C’est “oubli­er” le “Moscou la gâteuse” d’Aragon d’oc­to­bre 1924 (dans le pam­phlet con­tre Ana­tole France, Un Cadavre, for­mule sur laque­lle revien­dra Aragon en jan­vi­er 1925 : “La Révo­lu­tion russe ? Vous ne m’empêcherez pas de hauss­er les épaules. À l’échelle des idées, c’est tout au plus une vague crise min­istérielle”) et son évo­lu­tion qui com­mence (sem­ble-t-il) avec la rédac­tion de La Nuit de Moscou… Toute la com­plex­ité des rela­tions entre le sur­réal­isme et le com­mu­nisme est là, mais aus­si toute la com­plex­ité d’Aragon. Du côté sur­réal­iste, l’évo­lu­tion ira jusqu’au trot­skisme, du côté d’Aragon l’évo­lu­tion con­duira au com­mu­nisme. Mais la deux­ième guerre mon­di­ale et le développe­ment du stal­in­isme vont rebat­tre les cartes.

6. In Œuvres Poé­tiques com­plètes, tome II, p XIII.

7. Poésie Nationale : La querelle Pierre Gar­nier-Louis Aragon, in Faites Entr­er L’In­fi­ni n° 39 (juin 2005), p 18.

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Lucien Wasselin

Il a pub­lié une ving­taine de livres (de poésie surtout) dont la moitié en livres d’artistes ou à tirage lim­ité. Présent dans plusieurs antholo­gies, il a été traduit en alle­mand et col­la­bore régulière­ment à plusieurs péri­odiques. Il est mem­bre du comité de rédac­tion de la revue de la Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Tri­o­let, Faîtes Entr­er L’In­fi­ni, dans laque­lle il a pub­lié plusieurs arti­cles et études con­sacrés à Aragon. A sig­naler son livre écrit en col­lab­o­ra­tion avec Marie Léger, Aragon au Pays des Mines (suivi de 18 arti­cles retrou­vés d’Aragon), au Temps des Ceris­es en 2007. Il est aus­si l’au­teur d’un Ate­lier du Poème : Aragon/La fin et la forme, Recours au Poème éditeurs.